Rap, figure emblématique des UV TPK, est très présent sur internet dernièrement. Après les récentes mises en ligne de son Flickr, puis de son blog, et l'interview publiée dernièrement ici et plutôt axée sur son accession au monde de l'art, il répond aujourd'hui aux questions de Gossip Graffiti, et revient sur sa carrière en tant que vandale, passionné de trains et métros… qui ne mâche pas ses mots. En voici quelques morceaux choisis.
Trains ou métros ?
J'ai eu 3 années (1993-94-95) axées principalement sur le métro de Paris qui est vraiment magique, il a une putain d'âme, le réseau est vieux, sale, il a des biffurc', des raccordements, des métros laissés seuls, des dépôts énormes…Puis par frustration, du fait que les rames étaient souvent bloquées, en 1996, je suis revenu sur les trains, qui sortaient quasiment à tous les coups, et avec l'expérience, y avait moyen de faire des jolis coups. Principalement sur PSL, mais sans oublier la A et GDN, qui passent et ont des dépôts dans mon secteur. En fait, je n'ai pas réellement de préférence, en peignant des trains (ou métros) je tentais de vivre, ce que j'imaginais, ce qui me faisait rêver quand je regardais des photos du métro de New York. Si une ligne qu'elle soit de métros, de trains de banlieue, de TER, ou à l'étranger se voit dotée d'une atmosphère Keunouyor, des tags, des flops, des graffs qui se repassent, j'y vais… C'est ce que je cherche.
(King by Rap, Oct. 1993)
Whole car, panel ou punition ?
Plutôt un bon whole car, puis deux trois panels, enfin des flops et des tags partout pour finir les bombes. Rentabilité, pub maximum et ressortir les mains dans les poches.
La new school
Ils font mal à la RATP, ils pètent du métro pire que jamais. Bon le matériel (les bombes) a évolué, le jeu aussi, avec internet, les appareils numériques, c'est autre chose mais le fond reste le même et certains ne se privent pas de lâcher des gros wholecars, c'est frais !
La mentalité
J'ai fait du graff (sans le savoir car très jeune au départ) pour échapper à ce monde de merde, basé sur de la merde. Travailler, crever… Je n'ai pas de mentor, je n'ai pas d'argent, je vole mes bombes. un vrai graffeur doit faire du vandale, train ou métro selon la région, (ou être un retraité). Il doit contrôler au moins une ligne qui devient sa ligne.
Le livre Paris City Graffiti
Une merde sans nom, des photos vignettes miniatures, rangées n'importe comment, un gâchis d'archives, sans aucune explication, aucune date (les raisons invoquées par Comer sont de la merde, t'as mis 10 ans à nous pondre ce caca !). Ce livre est inexploitable historiquement. On est en 2010, pour tout ce qui a plus de 5 ans, c'est bon on peut parler, on doit parler, pour expliquer ce que l'on fait, montrer que l'on est intéressant… mais apparemment pas si intéressant que ça, vu que des trentenaires, approchant de la quarantaine, certains la dépassant largement se branlent sur ce genre de projet.
Une conclusion
Jeune ou moins jeune, ne te lance pas dans le graff, tu risques de balancer tes potes (et de t'en vouloir toute ta vie), de mourir électrocuté, au mieux blessé, gav, prison, amendes…
L'interview complète est à lire ici.