All City Blog » presse Graffiti News France Wed, 22 Oct 2014 11:15:29 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.0 Dunkerque: E. Leclerc appelle à la délation /45071-dunkerque-e-leclerc-appelle-a-la-delation/ /45071-dunkerque-e-leclerc-appelle-a-la-delation/#comments Sat, 02 Mar 2013 14:00:18 +0000 /?p=45071 Lire la suite ]]> Dunkerque - appel à la delation - 511

Dunkerque, dans le Nord de la France. Par ces temps de crise généralisée, une grande surface tente de transformer ses clients en délateurs zélés. 1000 € en bons d'achats pour interpeler les auteurs de quelques malheureux graffitis, telle est l'honteuse carotte agitée par le patron du supermarché… Emmanuel Magdelaine s'y est rendu pour France3 Nord Pas-de-Calais.

C'est un appel à la délation, lancé par un supermarché Leclerc à Dunkerque. Pour retrouver les auteurs de tags (5 fois en 4 mois) qui salissent son bâtiment, le directeur a décidé d'offrir 1000 € de récompense à toute personne permettant de les identifier.

RAS LE BOL DES INCIVILITÉS : le titre de l'affiche à l'entrée du magasin était très clair. On y lisait ensuite :

« Le centre E-Leclerc de Rosendael offre une récompense (1000€ en bons d'achats) attribuée après vérification exacte de l'information à toute personne nous donnant, de façon rapide, certaine et précise de l'identité de l'auteur de ces dégradations. »

Une initiative prise à la suite d'une série de tags qui ont provoqué un ras-le-bol du directeur de la grande surface. Les deux tagueurs ont été vus sur les caméras de surveillance mais ils agissent de nuit et malgré leur signature -Osmoz-, impossible de les identifier.

« A chaque fois, j'en ai pour 2 à 3000€ de peinture pour recouvrir les soixante mètres de mur, Je veux que ça cesse. Il y a trois ans, j'ai investi 3,5 millions d'euros pour offrir un beau magasin. Ce n'est pas pour le voir se dégrader à cause d'incivilités. Je sais que les policiers font une enquête, des rondes la nuit, mais il faut que ça avance. c'est la première fois que je fais ça. en arriver là, c'est navrant. »

explique Jérôme Contard dans La Voix du Nord.

Machine arrière ?

Le procédé est en effet peu courant et a fait beaucoup réagir depuis hier jeudi. A tel point que le directeur de Leclerc Rosendael a décidé de faire un peu machine arrière.

Joint au téléphone ce vendredi, il nous dit qu'il ne regrettait pas son initiative mais a décidé de la rendre discrète :

« Mon métier, c'est de faire du commerce. Mais ça a pris trop d'ampleur. Alors j'ai décidé d'arrêter d'en parler. »

Les affiches qui avaient été placardées à l'entrée du magasin ont été retirées. mais la récompense de 1000€ en bons d'achat est maintenue. Pour l'instant, aucun délateur ne s'est manifesté.

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Paris: bienvenue au Vandal Squad /43937-paris-bienvenue-au-vandal-squad/ /43937-paris-bienvenue-au-vandal-squad/#comments Wed, 30 Jan 2013 18:00:53 +0000 /?p=43937 Lire la suite ]]> bienvenue-au-vandal-squad-511

La brigade anti-tags, anciennement basée à la Gare du Nord de Paris, communique largement dans les médias français depuis l'arrestation des NBK. Émilienne Falto vient de s'entretenir avec eux.

Outre quelques affirmations plutôt curieuses – notamment que le milieu du graffiti vandale serait très dangereux et que les agents de la brigade craignent les représailles de certains – on y apprend aussi que le Vandal Squad travaille sur une nouvelle base de donnée globale censée faire le lien entre les tags et leurs auteurs. Lorsqu'on sait qu'en 2008, la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) avait recensé un taux généralisé de 83% d'erreurs dans les fichiers policiers, il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que le travail de fichage systématique commencé par la brigade soit moins truffé d'erreurs que le fichier de police STIC par exemple. Voici l'article publié par le Blog Le Monde.

