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All City Marseille et Lille, fermeture définitive! Oui mais…

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Après 12 ans de bons et loyaux services, All City Marseille et All City Lille, deux des plus emblématiques graffiti shops de France, ferment définitivement leurs portes. La fin d'une époque, aux deux extrémités Nord et Sud de l'Hexagone !

Aujourd'hui, All City est incontournable pour acheter ses bombes sur le net. Idem à Lyon et Paris, ou les deux boutiques All City restent les points de ravitaillement par excellence pour les writers. Ce fût aussi le cas à Lille et Marseille pendant très longtemps, avec pour chaque shop son lot de légendes urbaines qui vont avec. Mais deux projets locaux enthousiasmants nous ont motivé à passer le relais à de nouvelles équipes.

A Marseille tout d'abord, ou Montana Colors a souhaité implanter directement un Montana Shop. Au vu du projet de Sofiane, le gérant marseillais, il n'y avait pas photo : 80m2 dédiés au graffiti, au street art, aux arts créatifs, à la customisation et au do-it-yourself, tout en libre-service pour laisser le plus de liberté possible aux clients, une équipe locale jeune et motivée… et surtout les gammes complètes MTN, Grog, et tout ce qu'il faut en stock permanent ! MTN a mis les petits plats dans les grands, et le shop est désormais ouvert depuis le milieu de l'été.

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Bientôt plus d'infos pour venir pendre officiellement la crémaillère de rentrée, mais en attendant vous pouvez d'ores et déjà les suivre sur Instagram et Facebook, et bien sûr vous y rendre si vous êtes à Marseille… ne serait-ce que pour apprécier la déco signée Tchader. Le Montana Shop Marseille se situe à 2 mn à pied de feu All City Marseille, au 81 Cours Lieutaud dans le 6e arrondissement de la Cité Phocéenne, pas loin du métro Notre-Dame du Mont. La boutique est ouverte du Mardi au Samedi, 10h-13h et 15h-20h avec une prolongation nocturne jusqu'à 21h30 les Vendredi et Samedi.

1000 bornes plus loin, on remonte toute la France jusqu'à Lille, ou Cap d'Origine, acteur et témoin incontournable de l'Histoire du Graffiti lillois, rêvait depuis de nombreuses années de lancer son propre projet de graffiti shop. Spécialiste et même collectionneur de bombes de peintures, qu'elles soient vintage ou pas, Capdo est avant tout un passionné, mais pas seulement puisqu'il avait déjà repris en main avec brio la gérance d'All City Lille depuis 2016. Il se lance désormais en solo et ouvre son enseigne, sobrement intitulée Chez Cap d'Origine… mais il y a fort à parier que tout le monde dira simplement Capdo !

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Pour l'adresse, pas de surprise : le 6 rue de l'Hôpital Militaire dans le centre-ville, désormais ex-Coma Sound Kartel, ex-Five Boroughs, ex-All City, reste l'indéboulonnable fief du graffiti à Lille. Ouverture officielle le Vendredi 1er Septembre 2017… c'est aujourd'hui ! Passez y faire un tour, ce sera ouvert jusqu'à pas d'heure, y compris pendant tout le weekend de la Braderie de Lille ces 2 et 3 Septembre. Après ce gros weekend, le shop sera ouvert du Mardi au Samedi, de 11h à 19h. Au programme : convivialité, bonne humeur, conseils pertinents… plus un bon gros stock de MTN et tout ce qu'il faut pour peindre, graffer, customiser, bricoler ou tuner !

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Logick, peindre des portraits à la bombe

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Nicolas Prévost alias Logick peint depuis plusieurs années dans la région de Roubaix.

« J'ai commencé en 2011. Je me suis entraîné pendant presque un an sur une friche du côté de Babylone. »

Passionné de bandes dessinées et de cinéma, Logick teste différentes techniques, dont l'anamorphose, dans les friches du Nord de la France.

 « C'est le réalisme qui me plaît, même si j'essaye de ne pas rester bloqué dans un style. »

Sur toiles ou sur murs, l'artiste réalise des portraits (Nelson Mandela, Snoop Dogg, MF Doom…) et s'essaie régulièrement à la caricature (Donal Trump).

« Ce que j'aime avec la bombe, c'est que les couleurs ne se mélangent pas. Et puis c'est intéressant de se creuser la tête pour faire un travail de précision avec un outil qui ne le permet pas toujours. »

Source : La Voix Du Nord

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Capdorigine, de l'autre côté du mur

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Capdorigine se distingue par sa passion pour les lieux chargés d'histoire et son intérêt sans limite pour les différents modèles de bombes de peinture qu'il collectionne. Noise la ville a suivi le writer/digger pendant un après-midi pour une exploration des environs du dépôt de frets de Délivrance, près de Lille et une peinture improvisée.

