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Act Up-Paris X Street art

Act Up-Paris, association de lutte contre le sida issue de la communauté homosexuelle, a lancé en Octobre 2010 la campagne Égalité des choix : des droits ! pour l'égalité des droits homo-hétéro en France, sur des revendications d'accès au mariage, à l'adoption et à la procréation, pour les homosexuel(les).

Diverses actions publiques et manifestations sont programmées dont le samedi 14 Janvier 2012, à Paris. 12 artistes urbains réaliseront des fresques et des collages, autour de Belleville et suivant un parcours jusqu'à l'Hôtel de ville. Ces artistes s'engagent auprès d'Act-Up Paris et de sa campagne sur l'égalité des droits homos – hétéros, Égalité des choix : des droits ! lancée en Octobre 2011.

Les artistes participants sont : Alex djA, Claire, Coqalane, Encore, JBC Jean-Baptiste Colin, JPM, Kashink, Les yeux dans le monde, Mcsim, Tarek, Tristan des Limbes et Valérie Maho.

La campagne est ouverte à tous, pour y participer, veuillez contacter :
Pierre Dauphin, responsable de la campagne et de la commission égalité des droits – homophobie d'Act Up-Paris
Tél : 06 32 30 84 16
Mail : [email protected]

Mikaël Zenouda, co-responsable évènementiel et membre de la commission égalité des droits – homophobie d'Act Up-Paris
Tél : 06 13 50 89 80
Mail : [email protected]

Le programme du 14 Janvier 2012 :

graff market

Innercity n°28

France, Espagne, Pays-Bas, Italie, Grande Bretagne… Nous voilà soulagés car avec ce numéro, c'est désormais sûr, l'Europe conservera bien encore son Triple A graffiti pour quelques mois selon l'agence de notation de la rédaction d'Innercity ! Car encore une fois, nous sommes allés vous chercher le meilleur du Vieux Continent. Et honneur aux dames avec Musa, une old-timeuse barcelonaise qui décidemment, au-delà des modes et feux de paille que le graffiti affectionne tant, n'a pas fini de peindre tant sa rage est intacte ! Ensuite, le Parisien Profecy, exilé volontaire en Espagne qui lui aussi pousse encore un peu plus les limites de son galactic style… À suivre le jeune hollandais Druid, amoureux des lettres qui n'en fini jamais de les travailler… Et puis, et puis… Le PSA crew aussi efficace que polyvalent à Naples, le blog Spray Beast d'Angleterre et les dizaines de writers qui dans la douceur de l'automne ont continué de porter haut les couleurs de l'art du writing !
Bonne lecture à tous et bon début 2012…
-Innercity Squad

Le magazine est disponible ici sur Allcity.fr, et dans les kiosques à journaux en France. En voici une preview, également téléchargeable ici en fichier PDF.

writer's bench

Egyptian Street Art

« Qu'ils soient de béton ou virtuels, les murs servent de terrain d'expression politique aux artistes égyptiens. Pour ces actes, ils encourent les foudres de la police. »

-Yves Gonzales-Quijano

Le printemps arabe semble loin, pourtant la lutte continue et l'Égypte est toujours agitée par les revendications des manifestants réprimées par l'armée. Yves Gonzales-Quijano revient sur la créativité de la révolution égyptienne dans cet article :

Après les élections, on continue (moustamirroun) disent, par le biais d'un efficace raccourci visuel, les militants du mouvement du 6 Avril, un groupe créé en Avril 2008, au cœur – sur la Toile et dans la rue – des luttes qui ont conduit à la chute de Moubarak. Le message passe sur les réseaux sociaux et leurs flux numériques bien entendu, mais aussi, à l'image de ce qui s'est produit depuis le début des luttes, sur les murs de la ville.

Source de nombreux reportages photographiques, la créativité de la révolution égyptienne – souvent marquée par cet humour national qui reste, aux yeux de bien des Arabes, une spécialité locale – a fait de la ville son théâtre, avec la place Tahrir pour scène centrale. Les militants ont pris possession de l'espace urbain, au sens propre du terme, en inscrivant leurs slogans et leurs images sur les murs des lieux publics. Fort à propos, la Casa Arabe de Madrid vient de monter une exposition sur ce thème : quelques images sont visibles sur leur site.

Il s'agit bien d'une lutte de terrain, avec des créateurs militants qui s'organisent en commandos, en général nocturnes, pour installer leur production dans des endroits retenus pour leur caractère stratégique : un lieu particulièrement passant bien entendu, mais également un endroit marquant les limites du territoire sous contrôle de l'insurrection. De leur côté, les forces du maintien de l'ordre comme on les appelle en français décident ou non de fermer les yeux, en fonction de la situation.

