Vandalisme, un mal français!

Du graffiti au vol de Vélib’, il n’y a qu’un pas que France-Soir n’hésite pas à franchir allègrement pour en faire ses choux gras en couverture du journal d’aujourd’hui… Voici l’article écrit par Juliette Demey.

Vandalisme – Un mal français qui coûte plus de 5 milliards d’euros par an !

La comparaison n’est pas anecdotique. A elle seule, elle a valeur de symbole : à Londres, en un mois, seuls 3 vélos en libre-service ont été volés, alors qu’à Paris, pendant la même période… 500 Vélib’ ont été dérobés.

Visiblement, les Français n’ont pas la même notion du bien public que les Anglais. Ce qui fait dire au maire de Londres, Boris Johnson, que nous sommes des « chapardeurs », alors que ses concitoyens ont le « respect pour les propriétés publiques ». Alors, la France serait-elle championne de l’incivilité et du vandalisme ? La question se pose, au regard de la litanie de ces actes de vandalisme, anodins ou graves, si quotidiens qu’on ne les relève plus. Des sièges lacérés dans les transports en commun, des Abribus déglingués, des voitures incendiées, des cages d’escaliers saccagées, des salles de classe abîmées, des espaces publics détériorés… Sans parler des vélos en libre-service désossés ou volés ! Autant d’actes qui coûtent très cher à la collectivité, et qui pourraient être investis plus utilement : les seuls actes de vandalisme dans les transports coûtent l’équivalent de 4.400 emplois. Deux économistes, Yann Algan et Pierre Cahuc, ont théorisé les causes de ce mal hexagonal dans un essai à succès (*).

La perte des valeurs morales

Ils y établissent un lien entre le manque de civisme des Français et la faiblesse du niveau de confiance mutuel : « Ici plus qu’ailleurs, on se méfie de ses concitoyens, des pouvoirs publics et du marché. Cette défiance allant de pair avec un incivisme plus fréquent… Or la défiance et l’incivisme, loin d’être des traits culturels immuables, sont alimentés par le corporatisme et l’étatisme du modèle social français », écrivent-ils. Parmi les causes des incivilités, d’autres avancent l’absence d’éducation civique, la crise économique, la perte des valeurs morales, le manque de perspective d’avenir, le jeune âge de leurs auteurs… Pourtant le vandalisme n’est pas toujours l’apanage des délinquants ! En 2009, une série d’incendies de voitures a mis en émoi le XVe arrondissement de Paris : « Après enquête, on s’est aperçu que le pyromane était une grand-mère qui n’avait plus toute sa tête », s’amuse une source policière. Peu d’études se sont penchées sur le coût de ce vandalisme pour la collectivité. Selon l’économiste Jacques Bichot, il s’élèverait à près de 5,6 milliards par an. De quoi jeter les bases du débat, en ces temps de rigueur budgétaire.

(*) La Société de défiance. Comment le modèle social français s’autodétruit, éd. Rue d’Ulm, 2007.

Source : France-Soir

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commentaire (1)

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Un commentaire

  1. Sepyr
    Mardi 19 octobre 2010, 09:11

    Selon keynes payer des gens a ne rien faire n’est pas grave puisqu’ils consomment ensuite.

    Le vandalisme, clé de la relance économique?

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