A la fin des années 70, la distinction entre street art et graffiti n'a pas encore été clairement établie par les institutions. A New York, alors que les writers défoncent le métro, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring et Richard Hambleton peignent dans les rues éclatées de la Grosse Pomme.
De 1976 à 1979, Richard Hambleton investit l'espace urbain dans 15 villes aux États-Unis et au Canada en peignant des silhouettes au sol, comme le fait alors la police pour délimiter les scènes de crime. Ses interventions sont considérées comme étant les 1ères émanations du street art.
« La ville n'est pas une toile vierge. C'est un film vivant avec lequel je collabore. »
-Richard Hambleton
Durant les années 80, Richard Hambleton, fasciné par les coins sombres de New York, s'emploie à peindre de grandes silhouettes noires terrifiantes dans des spots inattendus, près de 500 rien qu'à Manhattan. Il commence à exposer dans différentes galeries avec succès et participe à la Biennale d'art contemporain de Venise en 1984.
En 1984, Richard Hambleton se rend en Allemagne pour peindre le mur de Berlin :
L'Histoire de l'Art et le marché ne retiendront malheureusement que Basquiat et Keith Haring, une reconnaissance amplifiée par leur disparition rapide. A l'aube des années 90, Richard Hambleton sombre dans la drogue et l'oubli. La légende veut que l'artiste héroïnomane, complètement fauché et dévasté, utilise le sang restant dans ses seringues pour peindre des toiles…
Cité comme référence par Blek Le Rat, Richard Hambleton a marqué son temps de ses silhouettes menaçantes et a ouvert la voie à de nombreux artistes comme Banksy.
Pour combler un manque évident, Oren Jacoby offre une 2ème vie à ce précurseur d'un street art engagé, en présentant un documentaire intitulé Shadowman au festival du film de Tribeca courant Avril 2017.
Un extrait du docu :
Sources : New York Post, Indie Wire, Gothamist
« Richard Hambleton I Only Have Eyes For You » Exhibition is on view at Woodward Gallery, NYC to coincide with the Shadowman film.