Bienvenue au vandal squad - 1- 511

Ils sont capables de dire si un tag a été réalisé de la main gauche ou de la main droite. Simplement en l'observant. Au fil des heures passées à compulser des livres et à consulter des forums, ils sont devenus experts en graffiti. Leur bureau ressemble à l'atelier du parfait petit tagueur. Les bombes de peintures s'étalent sur les étagères, des graffiti sont exposés au mur. Mais attention. Ici, on ne tague pas. On poursuit les graffeurs. Bienvenue à la brigade anti-tag.

Ce groupe travaille à la répression du graffiti dans le métro et sur les voies ferrées, dans toute l'Île-de-France. On y dénombre environ 300 graffeurs. Les préjudices pour la SNCF et la RATP atteignent 3 millions d'euros chaque année. Quant aux tagueurs, ils risquent jusqu'à sept ans de prison, et 100 000 euros d'amende.

Ils sont cinq. Cinq fonctionnaires de police passionnés de graffiti – graffiti vandale précisent-ils en permanence, redoutant d'être pris pour des chasseurs d'artistes. Cinq fonctionnaires qui ne comptent pas les heures passées à cette tâche. Y compris en dehors du temps de travail.

Quasiment de la graphologie

Bienvenue au vandal squad - 2- 511

« Il y a beaucoup d'investissement personnel »

admet le chef de groupe. Ses lunettes rectangulaires, très strictes, tranchent sur son gilet à capuche avachi. Comme ses hommes, il tient à rester anonyme.

« Peur des représailles, je n'ai pas envie de me faire taguer la porte de mon appartement tous les jours »

s'emporte son collègue, barbe noire et pull vermillon.

« Et puis, c'est un milieu dangereux, on doit penser à notre famille. »

Une seule personne accepte de donner son nom : Emmanuelle Oster, commissaire de police à la brigade des réseaux ferrés, dont dépend la brigade. Son nom a déjà été tagué sur des rames de métro. Qu'importe, elle ne mâche pas ses mots quand il s'agit des graffeurs considérés comme vandales.

« Les tags abîment les systèmes de fermeture des portes et les vitres du métro. Et ils génèrent un sentiment d'insécurité. Vous vous sentez en sécurité dans un métro tagué, vous ? »

Pour lutter contre ces graffeurs, le groupe anti-tag travaille main dans la main avec la SNCF et la RATP. Quand de nouveaux graffiti sont relevés dans le métro, la RATP remet aux policiers un devis accompagné de photos des tags. En particulier des blazes, les pseudonymes, sortes de signatures que les graffeurs laissent derrière eux. La brigade travaille à partir de leur analyse.

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C'est quasiment de la graphologie explique le chef de groupe. Les membres de la brigade travaillent à rattacher à chaque tagueur le blaze qui lui correspond. Le ou les blazes, car certains en ont plusieurs. Pour cela, il leur est arrivé une ou deux fois de faire appel à un graphologue. Mais la plupart du temps, ils se débrouillent seuls.

« Et on obtient des résultats. Actuellement, nous élaborons un fichier en cours de déclaration auprès de la CNIL, rattachant chaque signature à une personne. »

souligne Emmanuelle Oster.

Leur but ? Parvenir à imputer au tagueur la totalité de ses tags, c'est à dire, de ses dégradations. Une méthode qui porte ses fruits : en Octobre 2012, le préjudice imputé à une bande de graffeurs atteignait 700 000 euros.

« Mais c'est aussi beaucoup de boulot de flic »

précisent-ils. L'analyse des graffiti n'est qu'un point de départ à des investigations policières classiques.

« On n'est que des flics, pas des experts en art »

résume Emmanuelle Oster.

Comme des trophées

« Les gars de la brigade ? Ils aiment le graff autant que nous ! »

Rober ne révèle que son blaze, 18 ans, a longtemps fait partie des tagueurs du métro. Jusqu'à sa convocation par la police, il y a deux ans. Il s'en est tiré sans histoire, mais il a immédiatement arrêté. Le groupe anti-tag, il s'en souvient.

