Horfée n'en finit pas de parcourir le monde à l'occasion de différentes expositions auxquelles il est régulièrement invité.
Pour sa 1ère exposition solo aux États-Unis, qui a eu lieu ce mois ci à la galerie New Image Art à Los Angeles, Steven Andrew Garcia a suivi l'artiste dans son atelier, une occasion de le voir à l'œuvre.
Zyo s'est entretenue avec Horfée pour The Hundreds, une occasion rare d'avoir un commentaire de l'artiste sur sa production pour l'exposition Chaos Pays et sur sa démarche.
« Je pense que le style est un mélange de pratique, d'énergie personnelle et d'acceptation de sa maladresse, une manière d'incorporer les erreurs dans le processus.[...] Je ne dessinais pas vraiment quand j'étais gamin, mais j'ai eu un accident sérieux, j'ai dû passer 3 mois dans une chaise et j'ai commencé à dessiner des trucs autour de mon blaze. C'était juste une signature à l'époque. Je me suis documenté à fond sur la scène américaine. Il devenait évident que je voulais dessiner ce que je voulais, et j'ai poussé mon corps à ses limites. J'ai arrêté l'école très tôt avant d'entrer dans une école d'art 7 ans plus tard. J'étais vraiment mauvais. Il n'y avait que des gosses de riches qui s'inventaient une activité exotique dans un atelier. Je voulais créer le bordel partout ou je passais. »
« L'énergie qui me fait faire de la merde dans les rues d'une ville m'appartient, mes peintures et mes installations vont avec.[...] Le vocabulaire de la rue est direct et agressif, l'approche du travail en galerie est très différent, je n'utilise pas le même vocabulaire : pour la rue c'est de la merde et pour les galeries c'est du vomi. Le 1er est digéré et on a besoin de s'en débarrasser, le second demande plus de recherche, on peut se sentir mieux après. »
« Je vois le monde de l'art comme une source d'inspiration. J'y vais en touriste, j'observe et j'apprends. Ça m'a pris beaucoup de temps pour comprendre l'aspect sauvage et étrange de l'art.[...] J'ai des périodes ou je veux que tout ce que je produis fasse sens dans la globalité et il y a des périodes ou j'essaie de déconstruire mon travail pour le transmettre aux autres. C'est le moment ou je me sens le plus seul. J'aime beaucoup les peintures du début du siècle en France réalisées par des amateurs, loin de l'art des bourgeois. J'aime aussi beaucoup les productions des monstres, de ceux qui sont à la marge de la société et qui s'en fichent. »
L'intégralité de l'entretien est à lire en anglais ici.« Chaos Pays est une manière de dire que je me sens toujours plus heureux de détruire une image dans le processus de création que de produire quelque chose d'organisé et de propre. Je vois plus de choses intéressantes dans le chaos que dans une œuvre réalisée à la perfection. Produire quelque chose de neutre est un bon moyen de rendre tout le monde content et de s'assurer la confiance de potentiels acheteurs, mais ce n'est rien d'autre que de la décoration, ça n'a aucune âme. J'utilise le vocabulaire de l'art folklorique tout en ayant la rage d'un chien ! Mon axe principal de travail sera toujours de trouver les moyens de survivre dans un monde ou rien ne tourne rond. La poésie d'un paysage chaotique représente la vie pour moi. »
Horfée a tout de même trouvé un peu de temps pour peindre en compagnie de Resq, Remio, Abno et Hour.
Horfée dispose désormais d'un compte Instagram.