Autant dire que depuis le 1^er épisode mis en ligne, Ceno EHC n'a pas chômé. Il profite pleinement de toutes les opportunités qu'offre une ville comme Detroit pour un street bomber.

De nuit comme de jour, il répète inlassablement son throw up et semble bien plus craindre une altercation avec des gangs que des interpellations par la police.

Il y a quelques semaines de cela, nous vous apprenions la triste nouvelle du décès du talentueux Zoo Project. On en sait désormais un peu plus sur les circonstances de son assassinat à Détroit en été 2013, grâce à cet article du Detroit Free Press que nous avons en partie traduit. Paix à son âme, ses œuvres sont gravées à jamais dans la mémoire des Parisiens, et de biens d'autres.

il y a trois ans de cela, Bilal Berreni quittait la France pour la Tunisie, pour y peindre des silhouettes en carton symbolisant ceux tombés pendant la révolution. Il passe ensuite du temps dans un camp près de la frontière lybienne, pour y peindre des images des réfugiés; puis part vivre dans une hutte au Nord de la Suède, passant ses journées à dessiner, et ramasser du bois pour se chauffer.

Le jeune street artist était également passé par Détroit à deux reprises. Mais sa dernière visite dans la ville américaine fût son ultime et dernier voyage. Le peintre de 23 ans a en effet été retrouvé mort dans le quartier délabré de Brewster, à l'Est de Détroit. Atteint d'une balle en pleine tête, son corps retrouvé gisant dans la rue.

Pendant des mois, le corps reste non-identifié au centre médico-légal de Wayne County, tandis que ses proches sont sans nouvelles de lui. Faute d'informations retrouvées sur lui, les autorités ont peu d'éléments pour l'identifier, en dépit de vêtement assez particuliers, achetés dans une boutique de l'Armée du Salut.

Un indice,seulement : ses bottes, de style « européen ». Après comparaison avec les fichiers d'empreintes digitales dans la base fédérale, une réponse finit par parvenir au détective Sarah Krebs. Son nom est maintenant connu, mais son meurtre demeure un mystère. La police de Détroit est à la recherche d'informations au sein de la communauté locale du street art qui le connaissait ou était en contact avec lui. Ses proches prévoient un service mémorial à Paris, ce Dimanche.

Mourad Berreni, le père de Bilal, dit de son fils qu'ils créait des œuvres d'art pourvues d'un message social, et qu'il avait été attiré comme un aimant par Détroit.

De ce que j'ai cru comprendre, il était interessé par tout ce qui peut renaître du chaos. ¨Pour lui, cela représentait la faillite du capitalisme, et il croyait que de chaos, quelque chose pouvait renaître.

Bilal Berreni, dont le frère est acteur en France, a commencé le street art à l'âge de 15 ans dans le 20ème arrondissement de Paris, ou il est né, explique son père.

Mourad Berreni raconte que son fils, qui ne voyait pas les couleurs, peignait en noir et blanc et créait de gigantesques fresques sur les murs des immeubles. Bilal, Zoo Project de son nom d'artiste, cherchait un moyen d'exister dans ce système avec lequel il était en désaccord.

Il était très animé d'une ferveur utopique, pure, et ne faisait aucune concession avec la société. Il sentait qu'il devait agir en fonction de ce en quoi il croyait.

Mourrad Berreni explique que son fils était un intellectuel anticonformiste.

Un jour, je l'ai vu peindre à Paris. ‘Regarde, Papa', puis il est resté silencieux. Il a peint une série de personnages tapant sur des ordinateurs, tous connectés les uns aux autre pour signifier leur dépendance à une société absurde. C'était Bilal.

Bilal Berreni avait décidé de partir à l'étranger en Tunisie, après le bref soulèvement de 2011. « Je vais aller sentir l'odeur du vent de la révolution » avait-il dit à ses parents.

