Divers journaux belges ont révélé, mercredi 12 Mai 2010, des pratiques scandaleuses qui se sont déroulées, apparemment durant plusieurs années, au poste de contrôle de la gare de Bruxelles-Midi, l'un des principaux nœuds ferroviaires du pays.
Des responsables, dont un cadre supérieur d'Infrabel, la société gestionnaire du réseau de la SNCB, se seraient livrés à des activités sexuelles durant leurs heures de travail. Des employées auraient été régulièrement victimes de harcèlement. Un responsable dirigeait, parallèlement à son activité pour les chemins de fer, un réseau de prostitution. Des séances de beuverie auraient en outre été régulièrement organisées après des vols d'alcool commis dans des trains à grande vitesse.
La police a perquisitionné récemment les locaux de Bruxelles-Midi. Elle a emmené des dossiers et des ordinateurs, lesquels contenaient, selon le quotidien Het Laatste Nieuws, une importante quantité de matériel pornographique. Selon ce journal, les premières plaintes visant des responsables du poste de contrôle auraient été déposées il y a cinq ans. Elles seraient, à l'époque, restées sans suite.
L'affaire suscite beaucoup d'émotion en Belgique parce que c'est de Bruxelles-Midi qu'était réglé le trafic au moment de la catastrophe de Buizingen, à la périphérie de la capitale, le 15 février dernier. Deux trains s'étaient percutés, pour une raison qui reste indéterminée. La catastrophe avait fait 18 morts. Le parquet de Bruxelles indique que les deux enquêtes sont distinctes mais ne nie pas qu'il examine avec soin la situation qui régnait au sein du poste de contrôle le jour de l'accident.
Jean-Pierre Stroobants
Source : Le Monde