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Les griffes de la rue @ Arteum

Le Studio 55 et Arteum vous invitent à l'exposition Les griffes de la rue, avec la participation de Katre, Yosh et Mr. Chat, du 11 mars au 29 avril 2010.

Le vernissage aura lieu à Arteum le jeudi 11 mars de 12h à 21h, avec un cocktail de 18 à 21h. Performances, dédicaces et happening sont au programme.

Katre, 32 ans, débute le graffiti à Paris en 1993 parallèlement à ses études d'arts plastiques. Passionné par les terrains vagues et les espaces à l'abandon qu'il immortalise par ses clichés depuis plus de 10 ans, Katre réalise en 2005 le livre de photographies Hors du Temps, un ouvrage présentant des interventions d'artistes graffeurs dans des friches industrielles. Ses toiles sont donc représentatives de cet univers : impressions photos de lieux désaffectés et lettrages colorés et explosifs. Il dédicacera son livre le jeudi 8 avril 2010, entre 12 et 15 h.

Yosh, 33 ans, fait son entrée dans l'univers du street art dans les années 90. Il s'oriente vers le lettrage et décide de graffer son nom. Sa dynamique créatrice le conduit à remplacer le «o» de «Yosh» par un poisson ou un œil qui deviendront ses signes distinctifs, des éléments récurrents de ses créations. Yosh a pris le parti de se réapproprier et de démarginaliser les codes du street art et entend égayer la surface sur laquelle il intervient. Il rompt avec l'austérité du paysage urbain et s'adresse à tous en permettant à chacun de livrer une interprétation personnelle de ce qu'il voit. Il réalisera une fresque en direct le jour du vernissage, jeudi 11 mars 2010, à 12 heures (1ère partie) et à 18h (2ème partie).

Mr. Chat (écrit en majuscules et par défaut prononcé Monsieur Chat) a fêté ses dix ans en 2009. Il est une création graphique de l'artiste franco-suisse Thoma Vuille, 32 ans. Il consiste en un chat jaune orangé réalisé à la peinture acrylique. Ce personnage énigmatique arbore toujours un énorme sourire. À partir de 2003, des ailes blanches lui poussent sur le dos. Il est généralement peint sur des murs, à des endroits inaccessibles. Depuis 2003, Thoma Vuille peint son félin dans le monde entier : Londres, Zurich, Vienne, Genève, Sarajevo, Amsterdam, New York, Hong Kong, Séoul, Santiago du Chili, Pékin, Macao, Tokyo… Il dédicacera son nouveau livre le jeudi 8 avril 2010, entre 12 et 15 h.

Arteum Cnit : 2, place de La Défense, Paris La Défense.
Tél : 01 45 48 71 39

Pour vous y rendre en Métro ou RER, sortez à La Défense Grande Arche.
Plan d'accès disponible ici.

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Lokiss @ La Place Forte, Paris

La plupart d'entre vous connaissent déjà Lokiss pour ses productions murales à Paris dans les années 80, notamment celles publiées à l'époque dans Spraycan Art ou Paris Tonkar :

Il s'est plus récemment distingué par ses positions tranchées concernant l'évolution du graffiti. Il est maintenant temps de découvrir son travail en tant que Vincent Elka Lokiss, dans le lieu d'exposition et d'expérimentations qu'il vient d'inaugurer le 25 février 2010 : La Place Forte, au 8 passage des Gravilliers à Paris dans le 3ème arrondissement (plan d'accès ici).

« La Place Forte veut réintroduire du désir, du vacarme, de l'échange, de la confrontation dans le cube blanc et enfin déréguler les chapelles hygiéniques et labelisantes. Créer un lieu ouvert sur le monde (du genre et du slogan), hybride (de tout media) et réellement interactif.

