Que ce soit en France ou ailleurs, les compagnies de trains et de métros ont souvent le cul entre deux chaises vis-à-vis du graffiti. Ainsi, la RATP et la SNCF n'en sont pas à leur coup d'essai : d'un côté leurs services juridiques n'hésitent pas à affirmer lors des procès en cours ou passés, que le graffiti est un acte de vandalisme qui non seulement détruit leurs trains, mais en plus donne aux pauvres voyageurs un sentiment d'insécurité.
De l'autre, les services de communication s'efforcent de surfer sur l'engouement du public pour le graffiti en l'exploitant à des fins marketing, l'opération la plus frappante de ces dernières années étant la réalisation légale de whole cars sur un Thalys en pleine Gare Du Nord à Paris. Alors qui croire, les avocats, ou le reste du monde ?
Dernier avatar de cette schizophrénie ambiante à Bucarest, où en dépit de la guerre menée aux writers, la moitié des métros de la capitale roumaine demeure couverte de graffiti. Pourtant après le visionnage de cette vidéo, la question se pose : le graffiti sur métro serait-il devenu légal à Bucarest ?
…Malheureusement, il n'en est rien. Metrorex, la compagnie de métro locale, a décidé de fêter à sa manière la Journée Mondiale de l'Eau… en demandant aux graffeurs qu'ils pourchassent habituellement de redécorer à la bombe une rame complète, qui tournera ainsi 30 jours sur la ligne M3. Le rapport ? aucun, si ce n'est un bon coup de pub pour la compagnie… et un paradoxe de plus.
Quand au résultat, le voici :
Plutôt réussi donc, mais que penser des 8 writers ayant accepté de participer à l'opération, repassant ainsi sans complexes les end-to-end's de Mser et consors avec des pseudo-décors ? Nous sommes perplexes…
Source : Bucharest Business