C'est un triste anniversaire, il y a 10 ans, le 10 Avril 2004, Mickaël Cohen alias Ecro plongeait dans la Marne pour échapper à la BAC (Brigade Anti Criminalité) alors qu'il peignait un mur anti-bruit près du pont de Charenton (Val-de-Marne). Il est mort noyé à 19 ans. Sa famille demande toujours des explications, toutes leurs demandes sont passées à la trappe. La mère de Mickaël, inconsolable, à envoyé cette lettre à différents médias, pour la mémoire de son fils.
À vous Mesdames et Messieurs les journalistes et à votre Direction, à titre préliminaire, je vous remercie que cette demande ne se transforme pas en un papier qui ira dans votre poubelle. 10 ans, le 10 avril que Mickaël Cohen, Ecro a trouvé la mort sans que l'on ait eu une explication. Un graff sur un mur, une descente de police, un jeune homme qui pris de panique saute dans la Marne et y trouve la mort. Un policier veut secourir Mickaël, il commence à se dévêtir, il reçoit l'ordre de ne rien faire, il exécute cet ordre.
Jamais les conclusions de l'autopsie n'ont été versées au dossier de la plainte déposée par ses parents, jamais une reconstitution du drame n'a eu lieu. Aucun membre de sa famille n'a fait le deuil. Tous pleurent cet artiste en devenir. Après un échec de la procédure devant la juridiction française, la Cour Européenne des Droits de l'Homme a été saisie. Elle n'a pas pris la peine d'examiner l'affaire, elle a juste déclaré qu'ayant été saisie en dehors des délais, elle ne pouvait se prononcer. C'est faux, la saisine a eu lieu dans les délais (par Maître Leclerc & Maître Jessel).
Sans doute trop encombrant, le cas Ecro!!!! Mais sa famille, grands-parents, parents, frère, tantes et oncles, neveux, tous écartelés par ce drame, n'ont pu se reconstruire, toute résilience est impossible.
Pourquoi ? Comment ? Deux mots lourds de points de suspension et de larmes demeurent. Dix années, dix printemps à jamais une saison douloureuse pour les siens. Merci à vous tous pour avoir relayé cette horreur dans vos journaux, merci d'avoir permis à des tiers que nous ne connaissions pas d'avoir été informé. Grâce à vous, nous nous sommes sentis moins seuls, grâce à vous Ecro, le graffeur, était connu et reconnu.
Aussi en cette dixième année, nous revenons vers vous pour avoir un mur, oui un écrit, afin qu'au travers de vos lignes la mémoire de Mickaël Ecro ne devienne pas cendres. Merci encore de vous souvenir avec nous tous. Et merci aussi, car toutes nos demandes de justice sont demeurées lettres mortes. Alors pour que Mickaël ne soit pas tout à fait un disparu, pensez à lui.
-La maman de Mickaël