« Ma toute première fois à Délivrance, ça devait être en 99, ou 2000 maxi, mais j'dirais 99. En fait mon pote aimait bien tout ce qui était imagerie et son hardcore, lugubres… Il avait voulu faire des photos en mode samouraï, mais avec un manche à balai ! »

« Faire mon graff avant, sur papier, pour le peindre après, je trouve ça bizarre puisque ce qui m'a amené dans le graffiti, c'est justement le côté spontané, brut. En plus, entre le moment de faire mon graff sur papier et le moment de le faire sur mur, je changerais d'idée. »

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« J'étais à Dunkerque pour faire des frets. J'avais pas loin de 80 bombes et au bout de quatre wagons, j'en pouvais plus… Je pétais un plomb, j'avais mes sacs trop lourds, ça s'vidait pas, j'avais mal à l'index à force de peindre… J'me disais putain mais il en reste combien ?! Et comme je repars jamais d'un spot avec des bombes, je claque tout. Je calculais, il est 14h, j'ai fait 4 bâches… Je vais devoir rentrer tard. Je vais devoir faire 30 pièces. Un moment, j'avais même plus de plaisir. »

Quelques expérimentations de Capdo sur mur :

L'intégralité de l'article sur cet après midi raconté, mis en images et en sons est à lire ici.

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Lille, chasse aux trésors

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Initiative originale, Capdorigine organise une vaste chasse aux trésors dans les rues et les environs de Lille. L'objet de cette quête : 5 boites richement remplies de bombes de peinture, marqueurs, teintures, encres, caps, feutres, textes, photographies, dessins et le fanzine RIO78…

Le fanzine de 50 pages rend hommage au RIO78, un modèle de trains inox, portes jaunes circulant dans le Nord-Pas-de-Calais et la région Picardie & Lorraine. Il est accompagné d'illustrations de 4 Letters, de photos argentiques de Rousse Barbe et des archives de Capdorigine.

Fanzine RIO78

Fanzine RIO78

« Je les cacherai toutes d'un coup, dans la semaine, aux quatre coins de la métropole, enterrées, camouflées, dissimulées. Ceux qui voudront partir à leur recherche pourront me poser des questions, et je distillerai quelques indices, sinon elles attendront un mois, un an, ou un siècle avant d'être découvertes. »
-Capdorigine

La chasse est déjà ouverte, Capdorigine distille les indices sous forme d'énigmes sur son compte Instagram et sur son Facebook.

« J'ai laissé un indice dans les alentours de chaque cache, collé sur un poteau, le même indice pour les cinq lieux : une photo de Griotte, petite cocker rousse perdue dans la verte végétation. »
-Capdorigine

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Amis lillois, ouvrez l'œil, la première boite a déjà été trouvée, il en reste donc 4.

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Interview Bobspray, frites et briques rouges

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On connait le travail d'illustrateur de Bobspray qui met régulièrement en scène de manière humoristique les aventures d'une petite bombe de peinture dans des jeux et de petits strips. Mais cet artiste originaire du nord de la France met aussi le doigt sur le cap et peint de nombreux murs dans la même veine que ses illustrations. Spraydaily a eu la bonne idée de le rencontrer. Quelques extraits traduits de l'entretien.

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« Faire partie d'un crew, c'est souvent adhérer à l'idée de nous contre les autres. Le crew idéal regrouperait des personnes de mon quartier, des frites, de la brique rouge, mais ce ne serait pas un groupe de héros aux super-pouvoirs. »

« Ces dernières années, je suis influencé par la bande dessinée et les logos. J'achète de plus en plus de BD, en vrac, ça me motive beaucoup. Quand je vois les dessins de Franquin, Poirier, Bakshi, Mauricio, Hergé, Pound et l'école belge, je me dis que je veux faire comme eux, être capable de dessiner des personnages et leur faire dire ce que je veux. Je m'intéresse aussi aux graffitis naïfs, qu'on faisait gamin, comme les Bob, les SOS ou les NTM, ça m'évoque mes débuts dans les toilettes publiques ou sur les tables de cours. Je me souviens que mon pote Tony avait dessiné sur le tableau noir un flingue et une belle feuille de canabis, on a évidemment tous les 2 fini dans le bureau du principal. »

« Il y a plein de trucs à faire dans ma ville qui a un passé industriel. Il y a plein de voies abandonnées, des usines désaffectées, des petites rues etc. Mais après avoir passé 15 ans à trainer dans ces zones, j'ai du mal à faire la même chose encore et encore. J'adore donc découvrir de nouveaux spots, de nouvelles possibilités de voir ma ville sous un nouvel angle. Comme partout ailleurs, le graffiti est illégal et les gens n'aiment pas ça. Je me souviens des rues éclatées de tags dans les années 90, aujourd'hui tout est effacé très vite, quelque chose a changé, on doit faire avec. »

« Désormais, j'essaie d'adapter mon graffiti au contexte. Quand je trouve un mur, j'essaie de trouver une idée originale qui prend en compte l'environnement. J'aime bien ajouter des détails et des couleurs que je vois autour. La photo finale du mur est très importante, j'essaie d'y penser en amont. Je pense qu'il ya une différence dans l'approche du graffiti entre la old school et maintenant, tout ce qu'on conserve, c'est la photo, autant qu'elle soit réussie. »

L'intégralité de l'interview est à lire ici en anglais.