La mairie le souhaite mais les street artistes locaux dénoncent un coup de com'. C'est une variante de la guéguerre entre vandales et institutions. Dans le 20ème, la mairie lance un parcours touristique dédié au graffiti. Démago, râlent des historiques qui rappellent qu'ils n'ont jamais été aidés. Le 20ème arrondissement de Paris va-t-il devenir l'arrondissement du graffiti ? C'est la question que pose Streetpress dans cet article que nous relayons.
Bienvenue dans le 20ème, ses street artistes, ses friches et sa mairie
L'ambiance se tend dans l'arrondissement emblématique du street art à Paris, entre graffeurs et l'administration locale. En cause : la communication de la maire Frédérique Calandra, qui répète à tout bout de champ vouloir faire du 20ème, l'arrondissement du graffiti à Paris. Un discours qui passe mal chez ceux qui manient les bombes au quotidien. Ils accusent la maire de récolter le fruit de leur travail sans contrepartie. Et ce, au moment même où la mairie est en train de créer un parcours touristique dédié au graffiti dans l'arrondissement, pour attirer les touristes alternatifs.
Car à Paris, le 20ème a acquis une solide réputation de bastion du street art autour des spots historiques de la rue Denoyez et de la Forge, et des nombreux squats d'artistes qui y ont pullulé. Aujourd'hui, la mairie installe des murs à gogo – avec une programmation rigoureuse – partout dans l'arrondissement. Une bonne chose, assurent les graffeurs de l'emblématique rue Denoyez. Mais ils se plaignent que les lieux historiques autogérés ne soient pas soutenus.
Nouveau spot
C'est le 3ème mur achevé du parcours touristique dédié au graffiti à l'initiative de l'équipe municipale. Sur les hauteurs du parc de Belleville, une fresque en 7 tableaux du graffeur Seth, connu du grand public pour son émission Les Nouveaux Explorateurs sur Canal + et son livre Extramuros, petit carton sous le sapin à Noël. Un mur mis à disposition par la mairie et dont la gestion a été laissée à une association, Art Azoï.
Les 20 mètres de la partie supérieure de l'amphithéâtre de Belleville ont été recouverts de portraits d'enfants rêveurs, aux couleurs pastel, surplombant ce qui est (peut-être) la plus belle vue de Paris. La fresque de Seth , un enfant du quartier qui a travaillé bénévolement, se doit de décorer le parc de Belleville pour au moins 3 ans. Elise Herszkowicz, boss de l'association Art Azoi qui a encadré le projet, contemple le travail avec la satisfaction du devoir accompli :
« C'est quand même un spot privilégié : un très beau lieu, vivant et en plus classé monument historique. »
Un des 7 panneaux de la fresque de Belleville :
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