100% adrénaline annonce (en Allemand) l'affiche du film, ou le graffiti vu pour son côté sport extrême… Effectivement, c'est le moins qu'on puisse dire après avoir vu le trailer :
Les images de la bande-annonce parlent d'elles-même : train surfing, actions métros survitaminées, graffiti en rappel (notamment en compagnie de High, apparemment writer ET cascadeur…) sur les toits des immeubles berlinois et actions plus que risquées malgré les blessures et la police omniprésente dans les rues de la capitale Allemande, voilà le menu de Berlin Kidz pendant 2h, si vous n'avez pas fait d'arrêt cardiaque entre temps… En clair, tout ce qu'il ne faut surtout pas faire ni imiter est dans ce DVD. On vous aura prévenu…
Plutôt que d'attendre qu'il soit en visionnage gratuit sur le net, nous avons préféré vous proposer cette fois-ci le DVD, car il vaut vraiment le coup, ne serait-ce que pour la qualité d'image, les sous-titres disponibles en anglais, mais aussi soutenir les projets underground de ce type, qui se font de plus en plus rares en raison des coûts de production.
Le DVD Berlin Kidz coûte 22,90€ et est disponible ici sur Allcity.fr. Quelques exemplaires seront également mis en vente bientôt dans les All City Stores.
Pour finir, voici un des bonus du film, intitulé The Whole House. High trace ses calligraphies de nuit sur une façade entière située sur un toit de Berlin, le tout à l'échelle ou avec son matériel d'escalade, tout en jouant à cache-cache avec la police berlinoise :
Développés puis utilisés avant tout dans un contexte militaire, les drones deviennent peu à peu accessibles au grand public et utilisés dans des tâches civiles. Cela n'aura pas pris longtemps pour que les adeptes du tout sécuritaire y voient là un nouveau moyen de surveillance généralisée de la population, sous couvert de lutte contre le terrorisme et autres prétextes bidons. Comme le déclarait en début d'année 2013 l'ex-maire de New York Michael Bloomberg :
Quelle différence cela fait, que la caméra soit dans les airs ou sur un bâtiment ? Nous allons vers un autre monde, inexploré. Vous ne pouvez pas empêcher la marée de monter.
Evidemment, en France aussi cela donne des idées; Eugène Caselli, président de la communauté urbaine de Marseille, a proposé en septembre 2013 l'utilisation de drones pour la surveillance de la ville, selon lui une solution pour lutter contre l'insécurité dans la cité phocéenne…
Le graffiti, c'est bien connu, fait partie des grandes menaces terroristes de ce siècle. C'est donc la Deutsche Bahn qui dégaine la première, et se paye peu avant l'été 2013 un bon coup de pub : la DB – équivalent allemand de la SNCF – annonce officiellement qu'elle projette de faire surveiller ses dépôts de trains par des drones :
Les engins de la Deutsche Bahn, équipés de caméras thermiques, devraient être testés dans les semaines à venir. En cas de mouvement suspect, l'opérateur alertera un pilote. Celui-ci, également au sol, pourchassera les coupables à distance grâce à un système opérant dans un rayon de 40 kilomètres. Le tout sera filmé, données GPS à l'appui, afin que les fans de tags puissent être déférés devant la justice.
Petit bémol à cette euphorie sécuritaire cependant, la (bonne) nouvelle est tombée le 11 Novembre 2013 : Malgré les excellents résultats obtenus avec les tests de drones équipés de caméras thermiques, la DB n'a pas obtenu l'autorisation de la part des autorités de sûreté de l'aviation de faire voler ses drones la nuit. Les nuits outre-Rhin continueront donc d'appartenir aux taggueurs… pour l'instant du moins.
En France, la SNCF se fait plus discrète, et pourtant… Celle-ci n'est pas en reste, et des tests de surveillance du réseau ferré par des drones sont également en cours, comme l'explique cette dépêche AFP du 5 Novembre 2013.
Comme pour toutes les technologies, la parade n'est souvent pas loin, et l'escalade des moyens est la règle. Les graffeurs étant loin d'être les plus attardés en matière de lutte contre les systèmes de surveillance moderne, gageons que certains salivent d'avance à l'idée de s'amuser à descendre un drone au lance-pierre ou à la carabine à la plomb, voire hacker ou brouiller leur système de contrôle pour les plus geeks !