La première vague de mobilisation en janvier dernier a ainsi été marquée par une intervention graphique de Ganzeer en hommage à Islam Raafat, reportage photographique ici, une des premières victimes de la révolution. Tout récemment, les événements de la rue Mohamed Mahmoud, juste avant les élections, ont été précédés par l'arrestation de plusieurs artistes. Comme le Code civil égyptien n'a pas prévu ce type d'infraction, les fauteurs de trouble doivent être poursuivis sous différents prétextes, à l'image de Ganzeer, encore lui, arrêté pour avoir dressé un drapeau portant atteinte à la sécurité publique ! En règle générale, ils finissent par être rapidement relâchés, éventuellement sous caution.

Leur liberté, ils la doivent aussi à leur présence sur la Toile, en particulier dans les réseaux sociaux qu'ils savent mobiliser quand ils sont en danger. Graphistes, designers, artistes multimédias, les activistes de la révolution graphique égyptienne ont mis leur savoir-faire professionnel au service des luttes politiques. Naturellement, ils utilisent les techniques numériques pour médiatiser leur combat, mais également pour créer une bibliothèque virtuelle, largement collective, de ressources iconographiques qui sont ensuite reprises, ou non, par les manifestants à travers des formules visuelles reproduites sur les murs mais aussi sur les pancartes des manifestants, sur les t-shirts, etc…

Au centre du discours de mobilisation durant ce qu'on a appelé la seconde  révolution de Tahrir, tout récemment, on trouve ainsi un slogan, transmis par internet, Koun maa al-thawra (كن مع الثورة : Sois avec la révolution), une formule graphique et linguistique dont on comprend mieux la pertinence grâce à un très bon billet (publié par Mashallah News, en anglais) dans lequel son auteur, Mohamed Gaber donne une idée de l'imbrication complexe entre vocabulaire linguistique et éléments plastiques, tout en soulignant utilement la dimension historique de la mobilisation graphique en Égypte.

En effet, cette mobilisation ne date pas de la révolution égyptienne. Au contraire, elle a accompagné l'opposition politique qui s'est exprimée avec toujours plus de force depuis au moins 2008, peut-être même 2005 si l'on considère que c'est l'ouverture d'un espace virtuel d'expression et d'opposition, notamment avec les blogs de journalistes citoyens, qui a ouvert la voie aux changements de l'année 2011.

Il n'est pas sans intérêt non plus de savoir que le graffiti protestataire trouve son origine, au Caire, dans les milieux des ultras du football, ceux-là même dont l'expérience des combats de rue avec la police locale, a été décisive en certains moments d'affrontement, pour préserver l'occupation de Tahrir en Janvier dernier, et tout récemment lors des affrontements de Novembre. De même, la diffusion d'un manuel de lutte urbaine, accompagné d'illustrations efficaces, semble bien avoir joué également un rôle important. On notera d'ailleurs que son auteur a parfaitement conscience des limites du support informatique, et qu'il prend soin de rappeler aux utilisateurs potentiels de ne pas le diffuser via Facebook ou Twitter, surveillés par la police.

Comment transformer la révolte virtuelle – à la fois potentielle et numérique – en soulèvement populaire ? Les interventions graphiques qui ont accompagné la révolution égyptienne apportent leur réponse à cette question centrale pour les mouvements oppositionnels en donnant un exemple de la manière dont les virtualités des flux numériques peuvent prendre corps dans la réalité physique de l'espace urbain, sur le concrete (béton) des murs du Caire !

Pour illustrer ces propos, quelques photos de Hossam el-Hamalawy :

Source : Owni

writer's bench

Montana Colors: Calendrier 2012

Pour commencer 2012, Montana Colors en partenariat avec MTN-World propose un calendrier à télécharger gratuitement. Ici pas de femmes nues ni de rugbymen en tenue d'Adam mais 12 photos reflétant l'esprit de 2011, pour accompagner la nouvelle année.

« Un an, douze mois, 365 jours. Des formes et des couleurs dans la tête de milliers d'artistes et de writers à travers le monde. D'un coin de la tête à la feuille de papier, de la feuille de papier au mur. C'est aussi simple et compliqué que ça. Les murs de toutes les tailles et de toutes les formes ne seront jamais assez grands pour capturer autant d'imagination ou pour contenir tout ce qu'on a à dire et à inscrire dans la rue.

Les métropoles, les villes, les îles, la nature, les usines, les avenues, le métro…

Writers, artistes, illustrateurs, peintres, ils affrontent tous la toile, un mur fraîchement repeint, une surface en métal, en bois, ou un mur en béton crasseux. Accompagnés d'un crew, un collectif, une équipe, ils travaillent à un objectif commun : la gloire et la satisfaction d'un travail bien fait. Parmi ces moments de l'année 2011, nous en avons sélectionné 12, et nous avons souhaité les partager avec vous  par le biais de ce calendrier, en attendant d'affronter une nouvelle année riche en sensations. »

Montana Colors, Barcelone 2011.

Le calendrier est à télécharger gratuitement ici.