On assiste depuis quelques années à une multiplication d'évènements liés au street art et au graffiti à Paris. Dans le 13ème arrondissement, un immeuble désaffecté, la Tour Paris 13, a été officiellement investi par une centaine d'artistes grâce au travail de la galerie Itinerrance en lien étroit avec la mairie. Plus tôt en 2012, le projet Street Art 13 a réuni de nombreux artistes dont Shepard Fairey alias Obey pour la réalisation de fresques sur des murs aveugles. Dans le 20ème arrondissement, l'association Art Azoï gère des murs mis à la disposition des artistes.
Les exemples d'institutionnalisation et de reconnaissance par les pouvoirs publics ne manquent pas dans la capitale. Lek, Sowat & Dem189 ont organisé une exposition collective intitulée Dans les entrailles de Paris dans les sous-sols du Palais de Tokyo. On trouve même des toiles graffiti issues de la collection de Dominique Gallizia dans les bureaux de l'Hôtel Matignon.
Pourtant, le conseil du 11ème arrondissement ne voit pas d'un bon œil l'explosion relative du graffiti dans ses rues. La mairie, en lien avec les commerçants du quartier, a décidé de passer à l'action pour éradiquer le graffiti vandale dans ce quartier en phase de gentrification (processus par lequel des arrivants plus aisés s'approprient un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés, transformant ainsi le profil économique et social du quartier au profit exclusif d'une couche sociale supérieure). Jean-Christophe Mikhaïloff, adjoint à la Mairie du 11ème chargé du commerce, des professions indépendantes, du tourisme et des nouveaux médias locaux, suggère un rapprochement entre les agents de la société mandatée par la ville pour le nettoyage et la brigade anti-tags. Quelques précisions dans cet article du Figaro :
La mairie du 11ème arrondissement, le secteur le plus touché de la capitale par le phénomène de tags, réclame en urgence un plan d'action pour mettre fin à ce vandalisme coûteux. 89.138 m² de tags ont été effacés en 2012.
La mairie du 11ème arrondissement a décidé de partir en guerre contre les tags. La coupe est pleine pour les habitants et commerçants: dès qu'un mur est remis en état, il est considéré comme une magnifique page blanche à remplir par des tagueurs narcissiques qui déclinent, dès qu'ils le peuvent, leur signature sur les devantures, les façades, les rideaux de commerces. Un véritable marquage territorial sur fond de surenchère effrénée entre ceux qui s'y adonnent. Plus grande, plus haute, plus visible et le plus inaccessible possible: tels sont les objectifs de ces vandales pour faire vivre leur œuvre.
Le phénomène est en hausse dans le 11ème, l'arrondissement le plus touché de Paris. 59.140 m² de surface a été traitée en 2011 et 89.138 m² en 2012. Rien que pour le seul mois de septembre, 3039 tags ont été effacés soit 6.588 m² remis en état !
« Cela entraîne environ 25.000 interventions par an. »
se désole Jean-Christophe Mikhaïloff, maire-adjoint du 11ème (PRG). A son initiative d'ailleurs, le Conseil du 11ème a adopté en séance le 7 Octobre dernier, et à l'unanimité, un vœu soumis au Conseil de Paris. Il demande à la Ville et à la Préfecture de police un plan urgent de lutte anti-tags.
« Un dispositif sur le modèle de celui mis en œuvre, avec succès, dans les transports publics. »
ajoute Jean-Christophe Mikhaïloff.
Une délinquance en col blanc
Si le 11ème est la cible privilégiée des tagueurs, ce n'est pas un hasard, estime l'élu. L'arrondissement, lieu festif avec restaurants et bars, est fréquenté par le milieu des arts visuels, de la publicité, des cadres, des graphistes . Ceux-là mêmes qui s'emparent d'une bombe, descendent de leur scooter ou deux-roues pour s'exprimer au pied-lever sur les murs.
« Le phénomène des tags recouvre une délinquance en col blanc, de loisir. »
résume Jean-Christophe Mikhaïloff. Des gens donc bien insérés et qui se comportent comme des voyous. Leur comportement coûte cher à la communauté : 4,5 millions d'euros par an à la collectivité parisienne, sans compter la charge financière complémentaire supportée par les commerçants, artisans et copropriétés pour parfaire le nettoyage.
Pour plus d'efficacité, Jean-Christophe Mikhaïloff suggère un rapprochement entre les agents de la société mandatée par la ville pour le nettoyage et les forces de l'ordre.
« Les premiers collectionnent de nombreuses informations sur ces inscriptions: lieu, peinture, fréquence d'apparition. Autant d'éléments qui peuvent intéresser les policiers à la recherche des vandales. »
indique Jean-Christophe Mikhaïloff. Une action en tandem qui permettrait, selon lui, de mieux démasquer ces serial tagueurs.
Sources photos : Le Figaro, Clickclaker
Hoooo, pauvres petits gars obligés de se cacher pour peindre des pièces éphémères. C’est pas ça le Graff(iti) ! Le Graff(iti) c’est les réunions à la mairie, les brunchs, les galeries… ils veulent quoi ? Qu’on redevienne des… vandales ?
Merci à la mairie du XIe de garder la tête haute et d’empêcher au Graff(iti) de s’embourgeoiser.
À vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
idem…
Des gens bien insérés qui se comportent comme des voyous? Les 3 quart des gens qui peignent , graffent , collent, taguent dans Paris ne sont pas des cassos ou en marge!
Au lieu de s’occuper des vandales en cols blanc ,ces bâtards devraient punir les voyous qui s’adonnent à l’évasion fiscal qui fait perdre beaucoup plus d’argent à la collectivité!!! Fils de tainp!!
A mon sens, le problème de la mairie du 11è, c’est que la société qui efface les graffitis surévalue et donc surfacture.
Si on calcule le nombre de m² recouverts par jours ouvrés, on en est à 352m² par jour et prés de 99 interventions par jour soit une intervention toutes les 5 minutes. Si ces chiffres ne concernent que le 11è arrondissment, j’ai beaucoup de mal à croire que le vandalisme soit si intense et le dégraffitage si efficace.
Tout cela ne semble être qu’un bon vieux maronnier à l’approche des élections municipales…