J'ai initié personnellement le projet il y a 10 mois. J'ai créé le questionnaire en ligne et implanté le lieu virtuel. J'ai rénové en grande partie le lieu pendant 10 semaines. Alors. Après en avoir dégrossi l'espace, je vais initialiser le champ de vision. Je vais amorcer la citadelle. C'est de ma responsabilité. »

Lokiss

A venir :
Set #1 le Samedi 6 Mars 2010
Mixage final #0 le 13 Mars 2010
Finissage le Samedi 20 Mars 2010 à 18h

Son exposition intitulée « Les Forces » est ouverte du Mardi au Dimanche inclus de 17H00 à 21H00. Les œuvres seront changées à chaque set et mixées lors du mix final. Enfin, une fresque est peinte tout au long de la durée de l'exposition.

Sources: Poptronics et Facebook

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Né dans la rue, vu par Sowat

L'exposition Né dans la rue présentée en 2009/2010 pendant plus de 6 mois à la Fondation Cartier a fait grand bruit. Sowat (des groupes DMV- 3BDC) nous présente dans cet article sa vision de l'évènement.

Je m'appelle Jean-Philippe Smet
Je suis né à Paris
Vous me connaissez mieux
Sous le nom de Johnny
Un soir de juin en 1943
Je suis né dans la rue
Par une nuit d'orage

Paris, 1969. Quand Johnny hurle sur scène les paroles de « Je suis né dans la rue », la capitale bruisse encore des échos de la révolte étudiante qui vient d'avoir lieu. Ses murs portent les stigmates des slogans tagués à la bombe aérosol par toute une génération de jeunes gens bien éduqués : « Sous les pavés la plage »,  « A bas le travail », « Jouissons sans entrave »… Autant de revendications collectives, tracées en lettres noires partout où la colère gronde, des marbres de la Sorbonne aux murs d'enceintes des usines de la périphérie.

 

Je suis né dans la ville
Où les murs sont toujours gris
Derrière un terrain vague
Où se trouvent les taudis
Dans un berceau de fer
Je devais grandir
Ne vous étonnez pas
Si je ne sais pas sourire

 

Au même moment, loin, de l'autre côté de l'Atlantique, là où l'individualisme roi est déjà en marche, les gamins des quartiers sacrifiés de la côte Est des Etats-Unis répondent aux mirages utopistes de leurs aînés par une fin de non recevoir. Enfants de la précarité élevés à l'ombre des panneaux publicitaire qui ne leur sont pas adressés, eux aussi se sont forgés des slogans militants à la hauteur du chaos de leurs vies.

 

Je n'ai pas eu de père
Pour me faire rentrer le soir
Et bien, souvent ma mère
Travaillait pendant la nuit
Je jouais de la guitare
Assis sur le trottoir
Le cœur comme une pierre
Je commençais ma vie

Armés des mêmes bombes de peinture que celles du quartier latin, eux aussi vont griffer les murs de la cité de la seule idée en laquelle ils croient : leur nom. Plus précisément, le nom de scène qu'ils se sont choisis ou que la rue leur a donné. Taki 183, Dondi, P.H.A.S.E 2… Autant de pseudonymes tracés en lettres noires partout où le désespoir gronde, des dépôts de trains cyclopéens du Bronx aux rooftops de la 5ème avenue. Au rouleau, à la bombe, au marqueur, qu'importe. Pourvu que ce soit gros, au nez et à la barbe de tous. C'est à cette dernière forme de Graffiti que la Fondation Cartier s'est intéressée jusqu'au 10 Janvier 2010, dans le cadre de son exposition Né dans la rue – Graffiti. Visite guidée.

 

 

L'exposition Né dans la rue – Graffiti ne constitue pas une incitation à la dégradation, ni au vandalisme. La destruction, la dégradation ou la détérioration de biens appartenant à autrui est punie de lourdes peines selon le Code Pénal (art. 322-1, 322-2 et 322-3). (site de la Fondation Cartier)

 

Organiser une exposition sur le Graffiti n'est pas chose aisée. Difficile quand on est une institution, publique où privée, de concevoir un évènement d'importance sur le sujet sans être berné par les charlatans du milieu puis hués par ses spécialistes. Pour preuve, la récente et étrange exposition « Le T-A-G au Grand Palais », qui rassemblait les œuvres de 150 artistes autour d'un même thème, l'Amour, et d'un même format, des toiles de 60cm par 180cm, soit l'espace disponible dans le coffre de voiture du marchant d'art derrière cette collection. Un succès publique qui n'a pas masqué le cuisant échec critique.