« Dans le genre cow-boy, ils sont numéro un. Dans leur bureau, il y a les photos des grands graffeurs attrapés, comme des trophées. »

Ces photographies s'étalent sur l'un des murs de la brigade. Contrastant avec le reste de la pièce. Comme pour rappeler qu'on est bien à la Police. Ambiance tableau de chasse. De face, de profil, de trois-quarts, les visages se suivent. Barrés de rouge. Sous chaque cliché, un mot. Smape. Morka. Tisko. Cli. Les blazes des graffeurs qui sont passés entre ces murs.

La pièce est duale. Entre passion et répression.

« Ils nous pourchassent tout le temps. Malgré tout, quand ils t'arrêtent, ils ont du respect pour toi. Ils connaissent ton travail. On est un tout petit milieu. Qu'ils le veuillent ou non, ils en font partie. »

explique Rober.

Respect ? Les membres de la brigade ne vont pas jusque là. Mais ils reconnaissent que lors des auditions, on échange, on discute du milieu.

« Après tout, nous sommes leurs seuls interlocuteurs »

observe le chef du groupe.

« Se faire arrêter par la brigade, c'est comme une médaille. Tu es allé à GDN, Gare du Nord, et tu en es ressorti. »

explique Rober.

Les locaux de la brigade étaient situés Gare du Nord jusqu'en 2011. Depuis, ils ont déménagé, mais le surnom est resté.

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La double vie des graffeurs

« Chez les graffeurs, on a tous les profils »

explique le chef du groupe, qui se souvient de cet ingénieur chez Renault, marié et père de famille, qui descendait tous les soirs taguer des métros.

« Ils ont une double vie. »

Contrairement à l'idée répandue, les graffeurs vandales n'ont pas grand-chose à voir avec le profil type du voyou.

« La plupart sont bien installés dans la société. Ils peuvent travailler dans une banque, et, le soir, troquer le costume-cravate contre une bombe de peinture. »

ajoute Emmanuelle Oster.

Quelle peut-être la motivation d'un cadre supérieur pour descendre taguer des métros tous les soirs ?

« C'est la dégradation »

assène sèchement la commissaire Oster.

« Et un égo surdimensionné. Taguer les métros et les trains leur permet de faire voyager leur signature. »

Rober a une autre explication :

« Le graff, c'est un sport, un sport extrême. Il y a de l'adrénaline, et tu ne peux plus t'en passer. Et, dans cet univers, il n'y a pas de nom, juste un blaze. On ne sait pas si tu t'appelles Mamadou ou Jean-François, si tu es riche ou pauvre, d'où tu viens. »

Les policiers, eux, contestent cette vision plutôt romantique, qualifiant le milieu de très dangereux. Lors des perquises, il n'est pas rare qu'ils découvrent des armes à feu, des clefs de stations de métro, des plans détaillés. Ce sont des méthodes du grand banditisme appliquées au graffiti.

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Sport entre copains ou grand banditisme, chacun campe sur sa position, dénigrant le camp d'en face. A un rythme de près de 150 interpellations par an, la brigade anti-tag a souvent le dernier mot.

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NBK Vs. BRF /40560-nbk-vs-brf/ /40560-nbk-vs-brf/#comments Thu, 25 Oct 2012 16:35:41 +0000 /?p=40560 Lire la suite ]]>

Ce jeudi 25 Octobre 2012, nouvelle opération de comm' pour les 5 membres de la brigade anti-graffiti dirigée par Emmanuelle Oster, la BRF (Brigade des Réseaux Ferrés) : interview dans le Parisien ou sur M6, et annonce avec fracas du démantèlement d'un « gang de dangereux anarchistes appelant au meurtre de policiers » (sic)… de biens grands mots pour annoncer le dernier coup de filet en date du vandal squad donc, celui des NBK (Natural Born Killers) / FTW (Fuck The World).

