Alors que la trêve estivale n'a pas entamé la ferveur de certains manifestants pour l'abrogation de la Loi Travail le 15 Septembre 2016, date officielle de reprise des hostilités, la vague de violences policières (un passant a perdu un œil à Paris) et de procès pour différents motifs dont la dégradation, continue elle aussi à déferler.
En attendant que la justice s'attaque aussi aux violences policières, 2 manifestantes ont été jugé à Saint-Malo pour des faits remontant à Juin 2016, photos de la police à l'appui comme le raconte cet article de Ouest-France…
Les deux étudiantes sont jugées par le tribunal correctionnel de Saint-Malo pour des faits remontant au 23 Juin, à Rennes. Elles nient les inscriptions menaçantes qui visaient nommément le président de la juridiction interrégionale spécialisée de Rennes. Entre autres :
« Ce n'est pas ta caisse qui va cramer. On sait où tu habites »
mentionnaient deux écritures.
Charlotte, 20 ans, faisait partie d'un groupe de soutien à des manifestants anti-loi Travail, jugés le 4 Août. Et Amandine, 29 ans, qu'elle avait déjà croisée dans des manifs, venait d'y prendre 100 € d'amende avec sursis pour refus de fournir ses empreintes. Les policiers les ont alors interpellées à la sortie de la salle d'audience. Elles avaient refusé, par principe, la prise d'empreinte.
L'une et l'autre se défendent d'être des anarchistes ou de l'ultra gauche. Leur avocat, Me Pacheu, plaide leur relaxe, car, selon lui, rien n'incrimine directement ses clientes.
« Le prénom du magistrat n'est même pas mentionné sur les tags, ni sa fonction de magistrat. »
Le ministère public estime les éléments d'intimidation constitués. Il recoupe les éléments vestimentaires similaires entre plusieurs photos, ainsi que de graphologie et de couleur des peintures utilisées. Il demande six mois de prison avec sursis, outre un travail d'intérêt général de 140 heures, l'obligation d'indemniser les victimes dans un délai de dix-huit mois, l'obligation de faire un stage de citoyenneté, et l'interdiction d'exercer dans la fonction publique durant deux ans. Il s'oppose à une non-inscription au bulletin judiciaire numéro deux.
Le visage des jeunes filles traduit leur angoisse devant les 40 000 € d'indemnisations demandées. Me Pacheu souligne que :
« Certaines demandes font parfois l'amalgame avec la quinzaine de manifestations qui se sont succédé à Rennes. »
La ville de Rennes, qui réclamait 12 450 € pour le nettoyage de 388 m2, est déboutée, faute de justificatifs ; idem pour le Crédit du Nord qui voulait 12 318 €, ainsi qu'Arkea-CMB. En revanche, Imfined obtient 900 €.
La juridiction malouine condamne les jeunes femmes à six mois de prison avec sursis, avec inscription au bulletin numéro deux du casier judiciaire. Elles sont, en outre, désignées responsables de dégâts chez un agent immobilier.
Source photos : La Rue Ou Rien