Il n'y a pas qu'en France que la guerre symbolique et démagogique des chiffres fait rage. Quand certains voient 3 millions de manifestants, le gouvernement n'en voit que 800 000 (quand bien même les policiers en comptent plus !). Aux antipodes, on ne change pas une formule qui gagne pour impressionner l'opinion. Ainsi, le ministre des Transports australien a déclaré début octobre qu'il avait recensé 1 million de tags apposés par an sur le réseau ferroviaire du pays qui coûteraient aux “gentils” contribuables australiens pas moins de 55 millions de dollars australiens chaque année… Et d'annoncer que, désormais, il allait prendre avec le gouvernement une série de mesures répressives à grand renfort de nouveaux textes de loi (tolérance zéro, obligation pour les auteurs de “dégradations” de nettoyer eux-mêmes leurs forfaits, etc). Bref, à chacun sa méthode dans la grande course à la démagogie : un jour, les lycéens irresponsables, un autre, les syndicats, le lendemain, les Roms, le surlendemain, les vilains tagueurs… C'est vrai, on n'y pense jamais, mais tous les problèmes de la terre viennent des syndicats, des Roms et des tagueurs. Un concept à approfondir à l'Élysée… Mais nous ne sommes pas en Australie. Donc, tant que les Roms (et accessoirement les sans papiers et les grévistes qui ne comprennent pas que notre président ne nous veut que du bien) sont notre seul problème, le graffiti a encore de beaux jours devant lui malgré l'hiver qui arrive. Preuve en est les dizaines de writers qui nous ont permis de réaliser ce numéro.
Graffbombz Team
PS : Malgré ses ennuis, la très vieille dame très riche a réussi à nous faire passer une enveloppe, de quoi nous permettre de fêter dignement le numéro 50 de Graffbombz l'an prochain…
Graffbombz n°49 est disponible sur Allcity.fr et en vente dans les kiosques. En voici un aperçu, également téléchargeable ici sous forme de fichier PDF.