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Toulouse: Gendarmes Vs. Tagueurs, le verdict

Toulouse Vs Tagueurs le verdict - 511

L'enquête de Toulouse, qui a occupé un sous-officier de la gendarmerie de Cugnaux pendant plusieurs mois, a trouvé une issue favorable pour les writers inculpés.

Le verdict a en effet été clément, les juges ayant requalifié les faits en inscriptions ou dessins faits sans autorisation préalable (délit prévu par l'article 322-1 du code pénal), et les amendes ont largement été revues à la baisse, c'est le moins qu'on puisse dire… Espérons que ce type de décision en inspire d'autres souvent un peu trop sévères. Explications de Jean Cohadon pour La Dépêche.

Poursuivis devant le tribunal correctionnel, seize tagueurs et adeptes du graff se sont expliqués devant le tribunal correctionnel de Toulouse fin Février. Identifiés après une longue enquête par un gendarme de la brigade de Cugnaux, ils devaient répondre des différentes dégradations commises notamment à Cugnaux, autour de l'Intermarché, sur le mur de la base militaire de Francazal ou encore sur les murs antibruit de différentes voies rapides urbaines (périphérique, axe Arc-en-ciel notamment) de l'agglomération toulousaine.

Les juges de la 6ème chambre correctionnelle ont pris le temps de la réflexion. Comme l'avait proposé la procureur Claudie Viaud lors de son réquisitoire, les juges ont requalifié les faits en inscription ou dessin fait sans autorisation préalable, délit prévu par l'article 322-1 du code pénal.

Un prévenu a bénéficié d'une relaxe ; les quinze autres ont été condamnés à des amendes de 200 à 700€ en fonction du nombre de tags dont ils ont été reconnus coupables. Les demandes de non-inscription au casier judiciaire formulées par les avocats ont été rejetées sauf pour l'un des prévenus, employé de mairie.

Et au chapitre des dommages et intérêts, les tagueurs s'en sortent plutôt bien. L'armée qui réclamait 22 000€ pour nettoyer le mur de la base de Francazal a été déboutée, son représentant n'ayant pas pu fournir de pouvoir à l'audience attestant qu'il représentait l'armée. Le conseil général, dont les équipes de la direction des routes nettoient les murs du périphérique réclamait 81 000€. Dans leur décision, les juges estiment :

« Les prévenus reconnus coupables ne sauraient toute fois supporter à eux seuls l'effacement et la remise en peinture de l'intégralité des murs antibruit des rocades ».

S'appuyant sur le calcul fourni par la représentante du conseil général, les juges estiment que le prix d'une intervention coûte 15€ et l'effacement d'un tag 6,20€. Au total, les cinq prévenus poursuivis pour les faits visés devront donc payer 270€ ! De 30 à 90€ chacun selon leur responsabilité.

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Leipzig: Le chef des ORG en prison

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Depuis plusieurs années, les ORG se livrent à une guerre sans merci contres les RCS. Leur territoire : la ville de Leipzig, en Allemagne. L'enjeu : le contrôle des rues et des dépôts de trains, à grands coups de chromes géants et d'actions graffiti massives.

Leurs exploits finissent par défrayer la chronique : leurs pièces gigantesques font la une des journaux. Les ORG avaient notamment retenu l'attention du grand public, par une action particulièrement démesurée sur l'ancien bâtiment Robotron situé en plein centre ville de Leipzig :

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C'était la goutte d'eau qui fait déborder le vase, la police décide discrètement de prendre l'affaire au sérieux. Quelques mois plus tard, c'est désormais « René E. » qui fait la une des journaux : avec un mandat d'arrêt contre lui mis en vigueur dans 3 régions d'Allemagne, le leader supposé du crew ORG est recherché notamment pour des faits commis à Nuremberg, Leipzig et Chemnitz. Finalement, il est trahi par ses tatouages et finit par être arrêté, non sans mal après une course poursuite avec la police, « blessant » un policier au passage d'après le journal Bild