Anarchie, cocaïne, meurtre de policier, gang, acide, nul doute que le vocabulaire effrayant utilisé n'aura pas manqué de faire mouche auprès des juges, qui ont d'ailleurs également inculpé le groupe pour association de malfaiteurs. Rappelons tout de même que suite à la décision pénale rendue par le tribunal dans l'affaire du procès de Versailles, les graffs à la peinture sur des trains sont considérés comme des dommages légers n'entrainant pas la détérioration du support, donc punissables de TIG uniquement. Ce n'est cependant pas le cas de l'acide.

Voici l'article du Parisien :

Puis celui d'Europe 1 :

Le préjudice matériel est estimé à plus de 700.000 euros. Un groupe de tagueurs présumés de métro a été interpellé mardi, en région parisienne. Les six hommes arrêtés sont suspectés d'avoir réalisé des tags et des graffitis à l'aide de bombes de peinture ou d'acide sur les rames du métro et les trains du RER. Ils devraient être déférés jeudi devant le tribunal de Paris, rapporte Le Parisien.

Les enquêteurs ont travaillé plusieurs mois sur l'identification de ce groupe de tagueurs, connu sous le nom de NBK, en référence à un film d'Oliver Stone, Native born killers, « Tueurs nés » en français. Les six hommes étaient par ailleurs rattachés au groupe de tagueurs européen Fuck The World. Un groupe présenté comme appartenant à la mouvance anarchiste.

Les suspects, âgés de 25 à 28 ans, étaient particulièrement bien organisés. Ils avaient en effet une parfaite connaissance des réseaux ferrés parisien et francilien et se préparaient de façon quasi militaire pour leurs opérations. Sur leurs tags sont inscrites fréquemment des inscriptions menaçant la police. Certains suspects étaient déjà connus pour des faits similaires. Au total, 320 actes de vandalisme, touchant des dizaines de rames de trains, ont été recensés par les enquêteurs.

Des bombes de peintures, des masques, des bidons d'acide et de l'outillage appartenant vraisemblablement à la RATP ont été retrouvés par les enquêteurs de la Sous-direction régionale de la police des transports, lors d'une perquisition. Les policiers ont également retrouvé de la drogue en faible quantité : cannabis, cocaïne, champignon.

« C'est une équipe majeure de tagueurs qui mettait au défi la police qui a été démantelée. Le préjudice subi par la RATP et la SNCF est estimé à 700.000 euros. De nombreux document photos et vidéos trouvés en leur possession vont faire l'addition », commente un haut fonctionnaire, interrogé par Le Parisien.

« C'est aussi la première fois que le chef d'association de malfaiteurs est retenu contre ce type de délinquants », poursuit cette même source. Les tagueurs sont également suspectés de dégradation de biens publics et menaces sur personne dépositaire de l'autorité publique.

Les commentaires fantaisistes de l'info radio passée sur RTL sous le délicieux titre « La bande d'anarchistes n'hésitait pas à menacer de mort les policiers » viennent clore le bal – à écouter en streaming ici, ou à télécharger en MP3.

Heureusement, certains journalistes aiment gratter un peu et chercher plus loin que les communiqués officiels. Voici l'article publié sur Rue89 :

Céleste, étudiante, n'a « pas dormi de la nuit ». Lors de notre rencontre, son frère est encore en garde à vue, avec cinq autres hommes de 25 à 28 ans arrêtés mardi à Paris et Pantin. Ils risquent d'être mis en examen ce jeudi soir pour association de malfaiteurs.

Pourtant, la jeune femme parle d'une « bande d'amis » qu'elle connaît bien : certains d'entre eux vivent en colocation, d'autres sont frères.

La police les soupçonne d'avoir tagué des dizaines de rames de métro et de RER. « Au moins 700 000 euros de préjudice à la RATP », dans un but politique, analyse RTL :

« Présentés comme proches de la mouvance anarchiste, les suspects se servaient du métro pour menacer de mort les policiers : “Un flic, une balle” était l'une de leurs signatures. Un mode opérationnel violent, à des années-lumières des graffeurs-artistes d'autrefois. »

Un « gang de tagueurs anarchistes »

Le Parisien parle de « gang de tagueurs » dont les opérations étaient préparées de manière « quasi-militaire » et chiffre les dégradations à plus d'un million d'euros.