Mais ce n'est pas tout, car dans l'ombre la résistance s'organise, et certains comptent bien détourner cette nouvelle technologie à leur avantage. Quoi de plus pratique qu'un drone pour partir en reconnaissance d'un dépôt de train dans ses moindres recoins ? D'ores et déjà, les vidéos de graffiti du futur semblent avoir très envie de prendre de la hauteur, et c'est ce que nous montre ce petit film sorti aujourd'hui et tourné par Gérard Fournier, photographe et cinéaste auteur de Bello Gesto, à l'aide d'un drone couplé à une GoPro :
Enfin, quitte à pousser le raisonnement… puisque les gardes patrouillent désormais à distance à l'aide de drones, pourquoi ne pas également peindre à distance avec des drones ? L'idée parait dingue, et pourtant… voici ce que l'on peut trouver sur le net en fouinant un peu.
Drone + bombe de peinture :
Drone + marqueur :
Autres tentatives à la bombe ici :
Bon OK, pour le wildstyle c'est pas encore gagné ! Mais tous ces bricoleurs n'en sont qu'à leurs débuts, et un engin opérationnel pourrait être au point plus vite qu'on ne le croit vu leur engouement… En ce qui nous concerne, pas de panique : le drone Montana Colors ce n'est pas pour tout de suite, une bonne paire de running, quelques bombes et une grosse dose de motivation risquent de continuer à faire l'affaire pendant encore un bon moment !
Le Livre/DVD Bello Gesto, dédié exclusivement au graffiti sur trains et métros, est disponible ici sur Allcity.fr.
Loin d'avoir été refroidis par leur long passage par la case prison au Japon, les RCLS, crew slovaque de trainwriters acharnés, récidivent et font à nouveau parler d'eux dans le monde.
Cette fois, dans cette course au système vierge, c'est à Panama que ça se passe, à l'extrémité sud de l'Amérique centrale. Ces fanatiques se sont introduits dans un lay up du métro censé être inauguré prochainement au cours du premier trimestre 2014, et ont évidemment laissé une trace de leur passage.
Choquée de cette inauguration non prévue au programme, la compagnie du métro de Panama a immédiatement réagi dans un communiqué officiel sur son site :
Le Secrétariat du métro de Panama souhaite dénoncer ce qui s'est produit la nuit du lundi 2 décembre dans un atelier de la compagnie, où un groupe de personnes est entré sans autorisation dans la zone de test du métro, réalisant à l'aide de peinture plusieurs graffitis sur les voitures du métro.
Ce fait est regrettable, si l'on tient compte du fait qu'il nous a fallu réaliser beaucoup d'efforts pour sensibiliser les citoyens panaméens aux soins du transport public neuf et moderne à travers le système de Metrocultura, pour laquelle nous avions reçu un accueil très positif de la part des citoyens panaméens.
Il est important de souligner que la zone de tests et d'ateliers est sous haute tension électrique, et que tous ceux qui tentent d'attaquer ce bien public risquent d'être électrocuté, c'est pourquoi nous en appelons à la bonne conscience de tous, pour ces actes de vandalisme répréhensibles ne se répètent pas.
Le métro est un projet de prestation sociale, il en va de la responsabilité de chacun d'en prendre soin et de le garder propre.
Depuis plus de 20 ans, See (HG, MPV) compte parmi les plus acharnés des writers parisiens. Dès le début des années 90, il se lance sans relâche dans le jeu du graffiti sur trains et métros. Son activisme effréné atteint son paroxysme au début des années 2000 en compagnie de son crew MPV, accompagné de Dixe, Ace et Vices.
Abattu en plein vol par la brigade parisienne anti-graffiti de Gare Du Nord en 2003, celui-ci se tourne alors vers la peinture sur toiles, semblant tourner définitivement le dos à ses supports de prédilection.
Mais depuis quelques semaines, surprise : le phénix renaît de ses cendres, et de nouvelles pièces See 2013 réapparaissent sur les métros parisiens… et il ne s'en cache pas, bien au contraire.
Celui-ci les revendique en effet haut et fort, en les postant directement sur sa page Facebook accompagnées d'un mini teaser tourné à l'approche d'un dépôt de métro, au cœur du réseau Parisien :
Pourquoi ? A cette question, See répond sans détours :
Je ne cherche pas le gloire car je n'ai rien à prouver à qui que ce soit, je pense. De deux, descendre et faire un blaze mytho n'a jamais fait parti de ma conception du graffiti. De trois, tu ne connais pas les raisons pour lesquelles je re-descends et fais mon Blaze.
Aujourd'hui, nouveau coup de théâtre : une vidéo d'action… à visage découvert !
