Parallèlement à la sortie de L'invasion de Paris 2.0, le tout nouveau livre/coffret de Space Invader, Raphael Haddad présente In Bed With Invader, une vidéo tournée en 2011 qui nous invite à partager une nuit dans les rues de Paris en compagnie de l'artiste, sur une musique de Toby Screamer.
avril 2012
Corée du Nord: le métro de Pyongyang
La « République Populaire Démocratique de Corée » est un état à parti unique, une dictature dirigée d'une main de fer par le Parti du Travail de Corée, désormais à la botte de Kim-Jong-Un.
Après s'être acquitté d'une somme conséquente, il est désormais possible de s'y rendre pour faire du tourisme. La capitale de la Corée du Nord constitue le principal décor de la visite officielle et strictement encadrée par les membres du parti unique. Comme toute capitale, Pyongyang dispose de son réseau métropolitain depuis 1973. C'est une vitrine de l'État et une étape touristique obligatoire : les visiteurs sont invités à faire un trajet entre 2 stations (toujours les mêmes) entourés de Nord-Coréens bien portants et bien habillés. La famine continue cependant de faire des ravages dans le pays depuis des années, et on soupçonne le gouvernement de n'ouvrir le métro que pour les touristes en raison du manque d'électricité. Les stations de métro sont monumentales, riches en marbre et en bronze, elles s'inspirent de celles du métro moscovite et mettent en valeur les réalisations du socialisme nord-coréen. Pour son inauguration, des rames chinoises repeintes ont inauguré le réseau métropolitain.
Depuis 1996 et malgré des relations économiques internationales complexes, la compagnie de métro de Pyongyang rachète à l'Allemagne d'anciennes rames du métro de Berlin.
En 1996, la compagnie de métro de Pyongyang a ainsi acheté à la BVG (société d'exploitation du métro de Berlin), 60 Gisela originaires de Berlin Est, toutes composées de 2 wagons et préalablement destinées à la casse.
Après un petit lifting :
En 1998, la compagnie de métro de Pyonyang a ensuite racheté 108 Dora composées de 2 wagons à la BVG.
Après un petit lifting :
Chose très étrange, la BVG livre les rames en l'état, c'est à dire souvent complètement couvertes de graffiti, les vitres rayées ou acidifiées par les writers étant laissées telles quelles. On peut se demander quelle est la réaction des usagers du métro de Pyongyang à qui le gouvernement fait croire que les rames sont certifiées fabriquées en Corée du Nord…
Comme à Moscou, plusieurs rumeurs circulent évidemment autour de ce métro : il semblerait notamment qu'une 3ème ligne, secrète, ait été construite au même moment que les 2 lignes publiques, pour permettre aux pontes du parti unique de relier en toute discrétion les centres névralgiques de la capitale.
Source : The Pyongyang Metro
In&Out @ Ivry-sur-Seine
L'association I.M.Art (Initiative Mutuelle Artistique) est née de la volonté de créer un concept nouveau en matière de coordination et d'organisation d'événements culturels et artistiques. Elle réunit des professionnels venant d'horizons très divers et complémentaires : galeristes, artistes, experts en art, philosophes, scénographes, sociologues, directeurs artistiques de manifestation et mécènes. Elle organise l'exposition collective In&Out du 10 Mai au 30 Juin 2012 à Ivry-sur-Seine. Le vernissage aura lieu le 10 Mai 2012 à partir de 18h.
« L'exposition In&Out se propose de construire un espace commun d'exposition de 2000m2 entre deux univers de l'art contemporain. L'exposition travaille en effet autour du motif moteur de la rencontre évasive et fructueuse entre des disciplines artistiques reconnues et institutionnalisées (le in) et des formes d'art nouvelles, urbaines (le street art) mais puissantes et dynamiques (le out). La rencontre se fait au même endroit, dans un même lieu de création et d'exposition. »
Les artistes participants sont : Alëxone Dizac, L'Atlas, B Toy, C215, Paolo Campochiaro, Fabien Chalon, Alberto Verajano alias Chanoir, Nisa Chevènement, Arnaud Cohen, Collectif 1984 (Horfée, L'Apôtre, Lek, Maxy-T, Native, Saeyo, Sambre, Teurk, Simon Rouby, Sonick, Spe, Tchago, Wxyz), Robert Combas, Mauro Corda, Baptiste Debombourg, Zhen Delong, Wang Du, El Pez, Erro, Xiao Fan, Dominique Fury, Fabien Hulin, Samuel Indratma, Inti, JBC, Jin Bo, Jonone, Wang Keping, Kuanth, Guillaume Linard Osorio, Eric Liot, Nicolas Moreau, Luke Newton, Marke Newton, Gao Jié, M. Chat, Mikos, Nasty, Ernest Pignon-Ernest, Jayone, Ju Ran, Jean-Pierre Raynaud, Martin Reyna, Toshinari Sato, Antonio Segui, Philippe Pasqua, Pimax, Pro176, Psyckoze, Wang Qi, Quik, Reach, Lionel Sabatté, Seen, Skki, Speedy Graphito, Sun7, Taki, Tanc, Vladimir Velickovic, David Vital Durand, Yaze.
L'exposition se clôturera le 30 juin 2012 par une vente aux enchères au profit de l'association A.D.I.R.R (Association pour le Développement de l'Innovation en Robotique de Rééducation) où les œuvres réalisées par les nombreux artistes pour l'évènement ainsi que les œuvres réalisées in-situ ou lors de performance seront vendues.
La programmation complète est à consulter ici.
Jours et heures d'ouverture :
Du mardi au samedi de 13h à 19h et sur rendez-vous (le matin est réservé aux scolaires et visites privées sur rendez-vous).
