graff market

Glorious Attitude: Cook ML'S AKS

L'éditeur Whole Train Press s'est fait remarquer avec sa série d'ouvrages Glorious dédiés au graffiti sur train en Italie. Ils font désormais évoluer le concept avec Glorious Attitude, une série de monographies dédiée aux principaux acteurs de la scène train italienne.

Le premier à ouvrir le bal est Cook de Milan. Ce membre des Metal Lovers, les fameux ML'S, est actif sur les trains italiens depuis 1994. L'ouvrage détaille, avec un nombre important de photos inédites de panels et d'ambiance, toute l'étendue de son style multi-facettes, qu'il décline sous de nombreux alias : Cook bien sûr, mais aussi Mad, Kuqter, Alfio, Pow, Hobe.

Un vrai plaisir pour les amateurs de graffiti sur train, en particulier grâce aux nombreuses œuvres documentées étape par étape notamment par le photographe Luca « Natan » Giacosa. Des textes de Cook et des témoignages de ses proches renforcent l'immersion dans l'univers encore préservé du trainwriting.

Glorious Attitude – Cook compte 208 pages, il coûte 19,90€ et est disponible ici sur Allcity.fr et bientôt dans les All City Stores en France. En voici un aperçu, également téléchargeable en PDF ici.

writer's bench

Street Art: Whole train à Rome

L'affaire fait du bruit chez nos voisins italiens : la RATP, qui gère le métro parisien, a les dents longues et rachète à tour de bras à l'étranger via sa filiale RATP Dev. Déjà présente dans de nombreuses régions d'Italie, la Régie s'attaque désormais à la capitale du pays et tente d'engloutir ATAC, la société publique qui exploite le métro de Rome et les lignes urbaines environnantes. Il faut dire que celle ci, endettée jusqu'au cou, nage dans les scandales et propose à ses usagers un service déplorable.

Une occasion en or pour les partisans de la privatisation des transports, qui pourrait bien commencer par l'exploitation prochaine par la RATP de la ligne Rome-Lido, une petite ligne similaire au métro qui relie Rome à ses plages sur le littoral. Selon le quotidien Il Tempo, la société française mettrait 250 millions d'Euros sur la table, en échange d'une concession de 10 ans. Les rails et les gares resteraient entre les mains de la région, mais pas les bénéfices, qui viendraient directement remplir les poches de la RATP. Les syndicats craignent pour leur part que cette acquisition, si elle se vérifiait, ne soit qu'un début. La gestion de la ligne Rome-Lido serait ainsi le cheval de Troie de la RATP pour s'emparer ensuite des autres lignes.

Quel rapport avec le graffiti ? Aucun à priori. Sauf que cette information plutôt originale tombe en même temps qu'une autre, tout aussi surprenante et qui concerne également la ligne Rome-Lido…

Ainsi depuis plus de 20 ans, la compagnie du métro romain lutte férocement contre le graffiti par tous les moyens possibles et imaginables, notamment grâce à des gardes aux méthodes particulièrement tordues : ils ne sont plus à un procès près pour avoir ouvert le feu sur des graffeurs, et ont pour habitude de recouvrir systématiquement les graffs du métro de messages d'insultes voire de menaces tracés directement à la bombe, comme ici sur ce whole car de Poison, qui avait pourtant pris soin de ne pas toucher aux fenêtres de la rame :

Mais récemment, brusque volte-face : des street artistes assermentés sont chargés de refaire la déco extérieure d'une rame de la ligne Rome-Lido ! L'opération, baptisée Urban Legends, se déroule dans le cadre du festival Avanguardie Urbane 2014, piloté par la galerie 999Contemporary.

Pourtant, pas question ici de faire appel à des graffeurs locaux, et ce ne sont pourtant pas les passionnés et acharnés du métro qui manque à Rome : Un gars comme Poison par exemple…

A la place, la compagnie ferroviaire a choisi de dépêcher sur place 6 artistes français de renom : C215, Alëxone, Epsylon Point, Seth, Popay et Philippe Baudelocque. Pourquoi français, l'histoire ne le dit pas… défiance d'ATAC envers la scène « vandale » locale ? Ou peut-être pour faire plaisir à la RATP future maîtresse des lieux, qui sait !

Toujours est il que la Mairie de Paris est partenaire officiel de l'opération… A quand donc des whole trains en circulation sur les lignes du métro parisien ?

Bien sûr, les œuvres des artistes sont réussies et ne manqueront pas de séduire un large public. Mais c'est dommage que ce qu'en retiennent les médias italiens, c'est que le street art vaut mieux que le graffiti, comme l'explique Il Messaggero :

« Le Street Art plait à tout le monde, il ne peut en rien être comparé au graffiti vandale qui ne fait que salir les lieux publics. Rome renouvelle ainsi sa tradition séculaire en faveur de l'expression artistique, Ce sera aussi une occasion pour les vandales de réfléchir à leur infériorité, comparée à la valeur de ceux qui savent intégrer leur vision artistique dans un contexte urbain, et ainsi enrichir leur environnement. »

Evidemment, il n'en est rien : le street art a ses adeptes, et le graffiti sur train aussi. Mais ce dernier étant une pratique à part qui se veut contestataire et non pas uniquement à but décoratif ou artistique, la rivalité risque bien d'enfler lorsque comme ici le street art est imposé sur une des surfaces de prédilection mythiques des trainistes : le Métro de Rome. il y a d'ailleurs fort à parier que la bataille soit déjà en cours pour savoir qui sera le premier des graffeurs romains à rentrer un throw up très sale sur ce whole train très propre !

