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Limitless: Interview Selina Miles

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Limitless, la dernière vidéo de Sofles, en a surpris plus d'un… à tel point qu'elle a été visionnée plus de 2 millions de fois en 48h, un record pour une vidéo de graffiti ! Depuis, elle a fait le tour de la blogosphère mainstream, habituellement plus friante de street art que de graffiti, atteignant un score record de 4 millions de vues. Face à un tel phénomène, Lars de l'équipe d'ILG a voulu en savoir plus sur la réalisatrice du film, Selina Miles.

« J'ai 26 ans et je viens de Brisbane en Australie. Je fais de la réalisation depuis 5 ans, et la 1ère fois que j'ai utilisé une caméra, c'était pour filmer Sofles. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est un génie australien du graffiti qui passe la plupart de son temps à voyager en Europe pour peindre. »

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« Sofles était en Europe et faisait une pause. Je l'ai retrouvé pour des vacances au Portugal, il y avait déjà passé beaucoup de temps avec Dheo. Le Portugal est un pays magnifique et on a été très chanceux de trouver tous ces spots. »

« Sofles a vu que je m'intéressais à la technique de l'Hyperlapse, il a trouvé ça terrible. J'ai donc fait des recherches sur Google et le lendemain, je l'ai essayé pour la 1ère fois avec un résultat mitigé. La vidéo a été filmée en 12 heures étalées sur 3 jours. On devait faire de nombreuses pauses en raison de la chaleur. On était très satisfait du résultat sans imaginer le succès qu'elle aurait. Je ne voulais absolument plus faire de l'Hyperlapse, mais avec le temps, la douleur s'estompe et de nouvelles idées apparaissent. »

« On était en Australie avec Sofles et Quench à chercher un endroit propice à la réalisation du projet Limitless. A Brisbane, il y avait un bâtiment abandonné parfait pour notre projet, mais surveillé. J'ai passé 2 ou 3 coups de fil et nous avons eu l'autorisation de l'utiliser. Il n'a jamais été question de le faire de manière illégale. Cette vidéo a demandé 1 mois de travail 8 heures par jour. On a utilisé près de 700 bombes et plusieurs centaines de litres de peinture en pot. »

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« La post-production a pris une semaine. Les rendus ont pris plus de 40 heures. Chaque fois que j'ai voulu modifier la vidéo, je devais attendre 6 heures pour le calcul. »

L'intégralité de l'interview est à lire en anglais ici.

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Interview Scred GAP

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Ditched a interviewé Scred GAP. Passionné de graffiti depuis la fin des années 90, il se fait remarquer en 2007 en peignant de nombreux camions à Paris sur lesquels il détourne des logos de marques diverses.

« J'ai commencé le graffiti à l'age de 14 ans en faisant quelques murs de ma ville, Je n'étais pas dans mon élément à l'école, j'étais le premier à foutre le bordel sans me faire griller, et quand je n'inventais pas de connerie en classe j'étais dans mes pensées. Je réfléchissais et faisait des plans sur papier pour braquer une banque. J'étais imaginatif et dans mes dessins il y avait toujours un tag ou petit graff. Le côté organisé, secret et anonyme me plaisait beaucoup là-dedans. Un peu comme dans le graffiti d'une certaine façon. En échec scolaire, poussé vers l'apprentissage et le monde du travail. Cela m'a permis de générer un petit salaire et de pouvoir acheter des bombes. J'étais apprenti plombier à l'époque et l'avantage c'est que j'allais dans toute l'Ile de France bosser, ce qui me permettait de voir du graffiti au delà de mon secteur et surtout de repérer des spots. Je notais tous les spots sur un papier et je les tapais par ordre de priorité. »

« J'ai des projets avant tout de vie. Le boulot, ma petite famille sont prioritaires. Aujourd'hui j'ai plus envie de gagner de l'argent que d'en dépenser dans des amendes. Le graffiti, je m'en détache progressivement mais ça reste en moi. Je fais des toiles, j'explore le vaste monde de l'art afin de sortir des codes graffiti et du graffiti en général, j'en ai trop fait. J'ai envie de peindre d'une autre manière sur d'autres supports. »

« La veille de mes 18 ans je pars faire un petit gris à porte d'Asnières, je reste 1h sur le spot au moment de partir je vois un mec ramper vers moi. [...] J'étais cerné dans tous les sens, j'avais les flics au cul, la ferro dans le dépôt et mon issue était fermée… »

Une vidéo dans laquelle Scred réalise un mur dans un bâtiment abandonné :

L'intégralité de l'interview est à lire ici.