Le Michelet
161 avenue de Verdun
94200 Ivry-sur-Seine
Plan d'accès ici
Space Invaders: L'Invasion de Paris 2.0
Invader est une figure incontournable et fondatrice du Street Art. Il est connu pour ses invasions planétaires de personnages pixelisés en carrelages inspirés du jeu vidéo vintage Space Invaders de Taito. Son travail le plus connu est dans la rue. On compte aujourd'hui environ 80 villes envahies à travers le monde et des centaines de milliers de carreaux de mosaïques collés sur les murs.
L'Invasion de Paris 2.0, sous-titré Prolifération, se penche sur la conquête de la capitale française. C'est un voyage artistique à travers Paris, de 2003 à 2011, ainsi qu'une plongée dans l'œuvre d'Invader. Entièrement réalisé par l'artiste, ce livre dévoile les archives de son travail dans la capitale où aujourd'hui plus de mille Space Invaders ont déjà pris place. A travers plus de 1400 photos, il rend hommage à cette invasion parisienne tentaculaire.
Les 224 pages du livre assument leur approche ludique. A la manière des guides/plan parisiens traditionnels, la rubrique Pole Position permet de retrouver l'emplacement des Space Invaders arrondissement par arrondissement. L'index quant à lui répertorie les aliens sous forme de liste. On y retrouve leur nom, leur date de création et leur score…
L'Invasion de Paris 2.0 coûte 24,90€ et est disponible ici sur Allcity.fr. En voici la preview, également téléchargeable ici au format PDF.
Cerise sur le gâteau, l'éditeur Control P propose également un coffret spécial en série limitée, incluant à la fois L'Invasion de Paris 2.0 – Prolifération et la réédition en version 1.2 du premier volume (aujourd'hui culte et introuvable) de l'Invasion de Paris – La Genèse, soit au total 2 livres luxueux reliés avec couverture rigide, regroupés dans un boîtier spécial. Le prix du coffret : 49€, en vente ici sur Allcity.fr.
Le livre 2.0 et le coffret 1.2 + 2.0 sont tous deux déjà disponibles à All City Paris, et bientôt dans les autres All City Stores de France.
Interview RCF1
Capdorigine a interviewé RCF1 par mail, en voici quelques extraits.
« J'ai appris à peindre avec ces caps d'origine, bruts, il faut acquérir des gestes précis et rapides pour dominer cette force industrielle de la peinture en bombe. A mon avis toute l'esthétique et la dynamique de l'aérosol-art en découlent. Je n'aime pas quand ça ressemble à du vectoriel, les caps d'origine ou le fatcap c'est la bombe dans ce qu'elle a de plus spécifique. »
« Aujourd'hui j'observe les graffitis que je peux voir directement dans la rue mais je ne cherche plus à tout prix à savoir dans des revues ou sur internet ce qu'il se passe dans le monde. Un peu saturé en fait. J'avoue que je traverse des périodes sans. »
« Dans les années 90 avec Honet, Poch ou Shun on cherchait de nouveaux styles qui se détachent des lettrages new-yorkais, j'avais beaucoup puisé dans les fontes sixties type « garage » pour ma part. Sur toile j'adore le format carré comme une pochette de vinyle, et je fais souvent référence à des chansons que j'aime, comme pour me les approprier. Comme je ne sais pas jouer d'instrument, c'est surement une façon de compenser. Un de mes tableaux préférés fait référence à I wanna be adored des Stone Roses qui reste sans doute un de mes titres favoris. Mais bon, le vrai exutoire c'est de jouer comme DJ. Soirées soul, rythm'n'blues, indie, pop… »
« Il n'y a rien de plus moche qu'un camion blanc, je les ai peint pour égayer là où je vis. C'est un chouette support à peindre pour son format et puis ça circule dans la ville. Voir son nom passer en grand en centre ville, devant les monuments, dans les beaux quartiers c'est la bonne surprise avec les camions. C'est marrant en fait et c'est un des plus beaux supports du graffiti pour ça. J'habite à côté d'un marché, j'avais vite repéré les astuces pour en faire beaucoup. »
« En fait je pense qu'on a amené une culture complétement underground, truffée de codes secrets liés à l'illégalité, vers une ouverture mainstream qui l'a finalement rendue banale. Je pense à l'expo de la Fondation Cartier notamment. Les fanzines, les blackbooks. C'est fini le secret, j'étais un peu amer qu'on aie présenté ces ingrédients avec les œuvres, normalement ça aurait dû rester en cuisine. On se sentait comme dépossédés de nos secrets. Mais c'est dans l'ordre de l'histoire, ça n'allait pas non plus durer toute la vie. En fait on est reconnus mais souvent pas pour les bonnes raisons. On associe en galerie des artistes si éloignés les uns des autres simplement parce que leur outil est une bombe. Des gens qui ont peint flopée de trains, des styles pas possibles de créativité, mis au même niveau que des petits arrivistes qui ont collé trois sérigraphies dans les rues galeristes. En fait on s'est fait niquer je pense. [...] Aujourd'hui les experts pour le public c'est Magda Danysz ou AD Gallizia, pas nous. Tout le monde fait comme s'il avait oublié tout ce qu'on avait défriché en amont, pour conserver son statut auto-proclamé d'expert. C'est la vieille mentalité bourgeoise qui fait que quand un architecte parle à notre place on le prend plus au sérieux parce qu'il est architecte. Même s‘il ne serait pas foutu d'apprendre à aboyer à un chien, il sera toujours plus écouté des médias qu'un graffeur. »
L'interview est à lire dans son intégralité ici.
Source photos : Dotwingless, Dubwise, Soket, Tarou Rebeler, Vitostreet, 156