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Loin de se contenter de la rue, les ORG n'étaient pas en reste non plus dans les dépôts de trains et de métros d'Allemagne et d'Europe. Ils relataient régulièrement leurs exploits dans la spectaculaire série de vidéos Fast Drips, dont est extraite cette action à quai particulièrement musclée :

La tête du crew est aujourd'hui en prison pour au moins 7 mois, mais cela suffira-t-il à décourager le reste du groupe ? Rien n'est moins sûr, Leipzig étant une des villes d'Allemagne où le graffiti est le plus intense, et dont les acteurs restent ultra-déterminés.

Photos : Clean This Mess Up

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L'UMP se met au tag…et se fait attraper

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Pour une fois que les politiques agissent sur le terrain, ils auraient pu au moins prendre les précautions nécessaires. Deux petits malins, cadres de l'ancien parti au pouvoir se sont fait prendre la main dans le sac, ou plutôt le doigt sur le cap alors qu'ils étaient en train de taguer une inscription contre la politique de François Hollande.

« Hollande, bonnets rouges en colère »

Le directeur de cabinet du président UMP de la communauté de communes du pays de Gex (Ain) a été surpris récemment par les gendarmes en train de taguer une inscription contre François Hollande sur la voie publique, a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête.

Dans la nuit du 16 au 17 Novembre 2013, une patrouille du Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Bellegarde-sur-Valserine (Ain) s'arrête à hauteur d'une voiture stationnée sur la bande d'arrêt d'urgence d'une 2×2 voies de la région. Les gendarmes surprennent alors deux hommes en train de taguer l'inscription Hollande, bonnets rouges en colère sur le muret de sécurité longeant la voie. Les deux tagueurs prennent la fuite à la vue des militaires, avant de revenir vers eux alors que ceux-ci fouillent leur véhicule, pour donner leur identité.

Acte isolé ?

L'un des deux est le directeur de cabinet d'Étienne Blanc, président de la communauté de communes du Pays de Gex, également député UMP de la 3ème circonscription de l'Ain et maire de Divonne-les-Bains. En poste depuis Août 2013, âgé de 38 ans, il exerçait auparavant des fonctions similaires auprès du maire de Guérande (Loire-Atlantique). Les gendarmes ont entendu les deux mis en cause et saisi des bombes de peinture.

« Des rapprochements sont en cours afin de déterminer s'il s'agit d'un acte isolé ou si les personnes mises en cause ont commis des faits similaires sur des radars automatiques de la région »

a précisé la source proche de l'enquête.

Source : 20 minutes
A noter que la photo est une illustration, il n'y a à priori pas de photo des tags de l'UMP.

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Madrid: arrestation de Lose BGS TNT

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Peindre le métro de Madrid n'a jamais été une partie de plaisir, la sécurité régnant en maître dans les dépôts et lay ups de la ville, les writers les plus audacieux, dont Lose TNT BGS, ont initié la technique de la palanca, qui s'est répandue dans certaines villes d'Europe.

Il s'agit de tirer le signal d'alarme d'un métro en circulation et de l'immobiliser par tous les moyens afin d'avoir le temps de peindre à quai ou côté voie en station, avant que la sécurité ou la police n'intervienne. Des minutes précieuses pendant lesquelles les writers prennent un nombre incalculable de risques.

Avis aux amateurs d'adrénaline, la police madrilène a récemment publié une vidéo d'une de ces actions filmée par les caméras de surveillance pour célébrer l'arrestation, le 6 Novembre 2013, de Lose en activité depuis une dizaine d'années. Il est accusé d'avoir causé l'équivalent de 31 000 euros de dégâts sur des propriétés publiques et privées depuis ses débuts en 1995 et a contre lui sept chefs d'accusation de troubles à l'ordre public et huit accusations pénales.

La vidéo postée par la police madrilène :

Quelques panels de Lose :

Source : France24