Plus tard en Mars 2013, Berreni se rend à Détroit pour la seconde fois. Ses parents ne savaient pas grand chose de ses activités dans la ville, il a dû y squatter pendant un moment. « Bilal n'avait pas peur du danger » dit son père. C'est le 23 Juillet 2013 que pour la dernière fois, Bilal donne des nouvelles à sa famille, il avait besoin de papiers médicaux, pour pouvoir s'occuper de ses allergies. Son corps est ensuite retrouvé sans vie le 29 Juillet, avec une balle dans le visage. La police n'a retrouvé ni passeport, ni portefeuille sur lui.

Celle ci mise sur une probable attaque pour vol, et déclare :

Le message que nous souhaitons faire passer aux citoyens, et en particulier à la communauté artistique, est que nous sommes conscients qu'ils ont perdu là une icône de talent, et veulent tout mettre en œuvre pour retrouver le tueur.

Mourad Berreni dit que les gens se rappellerons de son fils et de sa lumineuse présence.

Il n'est pas né à la bonne époque, il appartenait plutôt au siècle précédent. Il avait besoin de découvrir le monde et ses vérités, découvrir ce qui pourrait bien donner un sens à ce monde. Il était comme ça, sans concessions.

Pour toute information pouvant aider à élucider sa mort, la section homicide de Détroit est joignable au +1/313-596-1616.

Alors que Detroit semble se relever péniblement de la faillite qui a causé un départ massif de sa population, certains en profitent pour peindre dans les zones abandonnées, d'autres pour faire du jibbing, une sorte de freestyle en ski tracté par un bungee, un élastique tendu par plusieurs personnes permettant au sportif de prendre de la vitesse sans pente.

Poor Boyz Productions a filmé plusieurs sessions dans les quartiers délaissés de la ville en compagnie des skieurs Karl Fostvedt, Khai Krepela & Max Morello qui enchainent jumps, handrails et wall rides.

On peut y noter l'omniprésence du graffiti avec des apparitions de tags et throw ups de Elmer, Gasm, Purge, Hoots et le crew FTMD.

The 7th Letter présente Nekst Forever, une vidéo réalisée en hommage à Nekst disparu tragiquement courant 2012.

On y découvre des images inédites du writer en action accompagnées de témoignages de ses proches, ainsi que la réalisation de 2 des façades du musée d'Art Contemporain de Détroit.

David Choe est un artiste américain, qui a fait fortune en obtenant des parts de la société Facebook en échange de quelques graffitis réalisés dans les locaux de la firme.

Désormais à l'abri du besoin, il a trouvé judicieux d'organiser une chasse au trésor dans les rues de Détroit, une des villes les plus pauvres (et dangereuses) des États-Unis.

Celui-ci a donc dissimulé 10 000$ en petites coupures dans différents quartiers à l'abandon, royaume des junkies et autres laissés-pour-compte. Il distille depuis, au compte gouttes, des indices sur son compte Twitter. Bref, tout cela est de très bon goût…

Le writer infatigable Ceno EHC, une armée à lui tout seul, présente ses exploits de street bomber dans une nouvelle vidéo intitulée From Crumbs to Bricks Part.1. Tags, throw ups et blocks en chrome jalonnent cette visite guidée des bas fonds de Detroit.

Noah Nothing et Dan Armand présentent Wrap Sheets Detroit Fantastic, une fiction qui suit le quotidien de Rime alias Rimessy Foley (en référence au personnage Axel Foley dans la saga du Flic de Beverly Hills), un flic ripou accompagné de son acolyte, qui dépouillent les dealers et les writers du coin arme au poing dans les rues de Detroit.

Rimessy Foley conclut sa journée, en rédigeant des dépositions à sa manière, en voici quelques unes :

L'éditeur Fred Forsyth et le photographe Will Robson-Scott présentent le 2^ème épisode la 2^ème saison de leur série de courtes vidéos à l'origine prévues pour accompagner le livre Crack & Shine International.

