A l'occasion de son passage remarqué au graffiti jam Contre-Temps et de son expo A Life Without Music à Strasbourg, StrasTV a interviewé Mode2.
Né à l'Ile Maurice en 1967, Mode 2 a passé son enfance sous les tropiques, avant de déménager à Londres en 1976. Tandis que le punk en était à ses débuts, le reggae et le dub formaient la bande sonore de son quartier du Sud-Est de Londres.
C'est là où il a passé ses années scolaires, dessinant déjà depuis le plus jeune âge, et s'immergeant dans les bandes dessinées, la science-fiction et l'héroïc fantasy, en plus des jeux de rôles comme Dungeons & Dragons. Toutes ces influences, ainsi que la télé, la rue et la musique qui venait de la radio, se reflétaient dans ce qu'il peignait, des figurines en plomb jusqu'aux rares tableaux à l'huile ou ses paysages.
À la fin de ses examens scolaires en été '84, il commença à trainer à Covent Garden, l'épicentre de la scène Hip Hop Londonienne. Son talent en dessin le conduira à adopter le marqueur et la bombe de peinture, et il se fera rapidement un nom, au sein du crew The Chrome Angelz.
À partir de cet été-là, tout passait au second plan, par rapport au Hip Hop, et à cette course frénétique de vider le maximum de bombes possibles de la manière la plus belle qu'il pouvait, tout en remplissant des “black-books” de lettrages et de personnages…
Séchant ainsi les cours pour faire des sauts à Paris, avec l'argent gagné sur ses premiers plans payés (Lenny Henry Show ou Swatch), il peignit avec le légendaire Bando, devenant par la suite partie de cette première génération graffeurs, posant les fondations d'un mouvement que d'autres allaient rapidement suivre. La couverture de “Spraycan Art”, sorti chez Thames & Hudson à l'automne de '87, exportera son nom et ses personnages aux quatre coins de la planète.
Passionné de culture en général, il commença à prendre des photos en '85 déjà, saisissant la fraîcheur, la vibe et l'énergie de la scène qui évoluait autour de lui, pris par la singularité de ce phénomène s'appelant Hip Hop, où musique, art visuel, tradition orale, percussion à travers les platines, ou expression corporelle à travers la danse.
C'est pour cette dernière que nous le retrouvons chaque année à produire les affiches de Battle Of The Year, concours international de B-Boying incontournable, tout en faisant partie de cette organisation qui défend une évolution de ces formes de danse comme art à part entière, indépendamment des maisons de disques et des medias du divertissement.
Même si il n'est plus sur l'avant de la scène comme auparavant, ayant à gagner sa vie par différents moyens, il revient de temps en temps au premier plan avec une exposition en groupe ou en solo, ou sinon à faire des performances live sur les festivals.
Obsédé par les rondeurs, les courbes, les volumes et la texture du corps féminin, depuis toujours ou presque, il dessine premièrement d'après sa propre imagination, tout en faisant de temps en temps des séances en direct, comme avec son travail caché chez Coco de Mer à Londres, ou en partant de ses propres photos, voire, plus rare encore, d'un petit sample ici et là sur le net.
Toujours dans sa vibe orangée
Mortelle l’interview
Une interview complète des influences de Mode 2 et ses inspirations vient completer cet article :
http://www.designeraverti.com/wordpress/2011/11/natural-born-graffer/
enjoy !