Buenos Aires, capitale de l'Argentine connait une explosion du graffiti dans les rues et sur les trains et métros depuis quelques années sous l'impulsion de writers venus du monde entier. Les writers locaux ne sont pas en reste, puisque certaines lignes du métro sont complètement peintes. Porno14 est un exemple de cette génération de writers aussi à l'aise dans les rues que dans les dépôts de métro. MTN-World l'a interviewé, en voici quelques extraits.
« Buenos Aires, comparée aux villes qui subissent le graffiti depuis 30 ans, en est à ses débuts. Internet a aidé à son développement. Les rues sont complètement peintes, ça fait seulement 16 ans que le virus graffiti a débarqué en Argentine. Je ne sais pas s'il y a eu une sorte de post graffiti en 97/99, mais après que les Os Gemeos, How & Nosm, les crews RCB, KHC, DSF soient passés, tout est devenu complètement dingue en ce qui concerne les trains et les rues. Le crew RCB a rendu populaire l'utilisation du chrome et depuis des gens peignent des toits, des trains et des métros et quelqu'un a fait le 1er whole car d'Argentine. »
« Le graffiti aujourd'hui évolue grâce à Internet et aux vidéos mises en ligne, et on peut remarquer l'impact que ça produit sur la ville. C'est aussi à cause de la crise qui affecte le pays, les transports publics sont les 1ers frappés. Un ami qui est venu me rendre visite pendant un mois m'a demandé si le métro était si facile à peindre que ça, à la vue des pièces moches en circulation. J'ai remarqué qu'en regardant des vidéos et en étant à la recherche de sa dose d'adrénaline, une nouvelle race de writers est apparue. Je l'appelle Kingtoy, en référence à tous ces gamins qui savent crocheter des portes, déjouer la sécurité. Comme dans les vidéos en ligne. Mais il est clair qu'ils n'ont vraiment pas passé assez de temps à développer leur style. »
« Le bon côté est que nous avons plein de styles différents dans les rues ou sur métros. On a aussi la liberté de peindre n'importe quel mur en demandant simplement l'autorisation. Le mauvais côté est qu'il n'y a plus autant de buff. C'est agréable de voir que les writers locaux sont bel et bien là, mais dans les années à venir nous allons perdre de magnifiques modèles de trains. La scène actuelle se préoccupe de faire des whole cars sans penser aux conséquences. On est évidemment libre de faire ce qu'on veut, mais on doit aussi penser qu'un whole car perd sa couleur d'origine et à un moment donné on aura plus que des wagons entièrement chrome. »
L'interview en anglais est à lire dans son intégralité ici.