Edition Populaire est une maison d'édition indépendante française à qui l'on doit des ouvrages de qualité issus de graffeurs-illustrateurs de renom comme Dran, BomK ou Grems. Plus d'infos sur leur blog, dont sont extraites les illustrations ci-dessous.
Bucarest: Tessellated Mind
Suite à notre publication des photos du métro de Bucarest ici, nous avons reçu un message de TessellatedMind, qui nous précise qu'il est l'auteur de certaines des photos publiées. Effectivement, son travail photographique vaut le détour, en voici donc un aperçu plus complet directement extrait de son Flickr.
Interview Popay
D'origine espagnole, Juan Pablo “Popay” de Ayguavives est “le Goya du graffiti et de l'art urbain”. Au fil des ans, il a su développer un style figuratif unique. Son univers pictural baroque est saturé de formes végétales et organiques, sa jungle intérieure. Toujours imité, Popay n'est jamais égalé. Jaya l'a interviewé en 2008 pour Studio55.
Quand as-tu commencé le graff ? Et dans quelle ville ?
J'ai instinctivement commencé le graffiti dès que je suis sorti de ma mère ! Je suis né avec une bombe dans les mains. Non, sérieusement, j'ai commencé avec Speedy Graffito, qui m'a sensibilisé à l'art de la rue. Speedy Graffito était pochoiriste à la base. Parce que ma première approche du street art c'était avec des pochoirs. Le graffiti “US”, en gros, j'y ai été initié par Kister en 1986-87, j'avais 16 ans. Un des premiers mecs que j'ai vu peindre c'était Psyckoze, high light blanc sur le chantier de la pyramide du Louvre. Au début Popay c'était Popaï. J'avais demandé à Meero (que je connaissais par ma soeur) de m'aider à trouver un style pour écrire mon nom. C'est lui qui m'avait dit que le “ï” c'était pas terrible, difficile à calligraphier. Il m'a conseillé de mettre un “y”, et comme mon nom de famille commence par un « y », ça m'arrangeait bien. J'ai commencé sur les tables d'écoles à écrire mon nom, après sur les murs de la classe, ensuite dans les couloirs de l'école! Ensuite avec Stone on a formé un groupe, parce qu'on avait des concurrences dans le lycée, de Zero et Azde. Mais moi je voulais rentrer dans le groupe de Kister, mon initiateur, mon modèle. Il avait un pur style. C'est lui qui m'a appris le style en perspective de la lettre qui commence , Il y avait une vraie école du style. The Stone Angels, qui m'amenaient dans les catacombes et me faisaient fumer du shit. Donc moi j'étais un toy mais je voulais rentrer dans le groupe des TSA. Kister, même s'il m'apprenait, ne voulait pas que je rentre dans son groupe.
C'était en quelle année tout ça ?
Vers 1987-88. Je crois bien même qu'en 1986 je faisais des trucs tout bizarre, à la Combas, avec des gros trucs qui entouraient ma signature, limite punk, new-wave quoi. Parce que moi au début c'était des pochoirs, dans la rue, avec mon frère.Popay c'est mon surnom depuis que je suis tout petit. Seulement, période pochoirs c'était avec un “ï”, et période tag, avec un “y”.Premiers tags en 1988. Donc après comme Kister ne me laissait pas rentrer dans les TSA, je suis rentré dans les MST. Parce qu'à l'époque il y avait des copains de mon grand frère qui voulaient faire un groupe de rock, j'étais à côté d'eux, ils cherchaient un nom groupe etc. À un moment, Christophe Becarie a dit “Ouais c'est bien de trouver des mots qui correspondent déjà un truc.” Nous on blaguait sur les trucs en 3 lettres. Puis y'en a un qui a lancé MST. Et comme à l'époque avec mon pote Thomas on allé voir le Rocky Horror Picture Show (avec un héros qui vient de « Transexuel en Transylvania » ndlr), on s'est dit qu'on allait faire un groupe de rock et qu'on allait l'appeler Mad Spirit of Transylvania. MST. Finalement le groupe s'est jamais fait (j'étais un piètre musicien). J'ai en revanche repris le nom pour former un groupe de tag, afin de soigner ma frustration de n'avoir pu rentrer chez les TSA. Donc avec Stone on a fait MST. Stone a été mon premier associé pour créer un groupe. Après, vu qu'on était en concurrence