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Dare 1968-2010… Rest In Peace

Dare des TWS, fameux graffeur originaire de Bâle en Suisse, vient de nous quitter à l'âge de 42 ans, décédé le 6 Mars 2010 des suites d'un cancer. Précurseur d'un style ultra-propre et efficace qui a influencé des générations entières de writers, il laisse derrière lui un véritable héritage dans le monde du graffiti.

En guise d'ultime hommage, voici un florilège de ses dernières pièces réalisées fin 2009. Retrouvez son univers ici.

… Rest In Peace.

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Astroni Jam 2010 à Naples

On savait déjà que Naples était le paradis des adeptes du graffiti sur train, il semblerait bien qu'il le soit aussi pour les muralistes. Ainsi la municipalité de Bagnoli/Astroni dans la commune de Naples vient d'autoriser une cinquantaine de writers venus de toute l'Italie à repeindre les murs de la ville à leurs couleurs, les 27 et 28 Février 2010, pour la 10ème année consécutive en collaboration avec L'ACU (Associazioni per la Creatività Urbana), et les collectifs 400ml, Evoluzioni et Bereshi.

La municipalité a une fois de plus prorogé les 50 espaces urbains ouverts, une véritable « invitation à la liberté d'expression » exprimant le « désir de renforcer la participation des jeunes générations dans la vie de la commune », comme l'explique Luca Simeone, conseiller municipal et responsable culturel de la ville. Un exemple à suivre ?

Photos : Corinne Speranza

Plus d'infos (en Italien) : Il Matino, Corriere Del Mezzogiorno

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Interview Popay

D'origine espagnole, Juan Pablo “Popay” de Ayguavives est “le Goya du graffiti et de l'art urbain”. Au fil des ans, il a su développer un style figuratif unique. Son univers pictural baroque est saturé de formes végétales et organiques, sa jungle intérieure. Toujours imité, Popay n'est jamais égalé. Jaya l'a interviewé en 2008 pour Studio55.

Quand as-tu commencé le graff ? Et dans quelle ville ?
J'ai instinctivement commencé le graffiti dès que je suis sorti de ma mère ! Je suis né avec une bombe dans les mains. Non, sérieusement, j'ai commencé avec Speedy Graffito, qui m'a sensibilisé à l'art de la rue. Speedy Graffito était pochoiriste à la base. Parce que ma première approche du street art c'était avec des pochoirs. Le graffiti “US”, en gros, j'y ai été initié par Kister en 1986-87, j'avais 16 ans. Un des premiers mecs que j'ai vu peindre c'était Psyckoze, high light blanc sur le chantier de la pyramide du Louvre. Au début Popay c'était Popaï. J'avais demandé à Meero (que je connaissais par ma soeur) de m'aider à trouver un style pour écrire mon nom. C'est lui qui m'avait dit que le “ï” c'était pas terrible, difficile à calligraphier. Il m'a conseillé de mettre un “y”, et comme mon nom de famille commence par un « y », ça m'arrangeait bien. J'ai commencé sur les tables d'écoles à écrire mon nom, après sur les murs de la classe, ensuite dans les couloirs de l'école! Ensuite avec Stone on a formé un groupe, parce qu'on avait des concurrences dans le lycée, de Zero et Azde. Mais moi je voulais rentrer dans le groupe de Kister, mon initiateur, mon modèle. Il avait un pur style. C'est lui qui m'a appris le style en perspective de la lettre qui commence , Il y avait une vraie école du style. The Stone Angels, qui m'amenaient dans les catacombes et me faisaient fumer du shit. Donc moi j'étais un toy mais je voulais rentrer dans le groupe des TSA. Kister, même s'il m'apprenait, ne voulait pas que je rentre dans son groupe.

