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Chicago: les enfants peignent, les parents payent

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Appliquée à New York par le maire Rudolph Giuliani il y a quelques années, la théorie de la vitre brisée s'applique désormais à Chicago. Cette théorie soutient que les dégradations (comme le graffiti) de l'espace public provoquent un état de délabrement général et un sentiment d'insécurité. Une politique de tolérance zéro vise désormais les parents de mineurs mis en cause dans des faits de dégradations. Quelques extraits traduits d'un article de Beth Greenfield qui en dit un peu plus.

« De nombreuses initiatives dans le pays rendent désormais les parents responsables des délits de leurs enfants mineurs, du vol à l'étalage à la conduite en état d'ivresse en passant par le graffiti. Lassé de devoir payer 1 million de $ chaque année pour lutter contre le vandalisme, la CTA (équivalent de la RATP à Chicago) a décidé de frapper fort : faire en sorte que les parents des délinquants payent intégralement les frais de nettoyage, de mise hors-service des rames, et de justice. »

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« Cette semaine, la CTA a déjà déposé quatre poursuites totalisant 13109$ contre les parents ou les tuteurs légaux de huit mineurs. »

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« La répression mise en place à Chicago est la dernière utilisation spécifique des lois de responsabilité parentale générales, qui existent dans presque tous les états à travers le pays. Mais Gary Wickert, un avocat du Wisconsin, spécialiste de la subrogation, estime que la position de la CTA est unique. La plupart des gens ne sont pas à l'aise avec l'idée que quelqu'un peut être tenu pour responsable des actions d'un autre sans avoir causé eux-mêmes les dommages. »

Mais pour l'instant, à Chicago, les fonctionnaires se concentrent sur la réalité financière de la situation. Tammy Chase, porte-parole de la CTA, a déclaré au Chicago Tribune :
« Contrairement au tribunal criminel, où les juges décident d'ordonner la restitution, les poursuites civiles nous permettent de récupérer tous les coûts liés à la dégradation. »

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L'article est à lire intégralement en anglais ici.

Source photos : Egowar

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Katsu – Drone paintings

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Un drone est un engin volant sans pilote commandé à distance depuis une station au sol, équipé d'un capteur vidéo à capacité diurne et/ou nocturne, il peut remplir des missions de surveillance discrètes. Les militaires américains, entre autres, utilisent cette technologie depuis un certain temps pour leurs fameuses frappes chirurgicales.

Le domaine civil s'y intéresse depuis peu. En France, la SNCF qui n'est jamais à cours d'idées concernant la surveillance, teste ces engins au-dessus des lignes de chemins de fer pour (notamment) prévenir les vols de cuivre.

Les particuliers, fans de modélisme et autres geeks, peuvent aussi piloter un de ces appareils qui ressemble à un hélicoptère de poche.

En attendant la guerre des drones, aux États-Unis, Katsu, writer curieux et membre du F.A.T. Lab s'est intéressé au potentiel de cette machine. En collaboration avec le Center For The Study of the Drone, il a développé un drone équipé d'une bombe de peinture et en a profité pour présenter une série de toiles réalisées avec son quadcopter à la Foire d'Art Contemporain de Silicon Valley.

Motherboard s'est entretenu avec l'artiste. Quelques extraits de l'interview traduits :

« Le coût des drones a baissé, j'ai pu donc m'offrir un DJI Phantom 2 avec l'idée de l'utiliser comme un nouvel outil artistique. je veux vraiment voir comment une personne et un drone peuvent interagir. J'ai immédiatement pensé aux spots que je pourrais atteindre avec cet appareil. Je voulais aussi faire une série de toiles pour exprimer ce qui se passe quand la technologie rencontre la création artistique. J'ai travaillé avec quelques amis développeurs pour créer ce prototype de bombe télécommandée. »

« Je ne pense pas que je programmerais mon drone pour peindre automatiquement une image prédéfinie, mais j'ai tout de même le fantasme d'être allongé sur mon lit, envoyant mes drones par la fenêtre de ma chambre pour peindre partout en ville à ma place. L'idée serait de créer une échelle de collaboration entre l'homme et la machine, on pourrait choisir de programmer le drone et de le laisser libre de ses mouvements ou de l'accompagner dans ses déplacements. »

La vidéo de l'essai du drone équipé d'une bombe de peinture :

« Il y a tout de même quelques inconvénients avec cette nouvelle technologie. Ils font du bruit, produisent de nombreux courants d'air, et il y a toujours un risque de perdre le contrôle de ces engins. Il y a beaucoup de choses à prendre en considération. Ce n'est pas comme si tu glissais d'un pont et que tu risquais de mourir, si le drone tombe il peut tuer quelqu'un. »

L'interview est à lire dans son intégralité ici.

Sources photos : Graffuturism

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Street Art Exposé – Icy & Sot

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Dan Perez présente Street Art Exposé – Icy & Sot, une vidéo dans laquelle il s'est entretenu avec Icy & Sot, 2 frères artistes passionnés de pochoirs, originaires de Tabriz en Iran, qui ont trouvé refuge à New York en 2012.

Depuis, le duo a participé à de nombreuses expositions et a pu peindre dans de nombreuses villes comme Istanbul, Paris, San Francisco, New York entre autres.