La ville de Detroit est devenue le rendez-vous incontournable de la scène Graffiti internationale. Conséquence d'une crise sans précédent qui a frappé l'économie de cette ville industrielle, certains quartiers ont été quasi abandonnés et s'apparentent désormais à des terrains géants. Dans cette vidéo on prend conscience de l'ampleur des « dégâts » en compagnie de writers tels que Ces, Knows, Vizie, Risk, DMote, Revok et bien d'autres…

Le premier tome Crack & Shine consacré a Londres est toujours disponible sur Allcity.fr, en quantités très limitées cependant.

Bankshot présente The Detroit Beautification Chapter 1, une vidéo documentant un projet artistique initié par les MSK en résidence à Detroit. Les derniers habitants, quelques agents de police et des writers témoignent sur l'état d'abandon de la ville.

On y retrouve notamment les œuvres de Wane, Revok, Pose, Ces, Dmote, Nekst, Askew, Tristan Eaton, Sever, Zes, Vizie, Omen, Steel, Risk et Don't.

Quelques photos :

Sources photos : German Friday, The 7^th Letter, Rime

La situation économique et sociale à Detroit ne s'arrange pas, une ambiance de fin du monde y règne. Les habitants désertent cette ville comme les rats quittent le navire avant le naufrage. La municipalité semble même abandonner certains des 20 quartiers les moins peuplés en ne rétablissant pas l'éclairage public (40 % de l'éclairage public est hors de service), ce qui renforce le sentiment d'insécurité accompagné d'une recrudescence de violence liée à la prolifération des gangs.

Triste tableau quelque peu égayé par le graffiti qui trouve toute sa place dans cet environnement. Certains writers n'hésitent pas à venir de New York (Hims, Ces, Knows, Yes2) d'Allemagne (Flying Förtress) ou d'Australie (Dmote) pour (re)vivre la faillite de New York des années 80 à grands coups de burners et de throw ups.

Une centaine de photos pour se faire une idée de la situation :

Sources : Revok, The German Friday, Excuse My Sarcasm, 12oz, Dmote

Rime prouve de nouveau dans cette vidéo qu'une partie de la ville de Detroit est devenue un immense terrain de jeux pour les writers de la région.

Revok & Rime se sont rendus une nouvelle fois à Détroit en compagnie des membres de The 7^th Letter pour filmer leurs exploits. Une partie de cette ville en état de faillite est laissée à l'abandon : des maisons vidées de leurs habitants côtoient des friches industrielles à perte de vue dans une ambiance de fin du monde. Un cauchemar pour les uns, un paradis pour les writers…

Dans cette vidéo, Ceno EHC réalise une quantité impressionnante de throw ups et de tags y compris à l'extincteur dans les rues de Détroit et Chicago entre autres.

Source : Dayinthelyfe

A l'occasion de la sortie d'un nouveau modèle de t-shirt pour The Seventh Letter, Willie T. a filmé Roid MSK à Detroit. Dans cette vidéo, Roid joue avec le reflet d'une flaque d'eau pour réaliser son graff.

Explication en images :

Le rêve américain est devenu un cauchemar pour les habitants de Detroit : crise économique, chômage, expulsion massive ont transformé cette ancienne cité industrielle en no man's land. Une partie de la ville est devenue un immense hall of fame où burners et throw ups s'entremêlent dans une ambiance post-apocalyptique.

Source : Reyes78

Noah Banks a filmé Roid et Rime pendant la préparation de leur exposition intitulée Perseverance à Los Angeles : Ils se sont rendus à Detroit, ancienne capitale de l'automobile, qui regorge de lieux abandonnés et vierges suite à sa faillite générale et à l'exode démographique (la ville a perdu 60 % de sa population par rapport à l'époque de sa grandeur).

Les murs peints à Detroit par Roid et Rime :

Source : MTN-World