Les perquisitions auraient permis aux policiers de retrouver « des bombes de peinture ou d'acide », « des masques », « de l'outillage appartenant à la RATP » et des stupéfiants.

Pour le quotidien, les gardés à vue sont « rattachés à un groupe de tagueurs européens connu sous le nom de Fuck The World, également affilié à la mouvance anarchiste ».

« On a eu du mal à comprendre »

Joachim est le meilleur ami d'un des jeunes hommes arrêtés. Il a contacté Rue89 parce qu'il n'acceptait pas un tel portrait de ses proches.

Dans un resto de bagels de Châtelet, il vient avec Céleste et deux autres de leurs amis. Tous les quatre ont à peu près 25 ans et un look de post-adolescents branchés, ni coincés ni punks. Ils bossent dans le tertiaire. Ils ne connaissent pas bien la procédure judiciaire et s'inquiètent :

« L'employeur d'un de nos amis nous a prévenus que la police était venue sur son chantier pour l'emmener. La mère d'un autre a vu la police arriver chez elle à 6 heures du matin. Nous n'avons pas réussi à en savoir plus, puis nous avons lu la presse. »

Et ils n'ont pas reconnu leurs amis. « On a eu du mal à comprendre que c'était eux, c'est seulement parce que leur métier était mentionné. » Joachim s'interroge :

« Comment est-ce possible qu'on parle d'eux comme ça en garde à vue, alors qu'ils ne peuvent pas se défendre ? »

Chacun est choqué par une formule ou une autre : « gang », « organisation quasi-militaire » (« Ça fait mafia ou terroriste », selon Joachim), « bande d'anarchistes ».

Pour Vincent :

« Ils ne sont pas du tout rebelles, ni même politisés. Je ne vois pas le rapport avec les anarchistes. »

Antoine complète :

« S'ils avaient dit un truc violent comme “Un flic, une balle” devant nous, on les aurait engueulés. Je connais leurs parents ! [Il rigole] Plus sérieusement, on en aurait discuté. »

« Ils ne graffent plus depuis des années »

Surtout, tous disent la même chose : leurs copains ne descendent plus taguer dans le métro depuis des années, alors que l'enquête de la Brigade des réseaux ferrées porte sur des trains dégradés depuis le mois de mars.

Pour Joachim, « nos amis ne s'attendaient pas du tout à avoir des problèmes avec la justice » :

« Tous ont graffé quand ils étaient ados et se sont rangés depuis. Cela fait des années qu'ils n'ont pas peint ensemble. »

Céleste traite affectueusement son frère de « graffeur du dimanche » :

« Il récupère des plaques de bois dans la maison de campagne de notre père et tague dessus. Ou chez lui, sur des toiles avec un aérographe. Il m'arrive de dessiner avec lui. »

« En costard-cravate toute la journée »

Antoine parle de « fils de bonne famille », de « gens normaux » :

« Il y a des groupes qui revendiquent ce côté gang et la violence. Ce n'est pas du tout leur cas. Le nom de leur groupe, “NBK” a été présenté comme une preuve de leur violence, en référence à “Natural Born Killers” [le film “Tueurs-nés”, ndlr].

En réalité, c'est un truc qui remonte au collège. Ils ont copié un groupe suisse appelé “NBC” en changeant une lettre. A l'époque, trouver une signification était devenu un jeu.

Le lien avec le groupe de tagueurs anarchistes Fuck The World est inexplicable, je n'en avais jamais entendu parler avant. »

Les amis des suspects répètent qu'ils sont « passés à autre chose » : les gardés à vue sont chef de chantier, tatoueur, designer, barmen, gestionnaire immobilier « en costard-cravate toute la journée ».