Quelques pentures réalisées à New York :

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Zoo Project, 23 ans, tué à Détroit

Il y a quelques semaines de cela, nous vous apprenions la triste nouvelle du décès du talentueux Zoo Project. On en sait désormais un peu plus sur les circonstances de son assassinat à Détroit en été 2013, grâce à cet article du Detroit Free Press que nous avons en partie traduit. Paix à son âme, ses œuvres sont gravées à jamais dans la mémoire des Parisiens, et de biens d'autres.

il y a trois ans de cela, Bilal Berreni quittait la France pour la Tunisie, pour y peindre des silhouettes en carton symbolisant ceux tombés pendant la révolution. Il passe ensuite du temps dans un camp près de la frontière lybienne, pour y peindre des images des réfugiés; puis part vivre dans une hutte au Nord de la Suède, passant ses journées à dessiner, et ramasser du bois pour se chauffer.

Le jeune street artist était également passé par Détroit à deux reprises. Mais sa dernière visite dans la ville américaine fût son ultime et dernier voyage. Le peintre de 23 ans a en effet été retrouvé mort dans le quartier délabré de Brewster, à l'Est de Détroit. Atteint d'une balle en pleine tête, son corps retrouvé gisant dans la rue.

Pendant des mois, le corps reste non-identifié au centre médico-légal de Wayne County, tandis que ses proches sont sans nouvelles de lui. Faute d'informations retrouvées sur lui, les autorités ont peu d'éléments pour l'identifier, en dépit de vêtement assez particuliers, achetés dans une boutique de l'Armée du Salut.

Un indice,seulement : ses bottes, de style « européen ». Après comparaison avec les fichiers d'empreintes digitales dans la base fédérale, une réponse finit par parvenir au détective Sarah Krebs. Son nom est maintenant connu, mais son meurtre demeure un mystère. La police de Détroit est à la recherche d'informations au sein de la communauté locale du street art qui le connaissait ou était en contact avec lui. Ses proches prévoient un service mémorial à Paris, ce Dimanche.

Mourad Berreni, le père de Bilal, dit de son fils qu'ils créait des œuvres d'art pourvues d'un message social, et qu'il avait été attiré comme un aimant par Détroit.

De ce que j'ai cru comprendre, il était interessé par tout ce qui peut renaître du chaos. ¨Pour lui, cela représentait la faillite du capitalisme, et il croyait que de chaos, quelque chose pouvait renaître.

Bilal Berreni, dont le frère est acteur en France, a commencé le street art à l'âge de 15 ans dans le 20ème arrondissement de Paris, ou il est né, explique son père.

Mourad Berreni raconte que son fils, qui ne voyait pas les couleurs, peignait en noir et blanc et créait de gigantesques fresques sur les murs des immeubles. Bilal, Zoo Project de son nom d'artiste, cherchait un moyen d'exister dans ce système avec lequel il était en désaccord.

Il était très animé d'une ferveur utopique, pure, et ne faisait aucune concession avec la société. Il sentait qu'il devait agir en fonction de ce en quoi il croyait.

Mourrad Berreni explique que son fils était un intellectuel anticonformiste.

Un jour, je l'ai vu peindre à Paris. ‘Regarde, Papa', puis il est resté silencieux. Il a peint une série de personnages tapant sur des ordinateurs, tous connectés les uns aux autre pour signifier leur dépendance à une société absurde. C'était Bilal.

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Bilal Berreni avait décidé de partir à l'étranger en Tunisie, après le bref soulèvement de 2011. « Je vais aller sentir l'odeur du vent de la révolution » avait-il dit à ses parents.

Plus tard en Mars 2013, Berreni se rend à Détroit pour la seconde fois. Ses parents ne savaient pas grand chose de ses activités dans la ville, il a dû y squatter pendant un moment. « Bilal n'avait pas peur du danger » dit son père. C'est le 23 Juillet 2013 que pour la dernière fois, Bilal donne des nouvelles à sa famille, il avait besoin de papiers médicaux, pour pouvoir s'occuper de ses allergies. Son corps est ensuite retrouvé sans vie le 29 Juillet, avec une balle dans le visage. La police n'a retrouvé ni passeport, ni portefeuille sur lui.

Celle ci mise sur une probable attaque pour vol, et déclare :

Le message que nous souhaitons faire passer aux citoyens, et en particulier à la communauté artistique, est que nous sommes conscients qu'ils ont perdu là une icône de talent, et veulent tout mettre en œuvre pour retrouver le tueur.

Mourad Berreni dit que les gens se rappellerons de son fils et de sa lumineuse présence.

Il n'est pas né à la bonne époque, il appartenait plutôt au siècle précédent. Il avait besoin de découvrir le monde et ses vérités, découvrir ce qui pourrait bien donner un sens à ce monde. Il était comme ça, sans concessions.

Pour toute information pouvant aider à élucider sa mort, la section homicide de Détroit est joignable au +1/313-596-1616.

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Leapo & Ewy – Thank You, Come Again

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Leapo & Ewy forment un couple très efficace, un peu à la manière du célèbre duo Utah & Ether. On peut les voir à l'œuvre dans cette vidéo intitulée Thank You, Come Again, dans laquelle ils réalisent un nombre impressionnant de tags et throw ups en ville et le long des highways américaines dans la région d'Oakland, en Californie.

Quelques photos :