avec Azdé et Zero, on avait mis des affiches dans le lycée: RECHERCHE ASSDÉ-ZÉRO POUR TOY etc… Parce qu'on se toyait entre nous. On a fini par se rencontrer et ils sont rentrés à MST, qui comptait 4 membres, avec eux. Moi j'étais dans le 16e arrondissement, il y avait que des che-ris, c'était un truc de rupins. Mais j'étais en A3, une section artistique. On était un peu des marginaux, avec des punk, des psycho billy etc. Le premier gars un peu hip-hop c'était Kister, qui était plutôt psycho-hip-hop. Assdé et Zéro déchiraient, ils faisaient leur truc à l'arrache, ils représentaient le côté vandale du graffiti, en réaction à leurs parents. Parce qu'ils venaient d'un milieu assez riche. Ils étaient donc super motivés pour tout déchirer. Après on a invité André, qui tagguait dans les halles, près de là où j' habitais. On se questionnait sur son style, qui était un peu une vulgarisation du tag. Nous, ce qu'on kiffait dans le tag c'était le côté incompréhensible : qu'il faille un apprentissage, une initiation pour pouvoir le lire. Alors qu'André, lui, c'était -déjà à l'époque- accessible au grand public. Il ouvrait un marché, lui c'était surtout une histoire de fréquence, un peu pub qui se voit partout, c'était pas vraiment une histoire de style. Parce que je me rappelle que je l'aidais à faire ses premières fresques (rires). Il voulait pas rentrer dans un groupe, mais il a quand même accepté de rentrer dans MST. Après on s'est associé avec les CWA, qui avaient une bonne présence dans le centre de Paris. Ils kiffaient de rentrer dans MST parce qu'effectivement ils voyaient qu'André en mettait partout.
Est-ce que si tu vas au Baron (le bar d'André) t'auras droit à des verres gratuits?
J'y suis allé récemment, avec une copine qui avait ses entrées. Je me suis fait payé à boire parce que j'avais pas d'argent.
T'as pas dit “Putain c'est moi qui ai commencé avec André !” ?
Non! André était pas là, et puis ils en ont rien à foutre, tu vois comment c'est. C'est comme se taper la tête contre un mur. Après on est devenus les THC, que j'avais repris à un copain de mon frère qui cherchait des noms de groupe de musique. Tetra Hydro Canabinol. On l'avait transformé en Tous Hyper Cool .
T'étais dans combien de groupes ?
À un moment, je crois que c'est moi qui avait le plus de groupes! AAA TNI TEH Tiger Homer…Ouais, beaucoup de groupes.
Ca montre qu'il y a beaucoup de monde gens qui aime beaucoup ton personnage…
J'ai un charisme… Quand j'étais à l'école, je m'étais présenté pour devenir délégué du lycée, et j'avais gagné l'élection.
C'est vrai?
Oui parce que j'avais une stratégie sarkozyste de publicité, forcée. (rires)
Coeur Dirty Show @ L'annexe
Que ce soient des singes, cerfs, chats, oiseaux ou même des Playmobil, Cœur est à la tête d'un véritable bestiaire, qu'il fait découvrir au public à travers ses installations, ses toiles ou ses peintures de rue. Depuis le 5 Février et jusqu'au 21 Mars 2010 se déroule son exposition intitulée Cœur Dirty Show à L'Annexe, située à St Avertin près de Tours dans le centre de la France. Si vous n'avez pas l'occasion d'être dans la région pour venir admirer ses œuvres, en voici une partie mise en ligne sur son blog.
L'Annexe / Centre d'Art des Rives
3, rue Rochepinard – Saint Avertin
Plan d'accès ici.
Photos : Marc Bonzon
La Charku n°5
Un vent de fraîcheur souffle sur la scène des magazines de graffiti espagnol : L'équipe de La Charkuteria, qui a déjà sorti 4 numéros auparavant, nous propose cette fois 116 pages de graffiti de haute qualité sur papier glacé. Beaucoup de photos, des fresques en couleurs qui fleurent bon le sud de l'Europe, mais aussi des articles sur Does de Hollande, Opera de France, les VLOK/ANX de Sao Paulo, Oikos TDP et ABC crew d'Espagne, 481 crew d'Allemagne et K.Ballo dans les rues de Barcelone…
Un excellent numéro donc, riche et varié en contenu, désormais disponible sur Allcity.fr et bientôt dans les shops spécialisés. En voici un aperçu, également téléchargeable ici au format PDF.