Association de malfaiteurs

Une information judiciaire a été ouverte jeudi pour dégradation volontaire en réunion sur des biens d'utilité publique, outrage à des personnes dépositaires de l'autorité publique (dans les tags) et surtout association de malfaiteurs.

Cette qualification pénale, à elle seule, leur fait risquer cinq ans de prison. Elle n'est jamais utilisée contre des personnes soupçonnées de tags.

Au parquet, on explique cette décision par « des faits commis de façon particulièrement organisée, avec une répartition des rôles bien spécifique ». Sur cette « répartition des rôles », peu de détails : « Il y avait le leader, celui qui a le matériel, ce genre de choses. »

En ce qui concerne cette fameuse « affiliation à la mouvance anarchiste », elle aurait été déterminée « en fonction des tags, de l'étude de personnalité des suspects et de ce qu'ils indiquent ». Sans autre précisions.

Les six hommes doivent être présentés à un juge d'instruction ce jeudi soir, puis au juge des libertés et de la détention, qui décidera de les libérer ou de les placer en détention provisoire. Le procureur a demandé la prison.

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Vandalisme, un mal français! /13015-vandalisme-un-mal-francais/ /13015-vandalisme-un-mal-francais/#comments Mon, 18 Oct 2010 22:15:26 +0000 /?p=13015 Lire la suite ]]>

Du graffiti au vol de Vélib', il n'y a qu'un pas que France-Soir n'hésite pas à franchir allègrement pour en faire ses choux gras en couverture du journal d'aujourd'hui… Voici l'article écrit par Juliette Demey.

Vandalisme – Un mal français qui coûte plus de 5 milliards d'euros par an !

La comparaison n'est pas anecdotique. A elle seule, elle a valeur de symbole : à Londres, en un mois, seuls 3 vélos en libre-service ont été volés, alors qu'à Paris, pendant la même période… 500 Vélib' ont été dérobés.

Visiblement, les Français n'ont pas la même notion du bien public que les Anglais. Ce qui fait dire au maire de Londres, Boris Johnson, que nous sommes des « chapardeurs », alors que ses concitoyens ont le « respect pour les propriétés publiques ». Alors, la France serait-elle championne de l'incivilité et du vandalisme ? La question se pose, au regard de la litanie de ces actes de vandalisme, anodins ou graves, si quotidiens qu'on ne les relève plus. Des sièges lacérés dans les transports en commun, des Abribus déglingués, des voitures incendiées, des cages d'escaliers saccagées, des salles de classe abîmées, des espaces publics détériorés… Sans parler des vélos en libre-service désossés ou volés ! Autant d'actes qui coûtent très cher à la collectivité, et qui pourraient être investis plus utilement : les seuls actes de vandalisme dans les transports coûtent l'équivalent de 4.400 emplois. Deux économistes, Yann Algan et Pierre Cahuc, ont théorisé les causes de ce mal hexagonal dans un essai à succès (*).

La perte des valeurs morales

Ils y établissent un lien entre le manque de civisme des Français et la faiblesse du niveau de confiance mutuel : « Ici plus qu'ailleurs, on se méfie de ses concitoyens, des pouvoirs publics et du marché. Cette défiance allant de pair avec un incivisme plus fréquent… Or la défiance et l'incivisme, loin d'être des traits culturels immuables, sont alimentés par le corporatisme et l'étatisme du modèle social français », écrivent-ils. Parmi les causes des incivilités, d'autres avancent l'absence d'éducation civique, la crise économique, la perte des valeurs morales, le manque de perspective d'avenir, le jeune âge de leurs auteurs… Pourtant le vandalisme n'est pas toujours l'apanage des délinquants ! En 2009, une série d'incendies de voitures a mis en émoi le XVe arrondissement de Paris : « Après enquête, on s'est aperçu que le pyromane était une grand-mère qui n'avait plus toute sa tête », s'amuse une source policière. Peu d'études se sont penchées sur le coût de ce vandalisme pour la collectivité. Selon l'économiste Jacques Bichot, il s'élèverait à près de 5,6 milliards par an. De quoi jeter les bases du débat, en ces temps de rigueur budgétaire.

