L'artiste multidisciplinaire Brian Donnelly aka Kaws, d'abord connu pour son travail de graffiti et son approche subversive de l'imagerie populaire, expose ses plus récentes peintures, sculptures et dessins au Aldrich Contemporary Art Museum à Ridgefield, aux États-unis. A cette occasion, la version online du magazine Blast a réalisé un entretien de l'artiste.
Qu'est ce qui t'a poussé vers l'art?
J'ai toujours été attiré par l'art parce qu'il y n'y a pas de limites dans l'art, c'est infini, et parce qu'on peut passer toute sa vie à en faire et être toujours loin d'avoir fini, même à sa mort.
Comment pourrais-tu décrire ton travail?
C'est quelque chose qu'il faut voir pour comprendre, je préférerais ne pas l'exprimer avec des mots.
Quel a été le tournant de ta carrière?
Il y a eu un moment où je me suis rendu compte que c'est ce que je faisais était quelque chose que j'allais continuer à faire, et que je devais considérer mon travail avec du respect.
Qu'est ce qui t'inspire?
Ça peut vraiment venir de partout. Je sais que c'est une réponse un peu faible mais je ne peux l'expliquer d'une autre manière. Je suis ouvert à toutes les choses que je croise. Ça peut être une peinture que je vois au musée ou bien un emballage de biscuit que j'ai vu dans la rue.
Est ce que les courants classiques de l'histoire de l'art suscitent chez toi des émotions?
J'aime vraiment m'intéresser à tout type d'art. La semaine dernière j'ai passé une journée au musée du Prado à Madrid à regarder les tableaux de Goya. C'est toujours très inspirant de voir ces peintures en vrai, ça fait prendre conscience de la qualité et la quantité de travail produit par certains artistes.
Quel serait le lieu idéal pour exposer ton travail si tu pouvais choisir entre tous les endroits de la planète ?
Je pense souvent à faire une sculpture énorme en plein air à Jersey City dans le quartier dans lequel j'ai grandi.
Tu collectionnes toi même de l'art?
J'aime être entouré d'œuvres d'autres artistes donc j'en achète de temps en temps.
Est ce que tu te sens concerné par le marché de l'art et la manière dont les gens investissent leur argent ?
C'est un monde intéressant et étrange mais je crois que trop y penser peut être stressant.
Le street art a un grand succès en ce moment. Est ce que tu es fier de ce succès?
Je pense qu'on crée et vend beaucoup de mauvaises choses sous le nom du street art. Je serais beaucoup plus heureux si on s'intéressait à mon travail sans se sentir obligé de le classer sous cette large étiquette.
Pharrell Williams est un de tes collectionneurs. Tu penses quoi de son travail de designer ? Est ce que tu as déjà envisagé une collaboration avec lui?
Pharrell est quelqu'un de très créatif et énergétique. Il ne se place aucune barrière. Ce qui est génial et qui le distingue de beaucoup d'autres c'est qu'il réalise vraiment les choses auxquelles il a pensé. C'est toujours un plaisir de discuter avec lui, je serais très heureux de travailler avec lui sur quoique ce soit qui se présente.
Tu as l'impression de faire partie d'une nouvelle génération d'artistes aux États Unis?
Je vis à Brooklyn et je ne me considère pas vraiment comme artiste américain. Je travaille beaucoup dans d'autres pays depuis plus de dix ans. Je préfèrerais être connu pour mon travail, pas pour l'endroit d'où je viens.
Que représente le succès pour toi?
Pouvoir faire ce qu'on veut de sa vie!
Qu'est ce qui te fait avancer dans la vie?
Le sentiment d'un avenir incertain.
Où seras-tu dans dix ans?
Si je le savais, ça m'ennuierait.
Paper Fortress a réalisé cette vidéo au cours du vernissage de l'exposition, sur une musique de Kid Loco.
Source : Blast