 

J'ai dû me battre
Pour avoir la vie que j'aimais
J'ai dû me battre
Encore plus fort pour la garder
De tous les côtés de la ville on me cherchait
Les poings se sont serrés
Depuis je n'ai pas changé

Difficile aussi quand on est un artiste se revendiquant de la rue de collaborer avec les tenants de l'art ‘officiel', sans passer pour un traitre à la cause, poreux au petit théâtre des diktats économiques de l'art contemporain. Toutes ces heures passées loin des siens à errer dans les terrains vagues ou à courir le long des voix ferrées. Toutes ces nuits à planquer devant un dépôt pour échouer en garde à vue. Toutes ces années d'addiction à l'adrénaline, de paranoïa, de peur du gendarme. Tout cela contre quoi ? Les murs tristes d'un joaillier de luxe ?

Puisque le Graffiti ne vit qu'à l'état sauvage, pourquoi chercher à l'apprivoiser à grand renfort de cartels et de cimaises ? Face au défi représenté, la fondation Cartier se sort habilement de l'insurmontable contradiction : montrer dans le cadre aseptisé d'un musée, un courant artistique qui se définit par sa nature illicite, illégale, vandale.

Pourtant, les choses commencent très mal. Le long du mur d'enceinte du bâtiment, d'immenses palissades en bois sont offertes aux graffeurs de passage, libres d'y tracer leurs tags, flops, lettrages et personnages dans un camaïeu de flèches, de bulles et autres couleurs flashy. Un mur d'expression libre ?! Le cauchemar de tout graffeur qui se respecte. A quoi bon sortir ses bombes si on a le droit de le faire ? Evan Roth, lui, se pose moins de questions. Au dessus de cette palissade, l'artiste Open Source américain a reproduit et collé sur une immense façade en verre des centaines de tags photographiés un peu partout dans la capitale. Simulacre donc.

Arrive le sas d'entrée. Lassés de se répéter, deux vigiles fouillent les sacs d'un œil inquisiteur en demandant : « Pas de marqueurs sur vous ? Pas de bombes de peinture ? » Un comble… La suite est à l'avenant. « Les photos sont interdites à l'intérieur ». De quel droit ? « C'est comme ça. Six Euros cinquante s'il vous plait. » Et en plus il faudrait payer pour voir du Graffiti ?

 

Maintenant je ne vis plus
Où les murs sont toujours gris
Mon nom est en argent
Et ma guitare est en or
Mes chansons d'hier
Sont bien les mêmes qu'aujourd'hui
Mais quand la nuit arrive
Je retourne dans la rue

 

Jean Nouvel a dû légèrement sursauter quand on lui a montré la photo. Sur un immense pan de la baie vitrée de son bâtiment, l'artiste américain Amaze a peint en chrome et rouge un flop spectaculaire de 27 mètres de long pour 7 de haut. Le flop est, avec le tag, la forme la plus pure du Graffiti et, incidemment, celle que les civils apprécient le moins. Exécuté sur la voie publique en quelques secondes, le flop représente le nom de l'artiste tracé en deux couleurs, l'une pour le remplissage et l'autre pour ses contours. Tous les graffeurs ont un flop, mais tous n'ont pas la main d'Amaze, sûre d'elle et fluide alors qu'elle court le long de l'imposante paroi de verre.

Pour compléter cet assaut esthétique en règle, les commissaires Leanne Sacramone et Thomas Delamarre ont eu l'heureuse idée de convier le jeune artiste brésilien Cripta pour qu'il réalise des pixação, grandes lettres blanches énigmatique tracées au rodillo, ainsi que Gérard Zlotykamien, plasticien de rue plus qu'old school de la capitale, dont les silhouettes fantomatiques achèvent de souiller la fondation côté jardin. De mieux en mieux. Ne reste plus qu'a ranger sagement son appareil photo et poursuivre la visite.

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Gabri Le Cabri, Paris

Gabri le Cabri est une jeune femme qui tient un Fotolog et un Flickr dédiés à Paris, parmi les albums documentant la ville se trouvent plusieurs rubriques consacrées au graffiti.