(*) La Société de défiance. Comment le modèle social français s'autodétruit, éd. Rue d'Ulm, 2007.

Source : France-Soir

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Balade nocturne à Bruxelles /3320-balade-nocturne-a-bruxelles/ /3320-balade-nocturne-a-bruxelles/#comments Mon, 15 Feb 2010 18:00:44 +0000 /?p=3320

Suivez le team graffiti de la police bruxelloise pendant une nuit de « traque » dans cet article extrait d'une revue interne de la police belge.

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La bataille de Poitiers /3051-la-bataille-de-poitiers/ /3051-la-bataille-de-poitiers/#comments Mon, 01 Feb 2010 11:00:27 +0000 /?p=3051 Lire la suite ]]>

« Poitiers, place d'Armes, le 10 octobre 2009, 16 h 30. Des manifestants de différents horizons se sont rassemblés pour protester contre un transfert de prisonniers dans une nouvelle maison d'arrêt, à Vivonne (Vienne), à l'appel d'un collectif anticarcéral. Le cortège, d'environ 150 personnes, s'élance. Les policiers attendaient moins de 100 personnes. Plusieurs individus sont masqués, pour échapper aux caméras de surveillance ou aux appareils photos, et protégés des flash-balls par des bâches. Autonomes, militants qui se sont rencontrés lors de luttes, difficile de dire qui ils sont dans la mesure où ils refusent souvent les étiquettes et ne s'expriment pratiquement jamais dans les médias. Ils se retrouvent au sein de petits groupes affinitaires bien cloisonnés et se réunissent occasionnellement. En remontant vers le centre-ville, des projectiles volent, fumigènes et pétards sont allumés. Les tags fleurissent. Quelques vitrines sont dégradées. Banques, assurances, médias sont des cibles symboliques. »

Libération, le 19/10/09

Surprise, voici la photo choisie par Libé pour illustrer leur article; la légende indique « Après les violences du 10 Octobre à Poitiers, la police a récolté les vêtements et accessoires des émeutiers »… Rassurez-vous, All City ne prévoit pas la commercialisation d'un « black block pack » de si tôt !

L'article complet est disponible ici.

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Des graffs qui fâchent /2775-des-graffs-qui-fachent/ /2775-des-graffs-qui-fachent/#comments Thu, 21 Jan 2010 11:15:31 +0000 /?p=2775 Lire la suite ]]> Le Parisien du 20 Janvier 2010 : « A la RATP, on n'a jamais aimé les graffitis. Mais les tags qui ont récemment envahi la ligne 5 agacent particulièrement. Car ceux-là n'ornent pas les rames, mais les tunnels qui relient les stations. Et certains recouvrent la signalisation peinte sur les murs qui permet aux personnes chargées de réparer les voies d'y circuler en toute sécurité. Hier, une réunion extraordinaire du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail a évoqué le problème.

« Certains signaux désignent des endroits où le tunnel se rétrécit et donc où ceux qui travaillent sur la voie risquent d'être happés par un métro, détaille Daniel Le Cunff, de la CGT-RATP. Les autres sont dans les zones de visibilité réduite pour les conducteurs. Dans les deux cas, le fait qu'ils soient masqués met des vies en danger. » La CGT demande à la RATP que ces tunnels soient inspectés chaque semaine et non chaque mois et que les graffitis soient nettoyés dans les sept jours. La CGT a déposé un droit d'alerte, procédure déclenchée en cas de danger grave.

