Frédéric Potet anime un blog sur le site du Monde. Il s'est intéressé cette semaine au Technicentre de la SNCF à Saint-Pierre-des-Corps qui remet en état les rames RER et trains de banlieue de la région parisienne. En voici quelques extraits :
« Graffitis, tags, rayures, lacérations, arrachages. Qu'on se rassure : la ville de Saint-Pierre-des-Corps n'est pas devenue subitement un haut-lieu en matière de vandalisme. Mais si l'on veut en apprendre un peu sur le sujet, on ne conseillera que trop de visiter le Technicentre de la SNCF, poumon industriel de la petite cité cheminote de l'agglomération tourangelle. Gigantesque atelier de 15 hectares où travaillent plus d'un millier de personnes, ce centre de maintenance et d'ingénierie a notamment pour activité la remise en état de trains endommagés circulant en région parisienne. Une trentaine de rames – RER et trains de banlieue – viennent chaque année se refaire une santé ici. Leur état en arrivant témoigne autant de l'acharnement que de l'imagination de ceux qui s'adonnent à ces dégradations. Eradiquer le fléau est sans doute impossible. Le restreindre est l'objectif des équipes affectées à cette mission de chirurgie ferroviaire. Petit tour d'horizon des dégâts commis. Et des parades trouvées. »
« La virulence des aérosols utilisés par les taggueurs est telle qu'il est souvent impossible de faire disparaître complètement leurs réalisations : de plus en plus souvent, un spectre de peinture reste visible après le nettoyage. La riposte existe : elle s'appelle le pelliculage et consiste à poser des films plastique sur les parois stratifiées, les vitres et sur certaines parties peintes de l'extérieur. L'opération de remise en état n'en sera que plus facile : il suffira de retirer le pelliculage barbouillé et de le remplacer par un autre. Afin de dissuader les bombeurs, des films décorés de motifs – feuilles d'arbre, courbes sinusoïdales… – sont désormais collés sur les plafonds des voitures ou sur certains vitrages intérieurs. C'est la stratégie de l'arroseur arrosé : un taggueur aura théoriquement plus de difficulté à commettre son forfait sur une surface déjà ornementée que sur un aplat de couleur. Imparable ? Pas tout à fait cependant. Pour qu'il puisse être enlevé et changé par les techniciens de la SNCF, un film doit dépasser légèrement de la surface où il a été posé –1 mm dans le recoin d'une vitre par exemple. Certains taggueurs le savent, tirent sur l'amorce et exécutent leur travail comme si de rien n'était. »
« Cela fait longtemps que les verres feuilletés de sécurité ont cédé sous les coups d'outils toujours plus performants : poinçons, roulettes ou encore petites meules portatives, précise Christelle Romeo, la responsable de l'unité fenêtre du Technicentre. »
« Les bombeurs aguerris savent qu'au Technicentre de Saint-Pierre-des-Corps des rames sont entièrement ripolinées avant d'être entreposées sur les voies extérieures. Sauter par-dessus le grillage est alors un jeu d'enfant. Il y a quelques mois, une équipe de taggueurs – visiblement venue d'Espagne, croit-on savoir – s'est en donnée à cœur joie. Les rames repeintes sont désormais planquées, à quelques kilomètres de là. »
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