Certains s'accordent généralement pour dire que le mouvement graffiti, tel qu'on le connait et tel qu'il est encore pratiqué, est né sur le métro de New York dans les années 70/80, avant de rejoindre la farandole des disciplines du hip hop.
D'autres soutiennent qu'il est apparu à Philadelphie dans les années 70. Pourtant, dès les années 30, on trouve des graffitis de gangs dans la région de Los Angeles.
Pour témoigner de ce mouvement qui a explosé à la fin des années 60, Howard Gribble a parcouru, durant 5 ans, les différents quartiers de Los Angeles, appareil photo en main et la peur au ventre.
Howard Gribble. Photo : Estevan Oriol, Los Angeles, 2008
Les graffitis des gangs se sont multipliés dès les années 60 avec l'arrivée de la peinture en bombe. Les Placas listent le nom des membres d'un gang, généralement tracés par celui ou celle qui a la plus grande maitrise de la police d'écriture Old English, un alphabet largement adopté par tous les cholos (membres de gangs) pour marquer leur territoire.
« Quand je prenais des photos, je sortais rarement de ma voiture, c'était une sorte de drive-by shooting. J'essayais, le plus possible, de me tenir à distance des gangs. J'ai parcouru l'intégralité de Los Angeles de 1970 à 1975. Je pense que le graffiti est apparu à Los Angeles avant New York. A cette époque, les 2 scènes se sont développées parallèlement sans jamais vraiment communiquer. »
-Howard Gribble
Les membres des différents gangs n'avaient pas vraiment de conscience politique ou religieuse. Il leur arrivait régulièrement d'utiliser différents symboles (swastikas, étoiles de David…) uniquement en raison de leur valeur ornementale.