La marque de streetwear Boro a interviewé un des précurseurs du graffiti vandale à Montréal : Sike, un writer français en transit dans la ville canadienne pendant plusieurs années avant de s'installer à Toulouse. En voici quelques extraits traduits :
« Je suis venu pour la 1ère fois au Canada pendant l'été 89 avec mon frère et mes parents pour rendre visite à ma grand-mère qui vivait là-bas. C'était au moment ou la culture hip hop débarquait en France et le début de l'âge d'or du graffiti. Ça coïncide avec le moment ou j'ai commencé en fait. »
« A l'époque Montréal était une ville ou le street art et les graffitis politiques dominaient, ça ressemblait à une ville américaine sans ressembler à New York. De retour en France, New York était perçue comme quelque chose de mythique, mais Montréal est une ville accueillante et chaleureuse avec un grand potentiel. Sans mentionner le fait que c'est près de New York. Je n'ai reçu que de l'amour des habitants de Montréal même si parfois certains d'entre eux me demandaient de retourner en France si je voulais gribouiller sur les murs. Ce à quoi je répondais que c'était déjà fait ! »
« Mon frère Ters et moi voulions vraiment peindre le métro, on a donc trouvé un lay up en intérieur et on a peint. C'est un des mes grands souvenirs. On était les premiers à peindre un système vierge. En partant j'ai pris une photo de mon frère arborant un sourire comme je n'en avais jamais vu. Dans son dos il y avait une publicité qui disait La chance est ce que vous en faites. C'était un moment extraordinaire pour nous et pour la scène locale. »
« Je passais ma journée à voler des vêtements et de la peinture. Il y avait un magasin sur le cours Saint Laurent ou nous allions tous les jours pendant des mois. Il remplissaient les rayons aussi vite qu'on les vidait, je n'en croyais pas mes yeux. A chaque fois que je passais les caisses, je m'attendais à ce que les vendeurs me sautent dessus. J'ai passé 9 mois en prison pour graffiti. C'était un cauchemar au début. J'ai passé mon 20ème anniversaire en prison. Ça s'est mieux passé par la suite. On m'a même demandé de peindre des rideaux pour la prison, ils m'achetaient des bombes de peinture pour ça. »
L'intégralité de l'interview est à lire en anglais ici.