C'était en quelle année tout ça ?
Vers 1987-88. Je crois bien même qu'en 1986 je faisais des trucs tout bizarre, à la Combas, avec des gros trucs qui entouraient ma signature, limite punk, new-wave quoi. Parce que moi au début c'était des pochoirs, dans la rue, avec mon frère.Popay c'est mon surnom depuis que je suis tout petit. Seulement, période pochoirs c'était avec un “ï”, et période tag, avec un “y”.Premiers tags en 1988. Donc après comme Kister ne me laissait pas rentrer dans les TSA, je suis rentré dans les MST. Parce qu'à l'époque il y avait des copains de mon grand frère qui voulaient faire un groupe de rock, j'étais à côté d'eux, ils cherchaient un nom groupe etc. À un moment, Christophe Becarie a dit “Ouais c'est bien de trouver des mots qui correspondent déjà un truc.” Nous on blaguait sur les trucs en 3 lettres. Puis y'en a un qui a lancé MST. Et comme à l'époque avec mon pote Thomas on allé voir le Rocky Horror Picture Show (avec un héros qui vient de « Transexuel en Transylvania » ndlr), on s'est dit qu'on allait faire un groupe de rock et qu'on allait l'appeler Mad Spirit of Transylvania. MST. Finalement le groupe s'est jamais fait (j'étais un piètre musicien). J'ai en revanche repris le nom pour former un groupe de tag, afin de soigner ma frustration de n'avoir pu rentrer chez les TSA. Donc avec Stone on a fait MST. Stone a été mon premier associé pour créer un groupe. Après, vu qu'on était en concurrence avec Azdé et Zero, on avait mis des affiches dans le lycée: RECHERCHE ASSDÉ-ZÉRO POUR TOY etc… Parce qu'on se toyait entre nous. On a fini par se rencontrer et ils sont rentrés à MST, qui comptait 4 membres, avec eux. Moi j'étais dans le 16e arrondissement, il y avait que des che-ris, c'était un truc de rupins. Mais j'étais en A3, une section artistique. On était un peu des marginaux, avec des punk, des psycho billy etc. Le premier gars un peu hip-hop c'était Kister, qui était plutôt psycho-hip-hop. Assdé et Zéro déchiraient, ils faisaient leur truc à l'arrache, ils représentaient le côté vandale du graffiti, en réaction à leurs parents. Parce qu'ils venaient d'un milieu assez riche. Ils étaient donc super motivés pour tout déchirer. Après on a invité André, qui tagguait dans les halles, près de là où j' habitais. On se questionnait sur son style, qui était un peu une vulgarisation du tag. Nous, ce qu'on kiffait dans le tag c'était le côté incompréhensible : qu'il faille un apprentissage, une initiation pour pouvoir le lire. Alors qu'André, lui, c'était -déjà à l'époque- accessible au grand public. Il ouvrait un marché, lui c'était surtout une histoire de fréquence, un peu pub qui se voit partout, c'était pas vraiment une histoire de style. Parce que je me rappelle que je l'aidais à faire ses premières fresques (rires). Il voulait pas rentrer dans un groupe, mais il a quand même accepté de rentrer dans MST. Après on s'est associé avec les CWA, qui avaient une bonne présence dans le centre de Paris. Ils kiffaient de rentrer dans MST parce qu'effectivement ils voyaient qu'André en mettait partout.

Est-ce que si tu vas au Baron (le bar d'André) t'auras droit à des verres gratuits?
J'y suis allé récemment, avec une copine qui avait ses entrées. Je me suis fait payé à boire parce que j'avais pas d'argent.

T'as pas dit “Putain c'est moi qui ai commencé avec André !” ?
Non! André était pas là, et puis ils en ont rien à foutre, tu vois comment c'est. C'est comme se taper la tête contre un mur. Après on est devenus les THC, que j'avais repris à un copain de mon frère qui cherchait des noms de groupe de musique. Tetra Hydro Canabinol. On l'avait transformé en Tous Hyper Cool .

T'étais dans combien de groupes ?
À un moment, je crois que c'est moi qui avait le plus de groupes! AAA TNI TEH Tiger Homer…Ouais, beaucoup de groupes.

Ca montre qu'il y a beaucoup de monde gens qui aime beaucoup ton personnage…
J'ai un charisme… Quand j'étais à l'école, je m'étais présenté pour devenir délégué du lycée, et j'avais gagné l'élection.

C'est vrai?
Oui parce que j'avais une stratégie sarkozyste de publicité, forcée. (rires)


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