A l'occasion de la préparation de l'exposition intitulée Yldun La Machine à rêves à la Galerie Association d'Idées, Graffiti Art Magazine a interviewé Mosa & Skub membres du crew parisien PAL.
« J'aime beaucoup la science fiction, je rejoins Mosa là-dessus. Mais je préfère la SF dans les livres. J'aime vraiment toute cette littérature, de K. Dick à Matheson, entre autres. Sinon picturalement je me sens des affinités avec le mouvement surréaliste. Et comme j'écris depuis toujours, je mélange ces deux influences, j'essaie de faire des liens. Ensuite le lien avec le graffiti est logique ; c'est la représentation de la lettre. Donc j'essaie d'incorporer le texte dans mes œuvres graphiques. Pour moi, le côté lyrique marche très bien avec le texte. Les mots sont une espèce de clé du sens, de la compréhension. »
-Skub
« Quand tu as fait dix ans de graffiti, tu vois d'où ça vient, comment ça évolue, et t'as envie de pousser le bouchon un peu plus loin. C'est ce qu'on fait avec le PAL, on essaie de faire avancer le truc. Ça va faire trente ans qu'il y a du graffiti, donc on a envie que ça bouge, quitte à ce qu'on appelle plus ça du graffiti mais de la peinture. On a, de toute façon, envie d'apporter notre pierre à l'édifice. C'est pour ça qu'on est dans cette idée de projection, c'est très important pour nous. »
-Mosa
« La science fiction est très liée à la ville et le graffiti aussi, c'est la ville. La ville c'est tout le temps en projet, en construction, Paris est toujours en construction, ça va tout le temps de l'avant, et donc t'as tout le temps envie d'être à la pointe, de représenter le futur en quelques sortes. Alors quand tu fais un tag t'as envie que ce soit un tag du futur et que dans un an ou deux les autres copient le style que t'as fait maintenant. Tout ça c'est aussi l'anticipation. »
-Skub
« Le graffiti new-yorkais traditionnel, même les scènes françaises à l'ancienne nous ont influencé c'est sûr. Après, je t'avouerais que mon inspiration ne vient plus vraiment d'artistes du graffiti mais plus d'artistes contemporains et de mouvements passés. Par exemple quand on fait des stores, on se fait des délires à la Dürer, façon gravure, ou on peut aller vers l'art nouveau. »
-Mosa
« J'écris énormément depuis l'école et j'avais des profs de français qui me disaient que j'étais plutôt doué, mais ça me faisait peur. Quand je me mettais à écrire ça créait des paranoïas, des espèces de phobies chez moi, donc j'ai arrêté. Plus tard, j'ai voulu faire de l'image, j'ai fait un court métrage, j'ai travaillé un peu dans le cinéma et finalement ça ne m'allait pas du tout, mais je voulais quand même continuer à faire de l'image donc j'en suis venu au graffiti. »
-Skub
Quelques dessins de Skub :
« De manière générale, je pense que dans le graffiti les gens ne se prennent pas assez la tête pour expérimenter et faire avancer les choses. Après, je n'aime pas non plus trop les étiquettes et je préfère qu'on me considère comme un peintre. C'est comme le terme street art, c'est une étiquette que je ne revendique pas du tout, clairement je n'y appartiens pas. »
-Mosa
Quelques dessins de Mosa :
L'interview est à lire dans son intégralité ici.