Quoi qu'il en soit, les artistes sollicités auraient eu tort de se priver du plaisir de peindre ce métro servi sur un plateau, ce que probablement peu de peintres auraient refusé malgré les polémiques. Espérons simplement que ce projet d'ouverture vers le grand public serve tout de même à ouvrir un peu les yeux des autorités sur la véritable nature des fresques qui nous entourent, qu'on les appelle street art ou graffiti : ce n'est que de la couleur, il n'y a donc pas de quoi fouetter un chat… ni le mettre en prison.

Source photos: Facebook

writer's bench

Heartless Dogs

Heartless dogs - 511

Heartless Dogs est un Tumblr qui regroupe de nombreux murs et vidéos de Mida, Sheak, Metro, Phesto, Zeon et Skean en Italie.

Dans cette 1ère vidéo, Mida, Sheak et Metro réalisent un mur aux couleurs assorties accompagnée de persos :

Dans cette 2ème vidéo intitulée Parenti Serpenti, Skean et Mida peignent un mur dans un canal.

Le mur :

Dans cette 3ème vidéo intitulée Graff Mafia, Skean & Mida peignent un mur malgré les intempéries.

Le mur :

Dans cette 4ème vidéo intitulée Cosmic Funk & Gipsy Sailors, Metro, Skean, Fasto, Phesto, Zeon unissent leur force pour 2 murs riches en persos et en couleurs.

Les murs :

Quelques murs supplémentaires :

Source : MTN-World

writer's bench

Milan: Assaut du métro en mode far west

Milan arrestation - 511

A Milan en Italie, la répression du graffiti a franchi une étape supplémentaire suite à une action sur métro qui a mal tourné. Il faut dire que les palancas, ces actions coups de poing qui consistent à bloquer une rame en circulation pour la peindre, finissent souvent en bagarre générale et ont tout pour attirer les foudres des autorités. Le 20 Avril 2013, tard dans la soirée à l'arrêt Villa Fiorita sur la ligne verte du métro, un groupe de writers a ainsi semé la panique en tentant de peindre à quai, comme l'explique cet article en Italien du Courrier de Milan, que nous avons traduit.

Dans une vidéo filmée à la GoPro confisquée par la suite, on voit les writers tirer le système d'alarme dans différents wagons avant de s'attaquer à la rame, bombe de peinture à la main :

Les voyageurs semblent stupéfaits, saisis par la peur. Alors que le chauffeur du train se rend dans les wagons pour débloquer la rame, une altercation a lieu avec un des writers, la scène est confuse, mais on distingue clairement deux individus s'en prendre au fonctionnaire en service à coups de peinture dans la figure. Le commando prend ensuite la fuite par les voies.

La police de Milan dispose d'une cellule anti-graffiti dirigée depuis 10 ans par le commandant Tullio Mastrangelo. Lors d'une perquisition chez un writer de 24 ans, la police tombe par hasard sur la vidéo de l'action tournée à la GoPro. Stupéfaits par la violence de l'action, les forces de l'ordre décident d'enquêter.

Milan arrestation 02- 511

Ils savent que les writers profitent d'un moment d'inattention et d'une surveillance défaillante pour peindre dans différents dépôts. Mais ce type d'action reste exceptionnel, plus de danger, plus d'adrénaline et par conséquence des infractions qui dépassent largement le cadre du graffiti : violence en réunion sur un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, interruption du trafic…

Milan arrestation 03- 511

Cette enquête a conduit à l'arrestation de 17 personnes dans toute l'Italie à Milan, Turin, Gênes, Monza, Rome et Lecce. Parmi ces 17 personnes, 2 sont mineures et on trouve aussi bien des Italiens que des étrangers. Le crew OTV est identifié et rapidement mis en cause pour cette action.

Milan arrestation 04- 511

L'enquête, avec l'appui des procureurs de Milan, concerne 3 actions dans le métro de Milan et met en cause près de 40 suspects. Le procureur général, Edmondo Bruti Liberati a déclaré :

« Nous sommes confrontés à une situation dangereuse. »

Milan arrestation 05- 511

Le procureur Elio Ramondini ajoute :

« La collaboration avec la municipalité est cruciale, car la stratégie ne peut pas être seulement répressive. »

Milan arrestation 06 - 511

Un point sur lequel insiste Anna Maria Fiorillo, avocat pour mineurs :

« Ils n'ont absolument pas conscience que ces actions sont caractéristiques d'un comportement antisocial. Ces mineurs ont besoin d'une réponse éducative. »

Milan arrestation 07 - 511

« L'équilibre est fragile. Il faut faire attention, le graffiti se transforme en délinquance en bandes organisées. »
-Fabiola Minoletti, Organisation anti-graffiti

Le conseiller de la stratégie pour la sécurité Marco Granelli conclut :

« Les actions qui visent à décorer Milan doivent être encouragées, mais ceux qui salissent et se comportent violemment doivent être punis, la distinction doit être très claire. »

Milan arrestation 01- 511

writer's bench

Stolen Stuff #01

Stolen Stuff -01-511

Pour les trainwriters, l'Italie a toutes les qualités requises, des métros dans différentes villes plus ou moins durs à peindre, mais surtout un réseau de trains de banlieue et de province envahi par le graffiti.

Stolen Stuff en présente un aperçu dans son 1er fanzine en ligne de 60 pages regroupant exclusivement des photos de trains et de frets italiens de Real, Atome et des crews PMS, CIAO, UAO entre autres.