Et un message jusqu'au-boutiste qui a le mérite d'être clair :
Je sais ce que je fais même si je ne sais pas où cela va me mener. Mourir pour vivre, c'est exactement ça. Comprendront ceux qui veulent comprendre.
Ceux qui regardent encore la télé l'auront remarqué : petit à petit, films et émissions de reportages cédent la place aux programmes de téléréalité sur le petit écran. L'obsession du buzz prime désormais sur tout, et chacun essaye de crier plus fort que l'autre pour se faire remarquer et obtenir les 15 minutes de gloire tant désirées.
Et mine de rien, il semblerait depuis quelques temps que le microcosme du graffiti ne soit plus épargné : Tandis que beaucoup de writers préfèrent tout de même pratiquer le graffiti d'une manière plutôt traditionnelle – c'est à dire en peignant dans la rue ou sur les trains, sans se soucier d'inonder les réseaux sociaux du net de leurs exploits – d'autres se lancent de plus en plus dans la production de vidéos à la chaîne pour faire parler d'eux.
C'est ainsi qu'il y a quelques années, un groupe de canadiens sortis de nulle part se faisant appeler StompDown Killas ou encore SDK (des faux SDK donc, le crew original étant d'origine parisienne) – se sont faits un nom via leur chaîne Youtube en postant en rafale des centaines de vidéos de leur équipe peignant en cagoule des freights ou des murs perdus au fond des bois. Les séquences, éditées de façon plus que rudimentaires voire pas éditées du tout, sont d'un niveau affligeant mais elles fascinent les jeunes américains débutants. Résultat : 40 millions de vues.
Puis vient la surenchère : il ne suffit plus de poster des vidéos, il faut en montrer toujours plus et frapper toujours plus fort. C'est ce que font les 1UP, qui mettent en scène la plupart de leurs actions musclées pour les proposer ensuite en visionnage sur leur chaîne Youtube, Aggro.TV, le tout agrémenté d'un habillage très blockbuster hollywoodien : déjà plus de 50 vidéos postées !
Que faire désormais pour se faire remarquer lorsque tout a été vu ? De la provoc. C'est la méthode choisie par l'Australien Lush. Tous azymuths, il attaque et démonte tous les codes du graffiti, rivalisant d'imagination pour proposer des vidéos mêlant cynisme, parodie, humour et mauvais goût, le tout avec les mêmes grosses ficelles que la téléréalité : cul, violence, religion… et encore du cul. Souvent réussis, certains de ses projets sont particulièrement hilarants, et rafraîchissants tant le monde du graffiti se prend parfois un peu trop au sérieux.
Et par chez nous ? Eh bien nous avons Boris From Bulgaria, notre Borat du graffiti. Faisant de l'auto-dérision et de la provoc' son fond de commerce, le moins qu'on puisse dire est qu'il réussit très bien à faire parler de lui et n'en rate pas une, comme dans cette vidéo surfant sur le phénomène du Harlem Shake, une mode qui aura duré 3 jours et demi mais qui aura donné lieu à cette séquence plutôt cocasse :
Plus travaillée, sa série de vidéos The Grifters Code ne manque pas de faire sourire, mais aussi grincer quelques dents… et la toute dernière en date, Fuck Being Polite, a fait l'effet d'une bombe.
Accompagné du couple Utah & Ether, célèbre pour ses démêlés judiciaires aux Etats-Unis, ceux-ci peignent des métros à Milan. Jusqu'ici c'est classique, sauf que désormais ils se montrent tous à visage découvert. Cette ultime provocation vient de mettre le feu aux poudres à Milan, où la vidéo fait désormais la une des journaux écrits (ici et là) et télévisés.
Une nouvelle étape du feuilleton vient d'ailleurs d'être franchie par une association anti-graffiti, qui n'a rien trouvé de mieux à faire que de concocter un dossier d'une quarantaine de pages sur l'affaire, avec force détails, et notamment les identités des protagonistes. Leur but, outre la délation publique : faire pression sur les autorités en portant plainte et réclamer que « justice soit faite ».
Évidemment, en dépit des risques, les intéressés sont ravis du buzz et en redemandent, notamment via la page Facebook des Grifters.
Que l'on en pense du bien ou du mal, tout celà est dans l'air du temps… Tout le monde attend désormais de voir ce qui va se passer : contre-attaque judiciaire des autorités milanaises ou impunité ? Quel sera le prochain coup de provoc' de l'ami Boris ? La suite au prochain épisode de graffiti-réalité !