Le Parisien se fait le relai de la mairie de Paris dans cet article de Christine Henry. Une nouvelle fois, on y trouve l'éternelle opposition entre le bon et le mauvais graffiti dans une perspective hygiéniste. François Dagnaud, adjoint au maire chargé de la propreté, serait-il devenu critique d'art ? Il ne faudrait pas froisser les gentils touristes venus dépenser leur argent dans un Paris fantasmé sorti tout droit d'Amélie Poulain… Le business de certains commerçants en dépend, ainsi que celui des entreprises de nettoyage.
François Dagnaud, adjoint au maire chargé de la propreté, a décidé de renforcer le nettoyage des inscriptions sauvages, jugé trop faible. La guerre est déclarée.
Façades d'immeubles, rideaux de commerces, panneaux signalétiques, conteneurs… Les graffitis fleurissent un peu partout dans la capitale.
« Après une période d'accalmie, Montmartre est redevenu le terrain de jeu des graffeurs »
s'indigne ainsi Sylvie Fourmond, présidente de l'Association des commerçants de Lepic-Abbesses (XVIIIe).
« Malgré les signalements, les tags tardent à être effacés. Las de voir les inscriptions sauvages réapparaître sur leurs murs et leurs rideaux métalliques fraîchement repeints, le plus souvent à leurs frais, les commerçants ont fini par renoncer à engager de nouvelles dépenses pour effacer ces inscriptions sauvages. »
Face à ce ras-le-bol, la mairie de Paris change de ton. La guerre est officiellement déclarée aux tagueurs.
« Les tags constituent une pollution agressive. Il faut arrêter de cautionner ce grand n'importe quoi au nom de la liberté d'expression ou d'un alibi artistique. On est en présence d'une appropriation sauvage et d'une dégradation de murs privés et d'espaces publics. »
martèle François Dagnaud, adjoint au maire de Paris chargé de la propreté.
La Ville de Paris prend en charge l'enlèvement des inscriptions sauvages, ce qui n'est pas toujours le cas des autres communes de France. Mais cela n'a pas permis d'endiguer leur prolifération. Le phénomène a même repris de plus belle ces dernières années. En 2011, plus de 285 000 m2 de murs ont été nettoyés, au cours de 82 000 interventions.
« La situation a malheureusement dérapé au moment où le prestataire de la Ville était faible. »
concède l'élu. D'où le sentiment que les interventions tardaient alors que les signalements se multipliaient.
« Laisser les tags trop longtemps, c'est s'exposer à en voir fleurir de nouveaux dans le même secteur. »
rappelle une commerçante installée au pied de la butte Montmartre (XVIIIe). D'où la mise en place d'un nouveau plan de lutte anti-graffitis plus cher certes (13,5 M€ sur trois ans au lieu de 11,4 M€), mais censé être plus efficace et plus qualitatif. Il entrera en vigueur le 21 juin. Le marché sera désormais confié à trois sociétés (au lieu d'une seule dans le contrat précédent) chargées de couvrir des zones plus petites et de nettoyer aussi le mobilier urbain et les boîtes des bouquinistes. Autre nouveauté : le signalement ne s'effectuera plus via le numéro d'appel du prestataire, mais via le site Internet de la Ville de Paris (Paris.fr) ou le 39.75, ce qui permettra à la mairie centrale de contrôler le délai et la nature des interventions et d'appliquer des pénalités qui pourront atteindre 40% du montant des travaux en cas de défaillance des entreprises.
« On ne pourra pas continuer à s'échiner à nettoyer toujours plus haut, toujours plus loin. Il faut également se donner des moyens dissuasifs. »
insiste François Dagnaud qui incite les propriétaires privés à déposer plainte. Selon l'article 635-1 du Code pénal, un graffiti sauvage est passible d'une amende pouvant atteindre 1 500 € et être majorée si le délit touche un édifice public. L'élu lance aussi un appel au procureur général pour lui demander d'inciter le parquet à poursuivre les fauteurs de troubles.
Sources photos : Clickclaker, Crew Crooks, Vergio Graffito
HOOOO C’EST LA GUERRRRRRRREEEEEEEEEEEEEEE
Bien la première photo
La mairie a déjà gagné la guerre. C’était en 2000, quand ils se sont aperçu que Paris était défoncé. Ils ont mis le paquet les salauds. C’est plus trop la guerre au-dessus je trouve. EN tout cas moins su’en 2o0o
A la guerre comme à la guerre, SORTEEEZ LEES KEEUURRMAAAAAAAAAAAAAASS !
Dans tout les cas, les graffeur ne s’arrêterons jamais, même s’il ce fait chopé il recommencera ! Et oui c’est comme la clope, c’est bien trop difficile d’arrêter..
Il est intéressant de mettre cet article en rapport avec deux autres articles parus dans la foulée dans le même journal, l’un sur les graffitis dans le quartier de Montmartre (agressions « sauvages ») et l’autre sur la décoration organisée de quelques stores des puces de St Ouen (superbes « œuvres » d’art). Comme si le deux poids deux mesures en matière de « nettoyage » des quartiers aisés et populaires ne suffisait pas. Pour les riches le graffiti doit être considéré comme une nuisance, mais les pauvres doivent l’accepter et même s’en réjouir, si l’on en croit Le Parisien.
Mes commentaires ici : http://opinionspubliques.wordpress.com/2012/06/28/lutte-anti-graffiti-et-pseudo-journalisme/