A la RATP, on assure que le planning de travaux souterrains rend « impossible » un contrôle et un nettoyage hebdomadaires. Mais on souligne que des mesures d'information sont menées auprès des conducteurs et du personnel qui travaille sur les voies. « Certains signaux ne servent qu'en cas de défaillance de la signalisation automatique », précise-t-on. »

Source : Le Parisien

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Encore des tags sur la ligne 3 /2704-encore-des-tags-sur-la-ligne-3/ /2704-encore-des-tags-sur-la-ligne-3/#comments Tue, 19 Jan 2010 19:54:46 +0000 /?p=2704 Lire la suite ]]> Le Parisien du 18 Janvier 2010 : « La ligne 3 du métro (Pont-de-Levallois-Gallieni) a acquis depuis quelque temps la réputation d'être l'une des plus taguées de Paris… ce qui ne s'est pas démenti ces derniers jours. Une nouvelle fois, des rames entières ont été découvertes au petit matin, hier, ornées de dessins colorés. Décrite comme cible privilégiée des graffeurs (15 trains sur les 44 que compte l'axe étaient récemment tagués), la ligne aurait en fait une « faille », un accès illicite connu des intrus. Selon un conducteur, les graffeurs ont trouvé l'endroit idéal, à la station Gambetta, pour descendre sur les rails, puis se rendre discrètement sur une voie de garage  où stationnent les trains le soir et le week-end. »

Pour illustrer l'article du Parisien, voici un petit florilège des dernière pièces shootées par Clickclaker et ses collègues du forum de 90BPM.

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Marseille sous les bombes /1851-marseille-sous-les-bombes/ /1851-marseille-sous-les-bombes/#comments Fri, 15 Jan 2010 07:00:43 +0000 /?p=1851 Lire la suite ]]>

« SNCF, RTM, municipalité : même combat. Les tags et les graffitis, bien que certains y voient une forme d'art, restent de vrais fléaux visuels pour les usagers. »

Cet article a été publié dans le journal La Provence en Mars 2009 :

RTM, SNCF et édifices publics sont les plus touchés par ces dégradations

De l'aveu même de Martine Vassal, adjointe au maire de Marseille déléguée à l'Espace public, Jean-Claude Gaudin est resté stupéfait face aux murs remplis de graffitis du cours Julien, lors de sa campagne aux municipales de 2008. Une année ou ce type de vandalisme a coûté à la mairie près de 800 000 euros. 

Depuis, la lutte contre les tags et les graffitis est devenue l'un des chevaux de bataille du service propreté de la Ville de Marseille. « Nous allons nous inspirer de Grenoble, Aix et Montpellier, où il existe une politique zéro du tag », prévient Martine Vassal. « On veut réduire le délai entre le signalement et le détaguage. Le système Allô Mairie est beaucoup trop long et inadapté à cette problématique », regrette-t-elle. 

Même si elle condamne fermement ces actes de vandalisme, Martine Vassal se dit prête à rencontrer des graffeurs, afin d'instaurer un vrai dialogue. Autre entité phocéenne touchée de plein fouet par les bombes : la Régie des transports marseillais. En 2008, plus de 1400 actes de dégradation ont été recensés. Parmi lesquels 10% de tags.

« Le tag est un élément de conflit »

« Un environnement tagué n'est pas serein pour le public car le tag est un élément de conflit », lâche Pierre Reboud, directeur de la RTM. Pour la Régie, le coût annuel de ce nettoyage représente environ 500 000 euros. Soit le prix de 20 véhicules neufs en service. « C'est un cycle continuel, on efface, et ça revient. Ceux qui font ça ne sont en général pas des agresseurs violents, et n'encourent pas de grosses peines », indique le président. 

Ce sentiment d'impuissance, on le retrouve aussi chez les particuliers. Face à la lenteur des procédures judiciaires suite au dépôt de plainte pour taguage, près de 200Marseillais ont adhéré à l'association Rostag. Laurent Verbois est l'un de ses responsables. Un adepte de la tolérance zéro : « Les travaux d'intérêts général pour les auteurs de tags ne sont pas une solution. Si ça l'était vraiment, on enverrait les détenus des prisons françaises nettoyer les plages en été ». 

Rostag aide ainsi les victimes dans leurs démarches administratives. « Il n'y a pas de ville plus en retard que Marseille ! La mairie ne mène pas d'action dissuasive ! », soutient Marc Verbois. Reste à trouver un système efficace et cohérent. Une réunion de concertation entre les différents protagonistes est prévue bientôt.

Source : La Provence

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