Kanos et Astro se sont rencontrés il y a six ans, pas loin de chez eux, à Villiers-le-Bel. Ils avaient une vingtaine d'années et, comme ils le disent aujourd'hui, graffaient à la vandale.
« Au bout d'un moment, t'en as marre de courir. T'as envie de développer une esthétique personnelle. Il existe des manières d'agir dans la rue sans être emmerdé, ni gêner l'ordre et le bon fonctionnement de la ville. »
La leur, c'est le Cellograff :
« Là, ce sera nickel. » Ils s'arrêtent à proximité d'une rangée d'arbres. Kanos pose l'énorme rouleau de cellophane qu'il tenait sous le bras, tandis qu'Astro sort des bombes de peinture de leurs sacs à dos. Les deux comparses se mettent alors à l'œuvre. Ils déroulent le cellophane géant, l'enroulent autour d'un premier tronc d'arbre. L'étendent sur une quinzaine de mètres, jusqu'à un second tronc. Et renouvèlent l'opération. Astro, l'air malicieux :
« Il y a un quart d'heure, il n'y avait pas de mur, juste un rouleau. Maintenant, voilà, il y en a un. »
L'étrange bandage appliqué, le boulot d'artiste commence. Pendant trois heures, les deux graffeurs peignent, et les passants défilent. Tous ont un regard pour l'étrange surface. Un couple d'une soixantaine d'années s'attarde devant cette toile éphèmère : « C'est bien, c'est vraiment très beau et au moins, vous ne faites pas ça sur les murs ! »
Astro et Kanos échangent un sourire. Ce genre de remarques, il s'y sont habitués. « C'est aussi l'intérêt du cello. Ça permet de graffer dans les endroits les plus inaccessibles, tout en montrant aux passants que ce n'est pas qu'une démarche vandale. »
Texte extrait de Rue89, l'article complet est à lire ici.
La dernière performance en date du duo vient d'avoir lieu à Puteaux à l'occasion du festival Rue Stick 2011. En voici quelques photos, prises par Thias PGC :
Le film en cellophane étirable pour Cellograff est désormais disponible en version noire ou transparente ici sur Allcity.fr, au prix de 14,50€ le rouleau de 300 mètres.