La ville de Paris a récemment renouvelé le marché public du nettoyage des graffitis, et c'est l'entreprise HTP-anti-graffiti qui a emporté le contrat.
« Chaque année, plus de 190 000 m² de murs souillés par les graffitis sont traités par les services qui interviennent systématiquement sur les bâtiments municipaux et sur les immeubles privés. [...] L'entreprise prestataire doit maintenir le niveau des graffiti à moins de 7500 m2. pour la rive droite et à moins de 2500 m2 pour la rive gauche et a l'obligation d'éliminer les graffitis relevés dans un délai maximum de 10 jours ouvrables. »
Sur le papier la rigueur est donc de mise, avec un cahier des charges résolument contre le graffiti et le street art illicite – logique.
Dans les faits, ce n'est pourtant pas si sûr, et ça l'est encore moins depuis que Paris Street Art a remporté le prix « Métropolisation de Paris par le Numérique », soutenu et financé par la Mairie de Paris. Ce projet n'est ni plus ni moins qu'un guide de l'art urbain parisien qui géolocalise les graffitis ou les œuvres street art dans la ville :
« Référencer et localiser cet art éphémère en un seul clic est la mission que s'est donné ce tout nouveau site. Comment ça marche ? c'est simple, il suffit de cliquer sur les différents lieux signalés sur la carte pour découvrir et situer le meilleur du street art et du graffiti parisien. »
Pour garder une certaine cohérence, on aurait pu penser que seules les pièces légales y seraient mentionnées, pourtant il n'en est rien puisque les terrains autorisés de la rue des Pyrénées, de la Kommune ou de l'Ermitage y côtoient de nombreuses œuvres illégales, comme par exemple les toits de Bonom.
Dans ce grand écart permanent, on peut se demander si en finançant ce projet, la ville de Paris établit une hiérarchie entre bon et mauvais graffiti, entre graffiti à préserver et graffiti à effacer systématiquement. En tout cas une chose est sûr, la ville surfe sur la vague du street art… Y aura-t-il un jour à Paris, ville la plus visitée du monde, des tour operators proposant aux touristes en shorts des parcours graffiti ? En tout cas c'est déjà le cas à Buenos Aires, comme en témoigne Luis Grossman, directeur du Centre Historique de la capitale argentine :
« Il est difficile de parler des graffitis comme d'un patrimoine de la ville car ils sont éphémères, mais il est vrai que le street art fait partie de Buenos Aires. »
Ainsi il soutient les graffitis, convaincu qu'ils « embellissent la ville ».
Les mentalités vis-à-vis du graffiti évoluent dans le monde, on dirait bien que peu à peu ce soit également le cas à Paris, pour le plus grand bonheur des amateurs. En attendant que la ville se transforme en musée de l'art à ciel ouvert, voici un teaser concocté par l'équipe de Paris Street Art :
Pour conclure, voici quelques-unes des œuvres localisées sur Paris Street Art :
Pas besoin d’aller jusqu’en Amérque du Sud… A Berlin un alternative tour est proposé, il est plutôt pas mal d’ailleurs !
Merci pour cet article qui soulève des questions pertinentes, sur le rapport entre les institutions et le monde street art / graffiti.
Deux trois corrections :
» y côtoient de nombreuses œuvres illégales » il y en a 4 sur 30, donc difficile d’utiliser le qualificatif ‘nombreuses ». Ces quatre oeuvres en question apres rdv avec les mairies concernées semblent plutôt bien acceptées
« une hiérarchie entre bon et mauvais graffiti, entre graffiti à préserver et graffiti à effacer », chacun peut poster des photos, qui seront juste localisées par arrondissement (pour éviter certains pervers de la localisation notamment des campagnes anti-graffiti), à chacun de les trouver ensuite s’il est intéressé.
Le contenu est donc ouvert et nous n’avons sûrement pas la prétention de dire ce qui est bon ou mauvais, chacun ses goûts !
Voilà derrière le projet,une association 1901, et des personnes qui préfèrent que leurs villes soit recouverte par de la couleur plutôt que par des campagnes publicitaires.
Bien à vous
Intéressant ! Il faut que la mayonnaise prenne …
C’est une très bonne initiative et j’incite toutes les villes à suivre cette démarche tout à fait simple.
Voici aussi une autre proposition en cours d’élaboration pour la ville de Toulouse : illegaleries (http://illegalpainting.blogspot.com/p/illegaleries.html).
Merci pr l’info allcity
Il manque encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de spot et de rue.. Beaucoup de travaile a faire il devrait laisser une adresse pour quon leur envoie.
J’ai envie de brûler des institutions en lisant des trucs comme ça, merci de ne pas poster ce genre d’articles qui me foutent de sale humeur. J’en ai déjà ma dose en lisant quotidiennement des conneries sur le graffiti street art dans le 20minutes…