Will Robson-Scott est un photographe anglais qui suit de près l'actualité du crew parisien PAL (Tomek, Skube, Saeyo, Mosa, Horfée, Cony, Esso entre autres) depuis plusieurs années.
Il s'est rendu à New York à l'occasion de l'exposition collective intitulée Palingenesis à la galerie Klughaus pour s'entretenir avec Horfée pour le 30ème numéro du magazine australien Acclaim.
« On a créé le crew PAL il y a 4 ans. On vient tous de différents quartiers de Paris. Fête après fête et après quelque temps on a décidé de se réunir. A la base, ça part vraiment d'une blague (PAL signifiant Peace And Love). Les vieux writers parisiens essaient de représenter la violence, ils veulent être craints. [...] Il y a une scène old-school vraiment hardcore qui nous considère comme des guignols. On a grandi avec ça, ce qui nous a encore plus motivés. [...] On apprécie tout de même le graffiti traditionnel mais vraiment pas l'attitude qui va avec. »
« Je pense qu'à un moment on s'est rendu compte de la récupération du graffiti traditionnel par les grandes marques pour l'utiliser dans leurs campagnes de pub : du breakdance et des gars qui peignent dans le fond. On cherchait quelque chose de plus pur en interprétant le graffiti des années 80 et en y incorporant quelques petites fantaisies dans nos pièces. Mais on essaie toujours de le pratiquer de manière illégale et spontanée. »
« A New York, les writers peignent en speed dans la rue. A Paris, c'est vraiment différent. La culture est moins violente, on peut parfois même s'en tirer avec la police quand elle nous attrape sur le fait. En journée, on n'agit pas comme des ninjas commettant un crime hypothétique, on agit comme quelqu'un qui peint [...] Dans nos esprits ce n'est plus du graffiti, c'est juste de la peinture et c'est gratuit. Ça nous a permis de dépasser le simple fait d'écrire et répéter notre nom à l'infini. »
L'interview est à lire en anglais dans son intégralité ici.