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Graffiti: la Guerre des Drones

Développés puis utilisés avant tout dans un contexte militaire, les drones deviennent peu à peu accessibles au grand public et utilisés dans des tâches civiles. Cela n'aura pas pris longtemps pour que les adeptes du tout sécuritaire y voient là un nouveau moyen de surveillance généralisée de la population, sous couvert de lutte contre le terrorisme et autres prétextes bidons. Comme le déclarait en début d'année 2013 l'ex-maire de New York Michael Bloomberg :

Quelle différence cela fait, que la caméra soit dans les airs ou sur un bâtiment ? Nous allons vers un autre monde, inexploré. Vous ne pouvez pas empêcher la marée de monter.

Evidemment, en France aussi cela donne des idées; Eugène Caselli, président de la communauté urbaine de Marseille, a proposé en septembre 2013 l'utilisation de drones pour la surveillance de la ville, selon lui une solution pour lutter contre l'insécurité dans la cité phocéenne…

Le graffiti, c'est bien connu, fait partie des grandes menaces terroristes de ce siècle. C'est donc la Deutsche Bahn qui dégaine la première, et se paye peu avant l'été 2013 un bon coup de pub : la DB – équivalent allemand de la SNCF – annonce officiellement qu'elle projette de faire surveiller ses dépôts de trains par des drones :

Les engins de la Deutsche Bahn, équipés de caméras thermiques, devraient être testés dans les semaines à venir. En cas de mouvement suspect, l'opérateur alertera un pilote. Celui-ci, également au sol, pourchassera les coupables à distance grâce à un système opérant dans un rayon de 40 kilomètres. Le tout sera filmé, données GPS à l'appui, afin que les fans de tags puissent être déférés devant la justice.

Petit bémol  à cette euphorie sécuritaire cependant, la (bonne) nouvelle est tombée le 11 Novembre 2013 : Malgré les excellents résultats obtenus avec les tests de drones équipés de caméras thermiques, la DB n'a pas obtenu l'autorisation de la part des autorités de sûreté de l'aviation de faire voler ses drones la nuit. Les nuits outre-Rhin continueront donc d'appartenir aux taggueurs… pour l'instant du moins.

En France, la SNCF se fait plus discrète, et pourtant… Celle-ci n'est pas en reste, et des tests de surveillance du réseau ferré par des drones sont également en cours, comme l'explique cette dépêche AFP du 5 Novembre 2013.

Comme pour toutes les technologies, la parade n'est souvent pas loin, et l'escalade des moyens est la règle. Les graffeurs étant loin d'être les plus attardés en matière de lutte contre les systèmes de surveillance moderne, gageons que certains salivent d'avance à l'idée de s'amuser à descendre un drone au lance-pierre ou à la carabine à la plomb, voire hacker ou brouiller leur système de contrôle pour les plus geeks !

Mais ce n'est pas tout, car dans l'ombre la résistance s'organise, et certains comptent bien détourner cette nouvelle technologie à leur avantage. Quoi de plus pratique qu'un drone pour partir en reconnaissance d'un dépôt de train dans ses moindres recoins ? D'ores et déjà, les vidéos de graffiti du futur semblent avoir très envie de prendre de la hauteur, et c'est ce que nous montre ce petit film sorti aujourd'hui et tourné par Gérard Fournier, photographe et cinéaste auteur de  Bello Gesto, à l'aide d'un drone couplé à une GoPro :

Enfin, quitte à pousser le raisonnement… puisque les gardes patrouillent désormais à distance à l'aide de drones, pourquoi ne pas également peindre à distance avec des drones ? L'idée parait dingue, et pourtant… voici ce que l'on peut trouver sur le net en fouinant un peu.

Drone + bombe de peinture :

Drone + marqueur :

Autres tentatives à la bombe ici :

Bon OK, pour le wildstyle c'est pas encore gagné ! Mais tous ces bricoleurs n'en sont qu'à leurs débuts, et un engin opérationnel pourrait être au point plus vite qu'on ne le croit vu leur engouement… En ce qui nous concerne, pas de panique : le drone Montana Colors ce n'est pas pour tout de suite, une bonne paire de running, quelques bombes et une grosse dose de motivation risquent de continuer à faire l'affaire pendant encore un bon moment !

Le Livre/DVD Bello Gesto, dédié exclusivement au graffiti sur trains et métros, est disponible ici sur Allcity.fr.

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Bruxelles: Urbana Project – Thorgal

Urbana Project - Thorgal - 511

Pour les passionnés de BD, Bruxelles est LA Mecque. On y trouve une cinquantaine de façades dédiées au 9ème art conçues ou inspirées par les grands auteurs de la bande dessinée belge, mais aussi française, italienne, suisse.

La 49ème fresque dédiée à Thorgal, a été réalisée par Urbana Project et complète désormais L'Itinéraire BD.

« L'Itinéraire BD est une exploration de l'interaction entre expression artistique et site urbain. C'est une manière d'approcher le tempérament de ses habitants par le biais de la personnalité des dessinateurs et scénaristes, par l'atmosphère des histoires qu'ils ont mis en scène. C'est enfin une perspective tout à fait originale pour découvrir la ville, certains de ces monuments et ses quartiers les plus contrastés. Ce parcours qui sillonne la ville d'une fresque à l'autre est une clé de lecture bien particulière de notre ville. »

Nicolas Moreel, Eugénie Obolensky, Selin Ertan et Isabelle Periquet ont reproduit un dessin de Rosinski (auteur de Thorgal) au pinceau sur un mur aveugle de la place Aanneesens.

En voici la vidéo :

Le mur :